Archive dans 31 mars 2017

Conseil départemental du 28 mars : les élus communistes du Front de Gauche plaident pour tracer un cap radicalement différent !

Première séance de l’année pour le Conseil départemental, marquée par le contexte électoral indécis et confus de la Présidentielle qui, du même coup, a imprégné la quasi-totalité des débats. D’un côté, défenseurs du quinquennat par un groupe socialiste qui ne compterait dans ses rangs « que des soutiens à Benoit Hamon », pourtant lui-même frondeur et très critique à l’égard de ce bilan des gouvernements Hollande. De l’autre, attaques en règle de ce bilan par un groupe de la Droite et du Centre comptant pourtant dans ses rangs des soutiens à Macron, principal ministre de ce même bilan… Mais de François Fillon et de ses propositions, il fut très peu question dans les rangs de la majorité départementale. Les élus communistes du Front de Gauche s’en sont donc chargés !

Dans ces conditions, leur groupe n’a guère éprouvé de difficulté pour se faire entendre, restant constant dans ses analyses, critiques et propositions, son président Hubert Wulfranc dénonçant au passage un simple « jeux de rôles » de ses collègues des autres groupes et soulignant que seul « un changement de cap radicalement différent » permettrait de faire mieux… pour les gens !

L’exercice pratique imposé par le groupe communiste du Front de Gauche en séance se révélant d’ailleurs de ce point de vue édifiant ! Il visait à obtenir l’unanimité des groupes du Conseil pour exiger de la direction de La Poste un moratoire sur les fermetures massives de bureaux prévues en Seine-Maritime. Résultat : la Droite l’a refusé en égrainant les arguments avancés par la direction de La Poste, les élus socialistes sont restés silencieux…

Télécharger le compte rendu des débats : En Direct 2017 03

Télécharger la version de synthèse : En Direct 2017 03 Synthèse

Fermeture massive de bureaux de poste en Seine-Maritime : le groupe socialiste silencieux, la Droite cautionne

La décision du groupe La Poste de fermer massivement des bureaux de poste en Seine-Maritime a été retenue comme thème d’intervention pour la partie du débat de politique départemental initié par le groupe communiste du Front de Gauche lors du Conseil départemental du 28 mars.

Après avoir rappelé que « tous les services publics se situent largement au-dessus de la moyenne de satisfaction des Français » et que « cet intérêt national envers les services publics tranche singulièrement avec les projets les plus sombres portés par les libéraux », Hubert Wulfranc a dénoncé leurs projets se situant « à contre-pieds des attentes des Français : poursuite de la diminution des moyens dédiés aux collectivités locales, réduction drastique du nombre de fonctionnaires, privatisation accélérée des services publics jugés comme potentiellement juteux, réduction de leur financement puisque réduction des impôts et des diverses formes de contributions collectives… ».

Pour illustrer son propos Hubert Wulfranc s’est arrêté sur le service public postal car « sur ce terrain-là, chacun de nous ici a le moyen d’agir et de peser. Et par conséquent de mettre ses actes en cohérence avec ses déclarations. Car c’est bien beau de se fendre d’un courrier de protestation quand dans sa commune ou son canton, La Poste vient fermer son bureau ou réduire ses moyens, mais cette fois, sur le programme de fermetures de bureaux de poste en Seine-Maritime concocté par le Direction départementale du groupe vous avez, nous avons tous, le pouvoir et le devoir de nous y opposer à travers la Commission départementale de présence postale territoriale »

Et de rappeler que « les mesures prises par la direction des postes en Seine-Maritime visent à fermer massivement des bureaux de poste au profit de Relais Postaux chez des commerçants. En résumé : de l’argent public versé pour privatiser une partie du réseau postal de proximité ! ».

Considérant que « le nombre de fermetures de bureaux de poste annoncées ou envisagées par la direction départementale en Seine-Maritime n’est pas compatible avec les missions de service public assignées à ce groupe ; Missions de services publics qui motivent l’agent public engagé et dont cette commission se doit d’exercer son devoir de contrôle » et considérant « les très nombreuses mobilisations des usagers et des élus locaux en réaction aux diverses annonces de fermeture de bureaux de poste », Hubert Wulfranc a mis en garde : « Je pense que nos concitoyens n’admettront pas que de l’argent public vienne financer des fermetures de bureaux de poste ».

Puis il a lancé un appel à ses collègues : « Nous attendons donc par mon propos ce matin un soutien unanime des élus siégeant au sein de cette commission pour aller dans le même sens. Un soutien qui pourrait prendre la forme d’une intervention de vous-même Monsieur le Président au nom de tous les groupes ici pour obtenir de la direction de La Poste un moratoire sur toutes les fermetures envisagées jusqu’en 2019 ».

Pour la Droite, Jean-Louis Rousselin a commencé par rendre hommage à la constance des élus communistes : « Nos collègues communistes ont toujours été très mobilisés pour défendre le service public postal ». Mais cet hommage débouchait sur une caricature de leurs positions : « Ils sont attachés à La Poste avec un postulat : que rien ne change. Or aujourd’hui les facteurs ne font plus leurs tournées à cheval, ni même en 4L jaune, ils ne viennent plus prendre un petit coup de rouge chez vous, ils apportent des médicaments, proposent des services bancaires, des assurances, à l’heure du numérique nous recevons nos factures par Internet… Le groupe La Poste a réussi une mutation industrielle colossale et nous avons su l’accompagner dans ses mutations… La Poste s’est diversifiée et elle garantit un point postal à moins de 5 km ou de 20 minutes de tout domicile… Et oui pour cela, elle a mutualisé sa présence, à travers les agences postales communales ou chez les commerçants. Cela permet notamment d’aller chercher son colis à 22h quand les bureaux de poste ferment à 17h00 ».

Une démonstration s’achevant par des félicitations décernées à la direction de La Poste et un refus de s’associer aux démarches proposées par le groupe communiste.

En l’absence de mot sur les rangs du groupe socialiste, Hubert Wulfranc a répondu à son seul interlocuteur, non sans humour, tournant à la dérision la posture de son collègue : « Vous nous renvoyez au XIXe siècle, vous êtes bien dans le texte, mais pas dans la vie des gens Monsieur Rousselin… Un bureau à 5 km ou à 20 minutes : mais c’est long ou c’est loin dans la vie des gens, notamment des personnes âgées Monsieur Rousselin. Pour une grand-mère en super forme et roulant en Jaguar ce n’est rien, mais la vie des gens Monsieur Rousselin ce n’est pas cela… ».

Et de poursuivre sur le même ton : « Vous vantez les services diversifiés : passer le permis de conduire, distribuer des médicaments, vendre des téléphones, des assurances, certes, mais le courrier dans tout cela Monsieur Rousselin ? On parle bien du service public postal ?… C’est en vogue dans certains milieux, tout le monde doit savoir tout faire, tout le monde doit être omni-salarié, être malléable à merci. Mais ce n’est pas la vie des gens ça Monsieur Rousselin, ce n’est même pas ce que l’on peut espérer comme vie pour les gens Monsieur Rousselin…

Vous savez, les tournées de facteur ça existent toujours Monsieur Rousselin et elles sont plus longues qu’avant. Et vous savez pourquoi Monsieur Rousselin ? Parce qu’il y a eu plein de suppressions de postes. Le courrier ça existe toujours Monsieur Rousselin… Alors vous avez trouvé la solution miracle : le courrier dans les commerces. Mais dans quels commerces Monsieur Rousselin ? Dans les commerces de proximité ? Vous en connaissez beaucoup ouverts jusqu’à 22 heures ? Ce n’est pas la vie des gens ça Monsieur Rousselin.

Ou encore le courrier dans des bureaux payés par les communes. Mais là, il faut un peu de cohérence Monsieur Rousselin. Il y a quelques minutes vous pleuriez tous sur la baisse des moyens des communes et là vous êtes prêts à tout payer à la place de La Poste : les locaux, l’électricité, c’est tout juste si vous ne voulez pas payer la moitié des salaires ! ».

Et de conclure, « Nous n’avons jamais dit que nous ne voulions rien changer, nous voulons au contraire tout changer ! Mais pour que La Poste change, positivement j’entends, qu’elle commence d’abord par bien faire son cœur de métier, celui est qui attendu par les gens. Et si vous pensez que les gens attendent autre chose que cela, je vous laisse la pleine responsabilité de vos propos… ».

Pour télécharger l’intervention d’Hubert Wulfranc : DPD – Final

Modification du budget 2017 du Département : toujours la même logique d’austérité !

La première décision modificative du budget départemental 2017 a fait réagir Hubert Wulfranc, tant sur la forme que sur le fond. Une occasion tout d’abord pour le groupe de revenir sur ce budget voté en décembre : « La décision budgétaire modificative soumise à notre examen s’inscrit dans les pas du budget primitif adopté par la droite départementale en décembre dernier. Nous avons voté contre ce budget que nous jugeons ne pas être à la hauteur des besoins sociaux exprimés par la population. Un budget qui a acté une série de coups de rabot budgétaire tout en accordant une priorité renouvelée au remboursement de la dette Départementale ».

Pour Hubert Wulfranc, cette première modification du budget va dans le même sens : « Une priorité qui se décline aujourd’hui par une proposition de réaffectation de l’intégralité de la hausse des recettes réelles (4 millions d’euros supplémentaires par rapport aux prévisions du budget voté) sur la section d’investissements afin de réduire le recours à l’emprunt. Ces crédits auraient pu être employés plus utilement à abonder des dispositifs rabotés par le Département tels que les dépenses consacrées aux collégiens ou encore, pour soutenir l’investissement public ».

Par conséquent, Hubert Wulfranc a annoncé que le groupe communiste du Front de Gauche s’y opposera, non sans avoir obtenu préalablement que le vote soit scindé en deux « pour permettre de voter favorablement les subventions associatives financées par cette décision modificative budgétaire, dont celle accordée au Planning Familial 76 confronté à des difficultés financières qui recherche actuellement un nouveau local pour réduire ses frais de fonctionnement et pour lequel il est proposé de verser une subvention exceptionnelle de 2.500 euros ». Il a été entendu.

Télécharger l’intervention de Hubert Wulfranc : 3.04 – Interv HW – DM

Coopération avec le Burkina-Faso, Séverine Botte prend le relais de François Guégan

Le groupe communiste du Front de Gauche a soutenu, bien entendu, la poursuite de la coopération départementale avec le Burkina-Faso présentée par Patrick Teissere lors du Conseil départemental du 28 mars, non sans avoir rappelé quelques éléments importants.

Séverine Botte, prenant le relai du travail considérable effectué dans ce domaine par François Guégan sous la précédente mandature départementale, a tout d’abord insisté sur le fait que cette « coopération institutionnelle s’accompagne et s’appuie sur une mobilisation citoyenne forte et constante dans notre département et dans la province du BAM ».

Puis elle a souligné que « le bilan du partenariat 2012/2016 se révèle positif même si la Révolution au Burkina en octobre 2014 et, singulièrement, la dissolution des conseils municipaux jusqu’au début 2016 ont évidemment impacté la mise en œuvre de ce premier protocole ». Cependant, « la qualité des actions de notre département a continué à être reconnue par les nouvelles autorités Burkinabé et également par le ministère français des affaires étrangères qui pendant cette période a cofinancé bon nombre de nos interventions ».

Aussi, pour Séverine Botte « la coopération décentralisée est par définition un partenariat de territoire à territoire et en tant qu’élus locaux nous devons être vigilants à ce que les élus locaux de notre territoire partenaire soient pleinement acteurs de ce partenariat… C’est en effet une des spécificités et sans aucun doute une des richesses de cette coopération Seine Maritime/ BAM que d’associer les propositions et les décisions de nos collectivités Nord et Sud dont les élus ici et là-bas ont évidemment la responsabilité et les propositions et les décisions d’acteurs de la société civile au Nord et au Sud. Nous devons veiller à préserver cette spécificité et cette richesse, c’est ce qui est proposé dans la délibération que nous approuverons ».

Télécharger l’intervention complète de Séverine Botte : 3.09 – Interv SB – Burkina

Jean-Paul Lecoq demande l’encadrement de la commande publique pour lutter contre le dumping social

« Pour un département solidaire et exemplaire », la majorité a soumis au Conseil départemental le 28 mars, un schéma d’encadrement de la commande publique répondant à des objectifs sociaux et écologiques.

Jean-Paul Lecoq a tenu à le commenter, d’abord pour s’en féliciter : « Encadrer la commande publique par des objectifs politiques, notamment dans le domaine social et environnemental, afin de préserver la faculté des collectivités à agir, la faculté à peser sur l’économie, la faculté à être utile pour l’emploi, cela me va très bien. Je n’ai pour ma part aucune contradiction à gérer sur ce terrain-là ! Car à défaut, la commande publique est captée par les plus puissants, les plus forts, les plus gros. Ceux qui sont à la recherche permanente du profit optimal sans aucune autre considération sociétale, territoriale et humaine ».

Il s’est réjouit au passage que « cette volonté et ce levier ne soient pas remis en cause par la nouvelle majorité, car nous sommes bien en présence d’une délibération profondément anti libérale… Félicitation ! ».

Cependant, Jean-Paul Lecoq a mis en avant la carence majeure de ce schéma : « Dans ses orientations il manque un axe essentiel : celui de la lutte contre le dumping social largement encouragé par les directives européennes. Garantir à tous les ouvriers, les salariés des entreprises sous marché public, la stricte application du droit du travail Français et notamment le niveau de rémunération et de protection sociale en vigueur dans notre pays me semble constituer l’une des priorités à afficher dans tous nos marchés publics ».

Et d’étayer sa proposition : « Si une entreprise décide pour décrocher un marché, de respecter les clauses d’insertion ou les considérations environnementales encadrées ici, mais que dans le même temps elle emploie des salariés exploités sur notre propre sol, je ne suis pas certain que notre politique départementale éthique gagnera en lisibilité et en efficacité ».

Ceci étant, Jean-Paul Lecoq a mis en garde contre les solutions « simplistes, voire populistes, comme l’ont décidé en pleine période électorale pour des raisons bassement électoralistes plusieurs présidents de Région de Droite, à travers cette clause si improprement baptisée Molière ».

Avant de s’en expliquer : « Imposer la maitrise du français sous couvert de considération de sécurité est bien hypocrite. Cela s’inscrit dans la droite lignée des mesures stigmatisantes prises à travers l’histoire contre les salariés, par des pouvoirs n’ayant pas le courage ou la volonté de s’en prendre à ceux qui organisent ces trafics et qui en tirent des profits ».

Il a proposé par contre de fixer dans ce schéma « une clause transversale imposant un système de bonus malus pour apprécier les offres et basé sur la situation salariale des personnes employées par le bénéficiaire du marché public. La logique du moins disant, du moins cher, doit être remplacée par la logique du mieux disant social. Oui, une entreprise qui embauche ses salariés en CDI coûte plus cher qu’une autre qui fait appel de la main d’œuvre déplacée ou à l’intérim, mais son apport sociétal est bien plus important. Elle doit donc être favorisée ! ».

Puis Jean-Paul Lecoq a conclu : « Et que l’on ne vienne pas me dire que Bruxelles ou autre l’interdit, il y a toujours un moyen, lorsque l’on a la volonté, d’annoncer en toute transparence des critères sociaux ou sociétaux pour justifier un choix. Et puis, la politique demain, cela ne doit plus consister à constater tout ce qui est impossible, elle doit surtout permettre de créer les conditions du possible ! ».

Pour la majorité, Céline Sineau-Patry s’est déclarée « bien d’accord avec Jean-Paul Lecoq », tout en précisant que les services mettent déjà tout en œuvre pour vérifier la bonne connexion des entreprises retenues avec l’intérêt du territoire. Elle préfère avancer dans ce domaine avec pragmatisme : « la politique des petits pas mais assurément ! ».

Télécharger l’intervention de Jean-Paul Lecoq : 3.08 – Interv JPL – Schéma commande sociale

Axe Seine : Jean-Paul Lecoq monte de nouveau au créneau en Conseil départemental

L’appel à projet « Seine en Fête » lancé par les départements au service de l’image et de l’attractivité de l’axe Seine et présenté lors du Conseil départemental du 29 mars, a permis à Jean-Paul Lecoq de revenir sur la réalité industrielle et portuaire de ce territoire : « Ce qui nous gêne c’est que cette initiative, tout comme d’ailleurs l’appel à projets Réinventons la Seine, ne s’inscrive pas dans un dynamique plus globale de revendication et d’action pour doter l’axe Seine, et ses ports en particulier, des outils et investissements vitaux à son développement. A l’heure où le canal Seine-Nord vient d’être décidé par le gouvernement, j’ai l’impression que nous nous préoccupons plus de notre vitrine que du fonds de commerce. Or, il y a péril ».

Et de préciser : « L’axe Seine c’est certes le tourisme, un cadre de vie attractif, mais c’est surtout des ports et des industries. Des dizaines de milliers d’emplois. L’axe Seine a cette particularité de voir représenté l’ensemble des filières économiques du pays. Il faut conforter ces filières, organiser la mise en réseau dans un esprit d’économie circulaire. Des décisions d’investissements prises aujourd’hui dépend la vitalité de notre complexe industrialo-portuaire pour les 20 ans à venir ».

Puis de lancer un appel solennel : « J’aimerais que nous soyons tous unis et mobilisés, comme ont su le faire, toute tendance politique confondue nos collègues du Nord et de Picardie pour le canal Seine-Nord. Depuis des mois, avec les autres élus communistes comme Thierry Foucaud encore récemment, nous ne cessons d’interpeller le gouvernement sur le péril que fait peser sur le complexe industriel et portuaire normand l’absence de stratégie maritime et industrielle de l’Etat, tout comme sa décision, sur demande de l’Union Européenne, de construire le canal Seine-Nord au service des ports concurrents de l’Europe du Nord. L’Etat se doit par conséquent d’investir 1 milliard d’euros (soit la moitié de ce qu’il met sur la table pour le canal) sur l’axe Seine afin de garantir que le canal ne vienne pas concurrencer de manière déloyale nos ports et ses emplois. Avec les 300 millions annoncés, nous sommes loin du compte ».

Jean-Paul Lecoq est ensuite revenu sur le bilan des gouvernements successifs : « Depuis deux décennies nos ports souffrent d’un manque d’investissements. Dans son rapport annuel, la Cour des comptes vient de dresser le bilan, huit ans après son adoption, de la réforme portuaire. Si bien des aspects de ce rapport sont contestables au regard des lunettes libérales utilisées par les sages, je rejoins l’une de leurs conclusions : l’Etat stratège n’est pas au rendez-vous. Le rapport parle d’un saupoudrage d’argent public là où il faudrait un plan massif d’investissements. A la fin des années 90, le gouvernement Jospin et son ministre communiste Gayssot avait créé Port 2000, le Président Chirac n’y était pas pour rien. Il y avait une unité d’action. Depuis plus rien. 15 ans plus tard, le port du Havre attend toujours son désenclavement ferroviaire et fluvial ».

Et de conclure : « J’aimerais par conséquent que tous les élus normands mettent autant d’enthousiasme, d’énergie et de détermination pour aller chercher, ensemble, tous ensemble, les investissements et à défendre les ports et les industries, qu’ils en mettent pour faire émerger ces opérations de valorisation à portée touristique ».

Rejoignant les attentes de Jean-Paul Lecoq, le Président Martin a rappelé que « l’association de l’axe Seine a bien comme objectif de développer l’axe Seine dans une démarche industrielle et touristique. Petit à petit, elle montera en puissance et cette première action a une portée symbolique, ce sera le seul volet touristique. Au sein du G6, nous avons adressé une longue lettre à tous les candidats à la Présidentielle pour obtenir des garanties sur les enjeux nationaux portés ici ».

Avant d’en transmettre une copie à Jean-Paul Lecoq pour qu’il la remette à Jean-Luc Mélenchon qu’il verra au Havre le lendemain.

Télécharger l’intervention de Jean-Paul Lecoq : 3.07 – Interv JPL – Seine en Fête

Accueil des apprentis au Département : un premier geste obtenu mais peut mieux faire !

Le plan d’accueil des apprentis dans les services départementaux, présenté par le Vice-Président Lemonnier lors du Conseil départemental du 28 mars, a donné lieu à une intervention de Séverine Botte, les élus communistes du Front de Gauche ayant été à l’origine d’une progression de ce dispositif.

« L’année dernière, à l’occasion de la présentation de la délibération fixant l’accueil des apprentis dans les services départementaux pour l’année 2016, et puisque nous étions unanimes ici à souligner les mérites de l’apprentissage, j’avais proposé que notre collectivité s’engage à tripler le nombre d’apprentis accueillis dans nos services. En effet, 30 apprentis en contrat pour 5.375 postes départementaux, ne semblait pas correspondre à un effort significatif pour une collectivité vantant les mérites de ce dispositif de formation qualifiante et d’insertion professionnelle. Nous avons été entendus et cette année, vous en proposez 5 de plus, j’y vois donc un premier pas dans le sens souhaité et je vous encourage à aller encore plus loin l’année prochaine ».

« Démarche pragmatique » a répondu Luc Lemonnier.

Jean-Paul Lecoq a alors fait remarquer que « l’apprentissage est pour la famille politique de Monsieur Lemonnier le must dans le domaine de la formation, au détriment souvent, dans leur esprit, de l’enseignement technique et professionnel. Or, dans les faits, la collectivité que vous dirigez reste bien modeste… Investissez donc dans ce que vous croyez ! 5 de plus par an, c’est un peu court ».

« A chaque jour suffit sa peine » a conclu le Président.

Pour télécharger l’intervention de Séverine Botte : 3.03 – Interv SB – Apprentissage

Fonds d’appui aux politiques d’insertion : mieux vaut tard que jamais !

La Vice-Présidente Agnès Firmin-Le Bodo a présenté, en Conseil départemental le 28 mars, le fonds d’appui aux politiques d’insertion visant à apporter un soutien financier aux départements qui s’engagent à renforcer leurs politiques d’insertion, dans le cadre d’une convention à passer entre l’Etat et le Conseil Départemental.

« Une bonne nouvelle pour notre Département » selon Nicolas Rouly pour le groupe socialiste, trouvant ici la preuve que le gouvernement répond bien présent dans le domaine des solidarités et dans celui du soutien aux départements. Il en a profité pour valoriser toutes les décisions prises sous le quinquennat pour « rehausser le niveau de soutien apporté aux plus fragiles ». Des efforts qui seront amplifiés grâce au projet de « revenu universel ».

Un enthousiasme aussitôt tempéré par Sophie Hervé pour le groupe communiste du Front de Gauche : « Même si cette mesure incitative de l’Etat, en direction des départements, pour les aider à renforcer les politiques d’insertion arrive bien tard ; au regard notamment des dégâts considérables causés par plus de 10 années de politique libérale conduite par les gouvernements successifs et marquées par une explosion des inégalités, de la précarité et du chômage, nous restons cohérents entre nos paroles et nos actes. Nous voterons donc cette délibération, mieux vaut tard que jamais ! ».

Pour autant, Sophie Hervé a rappelé que ce dispositif « ne doit pas nous faire oublier, guidé d’ailleurs par ce même souci de cohérence, les ponctions catastrophiques subies par les départements sur leur budget, par la baisse drastique des dotations de l’Etat. Le petit million d’euros récupéré ici en faveur de l’insertion étant bien loin de compenser les 44,9 millions de baisse des dotations de l’Etat subie par notre département entre 2013 et 2016 ».

Sur le contenu de la convention Etat-Département, Sophie Hervé a tout d’abord souligné l’importance de l’organisation d’un réseau de premier accueil social : « C’est un progrès et c’est attendu, mais à la condition express que ce réseau prenne en compte l’indispensable exigence de proximité. La mutualisation, parfois nécessaire mais souvent utilisée comme alibi pour faire des économies, ne doit pas conduire à éloigner les services, et les services de primo accueil en particulier, des lieux de vie. Toutes les études le démontrent, éloigner les services publics conduit automatiquement à renforcer l’exclusion sociale, l’isolement ».

Puis elle s’est arrêtée sur un autre objectif du dispositif : la lutte contre le non recours aux droits : « Dans certains milieux, il est de bon ton de fustiger la fraude sociale, de stigmatiser ou de culpabiliser les bénéficiaires des aides sociales, alors même que les 335 millions estimés de fraude au RSA sont à mettre en perspective avec les 5,2 milliards estimés de non recours au RSA ou encore avec les 20 milliards de fraude aux cotisations sociales patronales… ».

Sophie Hervé a conclu par un appel à tous ses collègues : « Tout cela pour dire que je n’entends pas beaucoup de candidats dans ce brouhaha de la Présidentielle, annoncer des mesures de lutte contre la fraude aux cotisations sociales ou contre la fraude fiscale d’ailleurs. Certains proposent même de supprimer les cotisations. Comme je n’entends pas beaucoup de candidats annoncer des mesures pour lutter contre le non recours. Je vous invite donc chers collègues, en marge de cette délibération, à faire remonter auprès de votre candidat préféré les orientations et donc les constats que nous dressons ici pour qu’il s’en inspire. Là encore, il n’est jamais trop tard pour essayer de bien faire ».

Télécharger l’intervention de Sophie Hervé : 1.01 – Interv SH – Fonds d’appui insertion

La Poste : 174 millions d’argent public attribués pour… des fermetures massives de bureau de poste ? Sophie Hervé appelle à la mobilisation de tous les élus aux côtés des usagers

Il y a quelques jours le 4e contrat de présence postale a été signé pour la période 2017-2019, entre l’association des maires de France, la direction du groupe La Poste et l’Etat.

La signature de celui-ci s’accompagne d’une dotation de l’Etat augmentée à hauteur de 174 Millions d’euros, sans compter les nombreuses contributions, sous diverses formes, apportées par les collectivités locales pour maintenir sur nos territoires urbains et ruraux un service public postal de qualité et de proximité par des professionnels dont c’est le métier.

Cela fait beaucoup d’argent public, en complément du CICE perçu par le groupe, pour confirmer l’attachement des pouvoirs publics et des citoyens à ce service public essentiel et à ses acteurs : factrices et facteurs, agents postaux des différents services proposés par La Poste.

En contrepartie, être en phase avec les habitants, citoyens et usagers, que la direction de La Poste semble un peu trop facilement résumer à des clients mobiles, demeure donc la moindre des choses pour guider l’application de ce contrat.

Sauf que… les premières mesures prises par la direction de la Poste en Seine-Maritime visent à fermer massivement des bureaux de poste au profit de Relais Postaux chez des commerçants. En résumé : de l’argent public versé pour privatiser une partie du réseau postal de proximité ! Inacceptable.

Le Havre République, Le Havre Port, Maromme La Maine, Rouen Mont Riboudet, Dieppe Janval, Dieppe Le Pollet, St Laurent en Caux et Incheville pour ce qui a été annoncé et pour certains déjà effectués.

Le Havre Brindeau, Le Havre Montmorency, Le Havre Mare Rouge, Rouen Hôtel de Ville, Rouen Champsmeslée, Rouen Grammont, Rouen Grieu, Longueville sur Scie, Ry et Saint-Etienne Carnot pour ce qui semblerait être également envisagé.

Au Havre et à Dieppe la mobilisation des usagers et, pour cette seconde ville les élus municipaux, contre ces fermetures est engagée.

A Saint-Etienne-du-Rouvray déjà fortement touché par des absences récurrentes dans les tournées de distribution de courrier, le Conseil municipal s’inquiète pour les deux bureaux de la commune et a adopté une motion dans ce sens. A Saint-Léger-du-Bourg-Denis dans le canton de Darnétal, le Maire est aux prises avec une négociation de marchands de tapis imposée par la direction de La Poste qui veut diminuer de moitié l’amplitude d’ouverture du bureau de poste. Cela fait beaucoup, beaucoup trop !

Et encore, comme la direction de la Poste refuse de communiquer sur l’ensemble de son projet de mutation-privatisation qu’elle préfère nommer « mutualisation », il est à craindre que cette liste ne soit pas exhaustive.

Sophie Hervé a par conséquent, au nom des élus communistes et républicains, profité de la réunion de la Commission Départementale de Présence Postale Territoriale au sein de laquelle elle siège pour le Département, le 2 mars dernier en Préfecture, pour réagir et appeler l’ensemble des élus à s’opposer à toute fermeture de bureau durant la période du contrat postal.

Des contraintes horaires justifiées pour mettre un terme aux travaux de la commission alors même que l’ordre du jour particulièrement dense n’avait pu être abordé sur le fond, comme le refus du Directeur départemental de la Poste à engager le débat ou à fournir l’ensemble du programme envisagé, n’ont pas permis à Sophie Hervé d’aller aux termes de ses propositions, questions et interventions.

Qu’à cela ne tienne, la Conseillère départementale communiste a décidé d’écrire une lettre ouverte à la Préfète, au Président de la Commission, au Président de l’association départementale des maires de France et au Directeur départemental de La Poste pour demander la tenue d’une nouvelle commission dans les plus brefs délais.

Elle demande également que d’ici là, tous les financements publics en direction du groupe La Poste puisse être gelés.

Extraits :

« A travers ce Contrat de présence postale territoriale, la dotation d’argent public ou les travaux de notre commission, je ne pense pas qu’il s’agisse pour nous de valider implicitement ou de financer un plan social basé sur une réduction drastique des bureaux de poste.

D’autant que le groupe La Poste n’est pas en danger, il se porte d’ailleurs plutôt bien si j’en juge par ses résultats économiques, y compris sur ceux de la branche courrier un peu trop facilement utilisée comme alibi pour justifier une réduction du réseau des bureaux de poste.

Ce qu’attendent nos concitoyens, et les élus siégeant dans cette commission les représentent, c’est un service postal de qualité, de proximité, servi par des agents dont c’est le métier. Pas une dénaturation du réseau postal par la fermeture massive de bureaux de poste au profit de relais privés chez des commerçants. La Poste appelle cela une mutualisation, c’est de fait une privatisation dont il s’agit. Une privatisation pour laquelle le groupe attend un financement d’argent public.

Je souhaiterais par conséquent que notre commission puisse de nouveau être réunie dans les plus brefs délais pour poursuivre ses travaux et que, d’ici là, tout financement public lié au Contrat de présence postale territorial puisse être gelé.

Je pense en effet que le nombre de fermetures de bureaux de poste annoncées ou envisagées par la direction départementale du groupe La Poste en Seine-Maritime n’est pas compatible avec les missions de service public assignées à ce groupe

Missions de services publics qui motivent l’agent public engagé et dont notre commission se doit d’exercer son devoir de contrôle.

 En tout cas, si j’en juge aux très nombreuses mobilisations des usagers et des élus en réaction aux diverses annonces de fermeture de bureaux de poste, je pense que nos concitoyens n’admettront pas que de l’argent public vienne financer des fermetures de bureaux de poste. »

Télécharger le courrier de Sophie Hervé : 2017 03 08 – Courrier post Commission postale

Pour Jean-Paul Lecoq : l’Etat stratège doit faire son retour au printemps, il en va de l’avenir de nos ports !

Dans une interview au journal « L’Humanité » du 3 mars, Jean-Paul LECOQ, Conseiller départemental du Havre et Maire de Gonfreville l’Orcher revient sur la situation du port du Havre en appelant l’Etat stratège à faire son grand retour après les élections du printemps. Question de salut public pour nos ports et tous ses emplois !

Réponses à l’interview Table Ronde sur les ports

« L’Humanité »

Jean-Paul Lecoq,

Maire, Conseiller départemental, Vice-Président de l’agglo Havraise,

Membre du Conseil de développement du Grand Port Maritime du Havre

On peut observer un certain retard de développement des ports de commerce français par rapport à ceux du Range nord-européen par exemple. Pourquoi une telle situation perdure-telle ?

Oui, à l’évidence ! Depuis deux décennies nos ports souffrent d’un manque d’investissements pour les doter des outils et infrastructures nécessaires aux enjeux qu’ils portent dans leur sillage.

Dans le même temps, les ports concurrents européens ont bénéficié de financements sans précédent. L’écart se creuse donc dangereusement. D’autant plus que le gouvernement a validé imprudemment la construction du Canal Seine Nord qui, dans l’état actuel de la situation, va bénéficier aux ports du nord de l’Europe au détriment des ports normands.

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes vient de dresser le bilan, huit ans après son adoption, de la réforme portuaire. Si bien des aspects de ce rapport sont contestables au regard des lunettes libérales utilisées par les sages, je rejoins l’une de leurs conclusions : l’Etat stratège n’est pas au rendez-vous. Le rapport parle d’un saupoudrage d’argent public là où il faudrait un plan massif d’investissements.

A la fin des années 90, le gouvernement Jospin et son ministre communiste Gayssot avait créé Port 2000, le Président Chirac n’y était pas pour rien. Il y avait une unité d’action. Depuis plus rien. 15 ans plus tard, le port du Havre attend toujours son désenclavement, ferroviaire notamment. L’objectif de l’époque était d’approcher à l’horizon 2020, 25 % de fret ferroviaire à partir du trafic conteneurs. Nous en sommes aujourd’hui à 4,5 %.

Les arguments de l’OCDE mettant en cause les « relations sociales » ou un déficit de l’ « esprit commercial » dans ce retard  sont-ils pertinents ?

Non, ce retard est dû tout simplement aux gouvernements successifs, sous Sarkozy comme sous Hollande, qui ont été imbibés par la pensée libérale. Celle que Fillon ou Macron cherchent d’ailleurs à amplifier malgré le désastreux bilan de ces politiques.

La pensée libérale, c’est le laisser faire, la confiance pour le coup mal placée dans les multinationales, les banques et les actionnaires pour que leur action, aidée massivement par l’argent public, viennent servir l’intérêt général. C’est une escroquerie. A l’arrivée ils se servent, ils servent leurs intérêts, jamais ceux des nations, des peuples et des territoires.

La direction du Grand Port Maritime du Havre est largement dominée par des représentants de grandes entreprises qui ont des intérêts ici comme dans les autres ports européens. Beaucoup ont misé sur le transport routier et on attend d’eux qu’ils favorisent le fret ferroviaire ? C’est un patronat volatile et volage. Leur avoir laissé la main est un renoncement qui coûte cher au pays.

L’excuse utilisée, ici comme ailleurs, est de faire supporter au travail, au coût du travail, le poids des turpitudes du système économique. Résultat, l’Etat a investi par exemple 135 millions d’euros avec les collectivités locales concernées dans un terminal multimodale automatisé au Havre, confié au privé, pour se passer des dockers et des cheminots. Résultat, il ne fonctionne pas et se retrouve au bord de la faillite ! Pour le sauver on en vient à les appeler aux secours dans le cadre d’un nouveau mode de gestion où le public ferait son retour. C’est édifient !

Autre exemple, la nouvelle filière industrielle de l’éolien en mer au large de nos côtes et à partir de nos ports, porteuse de milliers d’emplois et de formations qualifiantes, portée par AREVA, vient d’être bradée à une multinationale allemande lorsque Macron était ministre.

La vérité c’est que l’Etat a été défaillant, dans le domaine portuaire, comme dans le domaine industriel. En période de crise économique et de chômage aussi fort, c’est une faute inexcusable qui se paye cash.

Quelles solutions envisager  pour sortir de la situation ? Et sur quelle base d’investissement public ?

La solution ? Tourner le dos aux politiques libérales pour en revenir à une véritable action publique volontariste qui définit des stratégies, impulse des politiques publiques dans l’économie et utilise l’argent public à bon escient.

Nos ports ont besoin d’un plan pluriannuel d’investissements massifs pour le ferroviaire, pour le fluvial. Et leurs résultats bénéficieront à la nation, à l’emploi, au développement économique.

Le 1er Ministre vient d’annoncer précipitamment 300 millions en faveur du développement de l’axe Seine. Un chiffre sans commune mesure avec les 2 milliards qu’il va consacrer à la création du canal Seine-Nord, et très éloigné des enjeux qui se posent et des investissements nécessaires à la consolidation du port de Rouen et au développement du port du Havre.

Depuis des mois, avec les autres élus communistes, je ne cesse d’interpeller le gouvernement sur le péril que fait peser sur le complexe industriel et portuaire normand l’absence de stratégie maritime et industrielle de l’Etat, tout comme sa décision, sur demande de l’Union Européenne, de construire le canal Seine-Nord.

Le prochain gouvernement se doit par conséquent d’investir 1 milliard sur l’axe Seine afin de garantir que le canal ne vienne pas concurrencer de manière déloyale nos ports et ses emplois. Avec les 300 millions annoncés, nous sommes loin du compte.

La richesse et la force de la France, c’est sa large façade maritime et sa position géographique en Europe. Il suffit de regarder une carte pour s’en rendre compte. C’est aussi le savoir faire et la conscience des salariés, des ouvriers, mais aussi de tous ces artisans, ces entrepreneurs qui vivent et investissement sur nos territoires. Qui croient en leur avenir.

L’axe Seine représente 1/3 du PIB national, 10 millions d’habitants, 5 millions d’emplois. Le complexe industrialo portuaire du Havre c’est 32.000 emplois dont 14.400 dans le maritime et portuaire. 1.138 entreprises et établissements divers.

Il est urgent de définir une véritable stratégie portuaire, tout comme une stratégie ferroviaire et industrielle d’ailleurs pour que les atouts du pays servent au pays et cessent d’être pillés par les multinationales et la finance.

Télécharger l’interview : 2017 02 00 – L’Huma, Table ronde port

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