Archive dans 27 février 2018

La nécessité de l’intervention publique dans les transports portée par Sophie Hervé à travers l’exemple de la ligne transmanche Dieppe/Newhaven

Pour le troisième débat de la matinée du Conseil départemental du 22 février, le groupe des indépendants a souhaité poser la question du financement de la ligne transmanche Dieppe/Newhaven.

Dominique Métot a questionné sur le cofinancement de cette ligne : « 26 millions par le Département alors que la Région a une compétence en matière de transport et ne participe pas au syndicat mixte transmanche ». Il s’est étonné que « la Région n’ait pas été associée, selon ses dires, aux négociations de la Délégation de Service Public (DSP) qui a été signée en fin d’année » et a souhaité connaître « les démarches entreprises pour remédier à cette situation ». Enfin, il a posé de nouveau la question de « l’existence de 4 lignes transmanches en Normandie » en se demandant si l’offre n’était pas trop importante.

Pour le groupe communiste du Front de Gauche, Sophie Hervé a affirmé que « lorsque la puissance publique se mêle du marché des transports cela nous va très bien. Nous sommes convaincus que les transports répondent à une logique d’intérêt général et qu’à ce titre, nos déplacements ne sauraient être subordonnés aux seules exigences de rentabilité imposées par les grands groupes privés qui en veulent toujours plus ».

Elle a fait ensuite le parallèle avec l’actualité et « le rapport Spinetta qui recommande au gouvernement la libéralisation du rail, l’application de logiques de rentabilité financière et le démantèlement du maillage ferroviaire national. Alors même que la résolution des difficultés rencontrées à la SNCF passe par l’arrêt des réductions d’emplois et de l’offre ferroviaire, pour en revenir à un véritable réseau irriguant l’ensemble du territoire. Un entretien du réseau et des trains, bref, l’adaptation des emplois aux enjeux et aux besoins ».

Revenant sur la ligne transmanche, elle a rappelé qu’elle « a été sauvée de cette logique et d’ailleurs c’est la raison pour laquelle elle existe toujours. Nous avons milité pour que le Département puisse assurer son existence à une période où les compagnies maritimes avaient fait une croix sur cette liaison pour en favoriser d’autres ».

Relevant ce que cette ligne apporte à la région dieppoise et au Département, en terme de fréquentation, de retombées économiques, d’emplois… Sophie Hervé a estimé que « cette ligne est viable et elle a un bel avenir. Pourtant elle a failli disparaître de la carte sans l’implication des collectivités ».

Mais, elle a aussi « dénoncé la position de la Région se refusant obstinément à rejoindre les financements. Et pourtant la Région partage la compétence touristique et détient la compétence économique. Elle devrait être en première ligne plutôt qu’aux abonnés absents. C’est d’autant plus incompréhensible, qu’elle encaisse, à travers le Syndicat Mixte du Port de Dieppe qu’elle gère les droits de port du transmanche ».

En fin d’intervention, Sophie Hervé a saisi l’occasion « ici trop belle, pour souligner que la ligne transmanche départementale bénéficie à la fois du soutien des contribuables et du soutien des usagers. C’est un mixte qui nous semble utile et intelligent puisqu’il mêle des financements d’intérêt général et des financements d’intérêts particuliers. Le même mixte existe en matière de transport ferroviaire, de transport en commun dans nos agglomérations ou encore pour les liaisons départementales par bus ».

Ce qui lui a permis de revenir sur le précédent débat initié par son groupe sur les péages routiers « et notamment pour supprimer le péage nuisible d’Epretot sur l’A29 ». Elle s’est souvenue que « plusieurs collègues de la majorité nous ont dit alors qu’il fallait choisir entre l’usager et le contribuable et qu’ils préféraient privilégier l’usager », avant de conclure : « Heureusement que pour le transmanche, ils parviennent à gérer leurs contradictions sinon il n’y aurait plus de ligne depuis belle lurette… ».

Une mise au point peu appréciée par le Président Martin qui a tenu solennellement à préciser que « le Département travaille sur le dossier transmanche mais sans esprit polémique » soulignant « le consensus en vigueur sur ce dossier » et rappelant qu’en ce qui concerne le financement de la Région, « la précédente majorité n’y était pas parvenue ».

Pour télécharger l’intervention complète de Sophie Hervé : DPD 3 – Ligne transmanche SH

Pour télécharger le compte rendu presse de « Paris Normandie » : 2018 02 23 – PN

La politique enfance-jeunesse du département en débat, Séverine Botte monte au front

Le dernier débat introductif du Conseil départemental du 22 février, porté par le groupe socialiste ciblait les différentes conséquences des décisions prises par la majorité départementale au détriment de la jeunesse depuis le début du mandat.

Une charge détaillée et exhaustive, chiffres à l’appui, lancée par Christine de Cintré, et mise en perspective avec le désengagement brutal de la Région du Centre Régional Information Jeunesse (CRIJ). L’élue socialiste est également revenue sur les constats et revendications du personnel de l’Aide Sociale à l’Enfance du Département dont les représentants ont diffusé un tract d’alerte à l’entrée de l’hémicycle.

Un parallèle qui lui a valu un rappel du Président Martin, indiquant que le tract diffusé précise que « les problèmes évoqués remonte à 2008 », c’est-à-dire sous la précédente majorité de Gauche.

Puis Nathalie Lecordier et André Gautier, pour la majorité, ont repris les différentes affirmations avancées pour, chiffres à l’appui également, mettre en évidence tout ce qui est fait pour la jeunesse dans ce département.

Un constat angélique fatalement contrarié par Séverine Botte, pour le groupe communiste du Front de Gauche : « Nous ne pensons pas que vous ne pensez pas à la jeunesse, dans la définition ou la modification des différents dispositifs et politiques départementales que vous animez depuis 2015. Nous pensons en revanche que vous pensez à la jeunesse, comme d’ailleurs aux autres tranches d’âge de la population, avec sur le nez les lunettes déformantes de la recherche d’économie et, dans les oreilles, la petite musique lancinante du sur-désendettement ».

Avant de chercher à démontrer les mécanismes mis en place par la majorité des droites : « Depuis le début de ce mandat, vous vous risquez à un véritable exercice d’équilibriste… Dans un contexte où l’urgence sociale est plus que jamais d’actualité, donc dans un contexte de besoins en croissante évolution, notamment chez les jeunes dont beaucoup payent cash le coût de la crise. Dans un contexte où l’Etat brille par ses désengagements, ses baisses de dotations. Vous vous êtes liés les mains à vouloir sur-désendetter la collectivité. Privilégiant ainsi une approche financière, cette politique de sur-désendettement est pour vous, depuis le début, prioritaire. Et donc fatalement, comme les ressources dont nous disposons régressent, le reste des politiques publiques sont mises à contribution pour réaliser cet objectif ».

Revenant sur la situation du CRIJ, elle a admis que la méthode utilisée par la droite au Département diffère de celle de la Région : « Nous vous accordons que dans ce domaine, vous n’y allez pas comme le font vos collègues de la majorité régionale, à coup de tronçonneuse, par exemple en amputant du jour au lendemain l’intégralité du financement du Centre Régional d’Information Jeunesse, mettant en péril cet organisme utile et provoquant le licenciement d’une partie de ses salariés. Vous privilégiez les petites ponctions ici et là. Mais à l’arrivée, se sont bien des crédits en baisse et des besoins de moins en moins satisfaits ».

Conclusion pour le groupe : « Alors en effet, vous avez dégagé près de 92 millions pour désendetter la collectivité plus vite que la musique, mais avec, au passage la diminution de nombreuses dépenses utiles et attendues. La jeunesse, comme le reste des seinomarins est par conséquent bel et bien appelée à verser son tribut pour vous permettre d’atteindre vos objectifs comptables ».

Alban Bruneau revenant ensuite sur la situation des personnels de l’Aide Sociale à l’Enfance pour réclamer « des moyens à la hauteur des besoins ».

Le débat s’est ensuite porté sur la prise en charge insatisfaisante des mineurs non accompagnés (MNA), occasion pour Alban Bruneau de proposer au Président Martin « d’aller trouver la Préfète avec lui afin que l’Etat prenne également ses responsabilités ».

Pour télécharger l’intégralité de l’intervention de Séverine Botte : DPD 4 – Jeunesse

Pour télécharger le tract de l’intersyndicale des agents de l’Aide Sociale à l’Enfance : 2018 02 22 – Tract interco Ase

Réforme du financement des Missions Locales : les élus communistes dénoncent un mécanisme de pénalités

La vice-présidente Nathalie Lecordier a présenté, lors du Conseil départemental du 22 février, une réforme du financement départemental des Missions Locales, conditionnant désormais une partie de leur subvention actuelle à la réalisation d’objectifs chiffrés situés au-delà des seuils demandés par l’Etat en matière de nombre de conclusions de Garanties Jeunes.

Occasion tout d’abord pour Jérôme Dubost, pour le groupe socialiste, de rappeler toute l’utilité des Missions Locales et de dénoncer les propos du Président de Région à ce sujet : « Pour Hervé Morin, les Missions Locales ne servent à rien, c’est tout le contraire de ce qui est développé dans ce rapport… », avant de mettre en garde contre les effets de la réforme présentée ici.

Une lecture critique de la proposition de réforme amplifiée de manière détaillée par Alban Bruneau pour le groupe communiste du Front de Gauche, non sans être préalablement revenu sur le contexte : « Pas la peine d’insister ou de développer ici sur la nécessité de contribuer, par tous les moyens, à lutter contre le fléau du chômage notamment auprès de notre jeunesse. Et inutile de souligner combien l’action des Missions locales est importante dans ce domaine. Pas grand chose à ajouter non plus, par rapport à la Garantie Jeunes, ce dispositif nous paraissant pertinent pour favoriser la l’insertion des jeunes les plus éloignés de l’emploi, même si nous considérons que l’Etat demeure bien peu exigeant envers les entreprises pour leur demander également d’agir dans ce domaine. Aujourd’hui les entreprises bénéficient de 200 milliards d’euros par an d’aides publiques, à 95 % sans contreparties réelles. Une partie de ces aides pourraient fort bien être conditionnée à l’embauche de jeunes demandeurs d’emploi ».

Alors, dans ces conditions, Alban Bruneau a soutenu la pertinence de mettre en place « une mesure incitative en direction des missions locales pour les encourager à aller au-delà des objectifs assignés par l’Etat, en termes de nombre de Garanties Jeunes réalisées en faveur de bénéficiaires du RSA ou sortants de l’ASE. Mais alors, cela doit se traduire par une enveloppe budgétaire supplémentaire pour financer ce bonus. Je parle bien de bonus puisque comptablement, un jeune allocataire qui accède à l’emploi conduit mécaniquement à une économie réalisée par notre collectivité. Et donc qu’une partie de cette économie soit réaffectée sous forme de bonus à la Mission Locale à l’origine du retour à l’emploi du jeune serait bien logique ».

Sauf que « le dispositif proposé ici ne répond pas du tout à cette logique partenariale du gagnant gagnant, le bonus en question consiste simplement pour la Mission Locale à obtenir le maintien du niveau de son financement actuel. En revanche, si l’objectif n’est pas atteint, on lui applique un malus ». Conclusion : « Ce n’est pas du bonus malus, c’est du malus tout court. Le mécanisme sur lequel repose cette délibération ne nous parait pas sain, il cache son nom puisqu’il instaure tout simplement des pénalités ».

Alban Bruneau a alors cherché à savoir si cette réforme ne cachait pas autre chose : « Sauf à considérer, mais alors dites-le franchement, que les Missions Locales ne répondent pas suffisamment selon vous à leurs missions, c’est le cas de le dire, dans ce domaine. Au point qu’il faille faire pression sur leur financement pour les appeler à plus d’efficacité ? ».

Un mécanisme refusé par le groupe communiste du Front de Gauche : « Nous considérons pour notre part qu’il n’est nul besoin d’infantiliser ou de responsabiliser les Missions Locales sur ce qui constitue déjà leur travail et leur préoccupation quotidienne. Oui pour un bonus, mais un vrai et non pour un malus généralisé. Nous ne vous suivrons pas sur ce terrain ».

Beaucoup de questions sur cette délibération, mais peu de réponses de la part de la majorité qui s’est retrouvée toute seule au moment de la voter.

Télécharger l’intégralité de l’intervention d’Alban Bruneau : 1.03 – Missions locales AB

 

Rapport d’activité d’Habitat 76 : Sophie Hervé questionne…

Le rapport d’activité du premier bailleur de Seine-Maritime, prévu initialement à l’affichage de la séance du Conseil départemental du 22 février, a finalement été soumis aux débats par Sophie Hervé pour le groupe communiste du Front de Gauche, au regard de la situation préoccupante du logement social.

L’élue havraise a tout d’abord tenu à préciser qu’« à l’exception du niveau trop élevé des vacances de logement, hors raison de travaux, qui demeure en évolution constante depuis 2013 et dans un contexte où paradoxalement les besoins de logement sont si nombreux, ce rapport d’activité n’appelle pas de remarques particulières de notre part. Nous espérons que les mesures envisagées, notamment en termes de rénovations et de reconstructions de logements permettront de réduire cette tendance au cours de ces présentes années ».

Ses motivations reposaient en revanche sur une série de questions : « Nous souhaiterions disposer d’éléments précis concernant la politique du personnel conduit par ce bailleur départemental, convaincus que la présence humaine, sur le terrain, au plus proche des locataires demeure un atout à préserver. Le traitement des demandes et les modes de communication ont évolué et c’est normal, mais ne voudrions pas que cela conduise à la raréfaction de la présence humaine de proximité ».

Poursuivant ses questionnements et puisque « ce rapport d’activité concerne la période pré-macronienne », elle a voulu « connaître les impacts des mesures gouvernementales récentes sur la santé d’Habitat 76 et la conduite de ses missions ». Avant de conclure en soulignant l’importance du logement social : « Nous tenons à rappeler ici, notre attachement au logement social, bien public, bien commun, outil du progrès social et amortisseur de la crise économique. Le droit fondamental de chaque citoyen à bénéficier d’un logement adapté à sa situation, quels que soient ses revenus, doit pouvoir être garanti par des politiques publiques. Il passe par des bailleurs sociaux en bonne santé et non affaibli par les mesures en défaveur du logement social contenues dans la loi de finances 2018 ».

Dans sa réponse, André Gautier, pour la majorité, a confirmé que « les mesures nationales et notamment la loi de finances 2018 ont des effets sur les bailleurs. Il en résulte pour Habitat 76 une perte annuelle de 6,5 millions en 2018 et 2019 et 10 millions en 2020. En conséquence, l’autofinancement du bailleur va baisser pour devenir négatif en 2021. Pour maintenir les objectifs de son plan d’investissements, décision a été prise de vendre 130 logements individuels par an sur les 4.400 actuels ».

Pour télécharger l’intégralité de l’intervention de Sophie Hervé : 1.04 – Habitat 76 SH

Plan de financement du projet routier de contournement Est de Rouen : 21 millions d’euros du kilomètre pour un projet d’un autre âge !

Le Vice-Président Alain Bazille a présenté au Conseil départemental du 22 février, le financement accordé à ce « beau projet soumis à de fortes contraintes », après avoir estimé que « nous sommes à un tournant historique de ce dossier au regard de ce que toute une population attend. Désormais le gouvernement et les élus locaux sont associés pour le réaliser ». Le qualifiant « d’opportunité exceptionnelle pour la Seine-Maritime », il a proposé à ses opposants « d’accompagner sa réalisation », avant de considérer que « tout est prêt aujourd’hui pour que ce projet qui attend depuis plus de 30 ans trouve son aboutissement ».

Un concert de béatitudes s’en est suivi depuis les rangs des droites et du groupe socialiste, Bertrand Bellanger invitant même « les territoires impactés à se tourner vers l’avenir pour bénéficier pleinement des apports de cette nouvelle infrastructure ».

Mais c’est une toute autre musique que le groupe communiste du Front de Gauche a fait entendre par la voix posée mais ferme de Séverine Botte : « Vous l’avez dit, ce projet est vieux de près de 40 ans… et bien justement il serait temps de le réactualiser, la Cop 21 notamment est passée par là… Nous ne sommes pas contre un projet routier de contournement, mais pas celui-là… D’autant que personne ne répond ici à une question pourtant centrale : celle du péage. Un péage qui fatalement contredira l’optimisme que vous affichez tous quant à ses retombées sur la circulation ».

Préalablement, elle avait détaillé les aberrations de ce projet : « 41,5 km de bitume chiffrés à 886 millions d’euros HT (coûts de 2015 non actualisé) soit au final un ouvrage à 21 millions d’euros du kilomètre… Un refus du Département de l’Eure et de la Communauté d’Agglomération Seine Eure de fournir leur lettre d’engagement financier… Quand on sait que le coût moyen de réalisation d’un kilomètre d’autoroute en France se situe aux alentours de 14 millions d’euros, tout ceci est pharaonique, dispendieux, incohérent… ».

Mais l’impact financier ne s’arrêtera pas ici : « En cas de dépassement de ce budget prévisionnel le surplus sera payé par l’Etat et les collectivités locales dont, bien évidemment, au vu de votre engagement, le Département de Seine-Maritime. Autant dire tout de suite à nos collègues et aux contribuables que l’enveloppe budgétaire n’est pas suffisante car sous-évaluée et qu’il faudra mettre, à nouveau, la main au portefeuille ! A cela s’ajoute une participation supplémentaire au cas où la fréquentation du tronçon serait inférieure au niveau nécessaire à la rentabilité financière de l’ouvrage pour le concessionnaire privé ».

Or justement, Séverine Botte a rappelé qu’il existe déjà un précédent : « pour l’A150 entre Barentin et Yvetot qualifiée par un média régional de « Flop car trop cher ! » en raison d’une fréquentation finalement beaucoup moins importante que ne l’avaient prévus les responsables. Une fois encore c’est le contribuable, notamment seinomarin qui payera une subvention d’équilibre d’exploitation ».

En conclusion de cette partie, elle a estimé qu’il est « pour le moins singulier que, pour tenter de justifier un projet autoroutier d’un autre siècle ayant pour principal objectif d’assurer une liaison autoroutière européenne fluide Nord-Sud, vous nous demandiez de délibérer sur un engagement financier imprécis tant sur la pertinence, la participation que sur le coût total ».

Mais l’essentiel de son analyse portait sur les impacts de ce projet sur la santé et l’environnement : « Après avoir pris connaissance des derniers chiffres publiés sur le bilan des émissions de gaz à effet de serre, je peux vous annoncer que les résultats sont inquiétants puisqu’il en ressort que la France a émis 463 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2016, dépassant de 3,6 % l’objectif initialement fixé. Avec un projet comme celui-là, qui fait la part belle au tout routier, on continue de rajouter de la pollution à la pollution. On élude le sujet en refusant de répondre à la majorité des citoyens qui se sont exprimés lors de l’enquête publique en manifestant leur opposition, notamment pour des questions de santé et d’environnement, à ce projet tel qu’imposé. Ce n’est plus un mythe, chers collègues, Monsieur le Président, la pollution tue ! ».

Séverine Botte a rappelé que « des alternatives au projet actuel conçu à partir d’une étude de trafic réalisée en 1997, et donc plus d’actualité, sont possibles. Notamment à l’ouest ! Elle passe par le pont Flaubert construit depuis. Un contournement par l’ouest est réalisable en partie par des aménagements de voiries existantes donc moins dispendieuses en argent public permettant ainsi la gratuité de circulation dans l’ensemble de la Métropole rouennaise ».

Le groupe communiste du Front de Gauche a ainsi tenu à préciser qu’il est favorable à « un projet de contournement routier à condition que toutes les populations de l’agglomération rouennaise circulent mieux et respirent mieux, et que certaines ne soient pas sacrifiées au profit d’autres ».

Avant de motiver son vote sous forme d’une mise en garde : « dans 10 ou 15 ans, avec d’autres, ne vous trouvez pas en difficulté face aux nouvelles générations pour justifier l’injustifiable en ayant pour seul argument : nous ne savions pas ! Votez contre cette délibération. Contre la participation du Département à la subvention d’équilibre, notre Département étant déjà largement desservi en autoroutes avec, d’après les chiffres de l’INSEE, la 8e place au niveau national des départements les mieux lotis. Contre ce coût prohibitif et non maitrisé. Contre le paiement d’un péage de surcroit inconnu. Contre un projet nuisible à la santé de nos concitoyens actuels et futurs. Contre un traitement inégalitaire de nos populations. La santé n’a pas de prix et ne doit pas être une variable d’ajustement ! ».

L’ensemble des autres groupes a voté cette délibération.

Le groupe communiste du Front de Gauche ayant obtenu au préalable que le financement départemental du barreau de raccordement entre la RD 928 et l’A29 sur la commune de Quincampoix, soit dissocié de cette délibération, a voté favorablement la réalisation de cette infrastructure « utile aux seinomarins ».

Pour télécharger l’intégralité de l’intervention de Séverine Botte : 5.01 – Financement contournement Est

Soutien départemental aux Clos-Masures, et le critère de ressources alors ?

Charlotte Masset et Cécile Sineau-Patry ont présenté, lors du Conseil départemental du 22 février, le nouveau dispositif de soutien aux propriétaires de Clos-Masures destiné à l’entretien et la préservation de ce patrimoine départemental faisant l’objet d’une démarche d’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Le barème de ressources en vigueur rendant inopérant ce dispositif, la majorité a tout d’abord proposé de le supprimer, ce qui n’a pas été du goût ni du groupe socialiste, ni du groupe communiste du Front de Gauche qui s’en est expliqué par l’intermédiaire de Séverine Botte : « La délibération nous explique que les propriétaires de clos-masures ont des revenus supérieurs aux critères de ressources en vigueur dans la collectivité, et donc, que l’existence de ce critère rendrait inopérant l’aide du Département et donc les objectifs poursuivis ici. C’est aller un peu trop vite dans la conclusion. Que les critères de ressources en vigueur ne soient pas adaptés c’est une chose. Tant mieux pour les bénéficiaires. Sauf que rien ne nous empêche de déterminer d’autres critères spécifiques pour rendre notre intervention équitable ».

Un message finalement partiellement entendu par la majorité qui a proposé un compromis : « pas de plafond de ressource mais un barème différencié avec une base de 25 % de financement des travaux pour tous, sans condition de ressources, pouvant aller jusqu’à 30 % sur des critères de ressources ».

Une évaluation du dispositif dans un an a par ailleurs été décidée et l’ensemble des élus a accepté d’étudier dans ce cadre « la possibilité d’intégrer un nouveau critère basé sur le patrimoine immobilier du propriétaire bénéficiaire afin de faire une différence entre un propriétaire occupant et un propriétaire aux multiples biens qui n’habite pas sur place », proposition soumise par Séverine Botte.

La délibération a ainsi été adoptée à l’unanimité.

Pour télécharger l’intervention complète de Séverine Botte : 3.05 – Aides clos masures SB

 

Mise en œuvre du télétravail pour raison de santé au sein du Département. Le oui mais du groupe communiste…

La vice-présidente Marine Caron a proposé, lors du Conseil départemental du 22 février, la création d’un dispositif de télétravail, à titre expérimental, en faveur d’agents volontaires dont la situation de santé ou de handicap les empêche de se rendre quotidiennement sur leur lieu de travail.

Une initiative accueillie avec pragmatisme mais vigilance par les élus communistes du Front de Gauche comme l’a expliqué Sophie Hervé : « Même si nous considérons que l’épanouissement professionnel dans le domaine administratif est difficilement compatible avec l’isolement ou le cloisonnement, nous n’adoptons pas vis-à-vis du télétravail de position figée. Nous savons pertinemment que le progrès des techniques offre désormais des possibilités de poursuivre une activité professionnelle pour des agents empêchés pour raison d’handicap ou de fortes restrictions médicales, de rejoindre ou de se maintenir sur leur lieu de travail en permanence. Nous savons aussi combien l’absence d’activité, la rupture avec le lien professionnel peut comporter de conséquences préjudiciables pour certaines personnes ».

Mais comme « nous savons également qu’il serait tentant de généraliser le système pour réaliser des économies ou pour accroitre la pression de la rentabilité », Sophie Hervé a estimé que «  tout est donc une question d’équilibre et de cadre, de garde-fou pour nous prémunir des dérives potentielles en la matière ».

Et d’en énumérer les conditions : « Un encadrement médical strict. Une construction du dispositif, dans le dialogue et la concertation, avec les organisations représentatives du personnel. Pas de généralisation, mais au contraire une étude au cas par cas pour y recourir selon une éligibilité limitée au handicap et aux restrictions médicales. Sa limitation dans le temps et dans sa durée hebdomadaire. Les mêmes droits et obligations que les agents exerçant sur le lieu professionnel habituel. L’investissement matériel et financier de la collectivité pour accompagner le télétravail sans que les agents aient à supporter un quelconque coût induit par le travail à distance. Et, bien entendu, un volontariat sans ambiguïté. Je veux dire un vrai volontariat, celui qui part du cœur, pas celui qui s’exprime par défaut ou par dépit ».

Estimant avoir « trouvé ce cadre là dans cette délibération, d’autant plus qu’elle est proposée à titre expérimental », le groupe a voté favorablement considérant notamment « la position prise par les organisations syndicales en Comité Technique et en CHSCT ». Toutefois, Sophie Herbé a appelé à rester « extrêmement vigilant sur le bilan de cette expérimentation et toute tentation éventuelle de la généraliser ».

Pour télécharger l’intervention complète de Sophie Hervé : 3.07 – Télétravail SH

 

Mise à l’abri des mineurs isolés non accompagnés : Sophie Hervé et Alban Bruneau demandent que l’Etat prenne ses responsabilités

Dans un courrier qu’ils viennent d’adresser au Président du Département, Sophie Hervé et Alban Bruneau lui demandent de saisir la Sous-Préfète du Havre afin que l’Etat organise une table ronde destinée à s’assurer d’une réelle prise en charge et mise à l’abri de l’ensemble des mineurs isolés non accompagnés sur la région havraise.

Ils écrivent : « Depuis plusieurs mois, nous sommes amenés à relayer de nombreux témoignages et interpellations qui nous parviennent concernant les difficultés rencontrées, notamment en région havraise, dans la prise en charge et la mise à l’abri de mineurs réfugiés non-accompagnés.

Nous avons pleinement conscience des difficultés rencontrées par nos services pour couvrir l’ensemble des besoins, comme notre collègue Nathalie Lecordier l’a rappelé lors de notre dernier Conseil départemental, en raison de la forte progression des situations signalées dans notre département, comme du reste à l’échelle du territoire national.

C’est la raison pour laquelle nous sommes associés à la création du dispositif du tiers accueillant lors de ce même Conseil, estimant qu’il complètera utilement les différentes mesures prises par notre collectivité pour assurer ses missions et responsabilités vis-à-vis de l’ensemble des jeunes mineurs actuellement présents sur la Seine-Maritime.

Cependant, au regard de la situation et de l’ampleur des besoins, il nous semble important que l’Etat et ses services puissent également être mobilisés, d’autant que le Président de la République a pris publiquement l’engagement qu’aucune personne ne soit laissée à la rue cet hiver.

Aussi, il nous semble utile de vous demander de saisir Madame la Sous-Préfète du Havre afin qu’elle puisse organiser une table ronde avec tous les acteurs publics et associatifs présents sur l’arrondissement dans le but d’assurer l’ensemble des prises en charge nécessaires ».

Pour télécharger le courrier : 2018 01 03 – Let AB SH table ronde MNA

Pour télécharger la réponse obtenue : 2018 02 16 – Réponse courrier MNA

Tribune du mois de janvier : Un budget glacial !

Tribune du Groupe Communiste et Républicain, Front de Gauche de Seine-Maritime

Bulletin départemental du mois de janvier 2018

UN BUDGET GLACIAL

A quelques jours de Noël, notre Département a voté son budget. Il ne s’agissait là, hélas, que d’un hasard de calendrier. Les élus communistes du Front de Gauche, conscients que les gouvernements successifs se rejoignent pour continuer à affaiblir les collectivités locales, attendaient donc peu de bonnes surprises, mais du courage.

Le courage dans une période où un nombre croissant de nos concitoyens voient leurs difficultés s’accroitre ou se prolonger, de réorienter le budget pour allouer à tous les secteurs qui le nécessitent, action sociale et éducation en tête, les moyens de répondre aux enjeux et aux besoins exprimés.

Nous avons été entendus sur plusieurs aspects, mais pas sur notre appel à un changement de cap salutaire, de l’ordre de 9 millions d’euros à mobiliser (4 pour revenir sur les coups de rabot passés depuis 3 ans sur des politiques utiles et 5 de plus à consacrer pour répondre à l’accroissement des besoins) sur un budget total de 1,7 milliard d’euros.

Les Droites préfèrent poursuivre leurs politiques d’austérité afin de rembourser les banques plus vite que les échéanciers. Depuis 3 ans, 92 millions d’euros ont été mobilisés à cet effet.

L’urgence bancaire prend ainsi le pas sur l’urgence sociale, les seinomarins sont une nouvelle fois les variables d’ajustement pour équilibrer le budget.

« C’est mieux que rien » a-t-on entendu en écho à nos propositions. Nous répondons que rien n’est mieux que l’humain !

Pour télécharger la tribune : Tribune 2018 01