Archive dans 26 avril 2015

Premiere réunion ordinaire du Conseil Départemental de Seine-Maritime

La première réunion du Conseil Départemental de Seine Maritime s’est tenue le vendredi 24 avril.

L’ordre du jour de celle-ci portait sur le règlement intérieur ainsi que sur la représentation du Département dans de nombreux et divers organismes, dont les Conseils d’Administration des collèges ou à Habitat 76 …

D’autres points étaient également à l’ordre du jour de cette réunion au cours de laquelle les conseillères et conseillers départementaux du groupe communiste et républicain / front de gauche sont largement intervenus à l’instar de leur Président Hubert WULFRANC.

Voici le Compte-rendu « En Direct » après les 2 sénaces d’avril :

En Direct avril 2015

Egalement en pièces jointes les principales interventions du groupe lors de la séance du 24 avril.

JP LECOQ Marchés publics

H WULFRANC Mission locale de Rouen

HW délégation de S P L

HW Seine Maritime Expansion

S BOTTE CA collèges

JP LECOQ CDCI

S HERVE Logement

H WULFRANC Chapelle Darblay

JP LECOQ Autoroute

 

Election du Président du conseil Départemental

Lors de la première séance du Conseil Départemental issu des élections des 22 et 29 mars dernier, Hubert WULFRANC, nouveau Président du groupe Communiste et républicain / Front de gauche a prononcé la déclaration suivante :

Intervention Hubert Wulfranc Séance d’installation du jeudi 2 avril 2015.

Ici, en Seine Maritime, comme dans de très nombreux départements, nous mesurons à nouveau aujourd’hui à quel point le renoncement en politique se paye cash. Quels que soient les bilans départementaux, plus ou moins positifs, quels que soient les projets, plus ou moins attractifs, dès lors que l’actuel Gouvernement fait, une fois les élections passées, le contraire de ce qu’il avait annoncé pour l’être, les citoyens n’ont pas tardé à lui présenter à nouveau l’addition.

Et cette addition est salée pour le Parti Socialiste en particulier, parce que la situation difficile subie chaque jour par une grande majorité des habitants l’est encore plus. L’addition est d’autant plus salée pour le parti au pouvoir qu’un nombre croissant de foyers, de jeunes, de retraités, ne peuvent plus s’acquitter de leurs factures. Se loger, s’alimenter correctement, se soigner, financer les études des enfants… devient toujours plus compliqué.

Le candidat socialiste à la Présidentielle surfant sur le rejet massif de la politique ultra libérale de Nicolas Sarkozy et de la Droite, promettait le changement, qui plus est dès maintenant. Il annonçait son attention de s’en prendre à la finance et de mettre fin à ses dérives à l’origine de tant de précarité, de chômage, d’exclusion. Il incarnait au nom de la Gauche, un espoir en particulier pour tous ceux qui avaient du mal à joindre les deux bouts ou qui étaient aux prises avec les inégalités, les injustices, les vexations de tout genre.

Bref « Changer la vie, ici et maintenant ». Nous autres militants et élus communistes, nous connaissions la chanson, on nous avait déjà fait le coup…Nous étions par conséquent plus que dubitatifs sur les intentions réelles du nouveau pouvoir à mettre en œuvre cette feuille de route audacieuse, parce qu’il restait prisonnier de la doctrine libérale, pieds et mains liés aux ordres de la commission de Bruxelles.

Confrontés dans notre quotidien aux difficultés de tous les jours de nos administrés que nous rencontrons dans nos mairies, dans les rues de nos villes, sur les marchés, nous n’avons cessé d’alerter, de mettre en garde le pouvoir qui se revendique abusivement de gauche, contre les effets concrets des politiques qu’il met en place et qui, dans les faits, se sont détournés, au point de les ignorer, des valeurs et des desseins portés historiquement par la gauche.

Nous n’avons cessé de porter des propositions concrètes, alternatives, permettant de changer de cap, pour revenir à l’essence même qu’un pouvoir politique de gauche doit porter en lui comme projets, comme horizons une société de solidarité avec une économie aux services des hommes.

Tout ce que nous avons dit, nous et bien d’autres, certains depuis l’intérieur même du Parti Socialiste, a non seulement été ignoré mais qui plus est avec un mépris profond. Nous n’étions plus dans le coup, pas assez moderne comme si la modernité, valeur du reste toute relative, consistait à demeurer dans le carcan de la pensée unique, celle d’experts autoproclamés qui n’hésitent jamais à se transformer en donneur de leçons au service de la bourgeoisie.

Et bien, qu’ils regardent aujourd’hui bien en face le résultat ! Qu’ils mesurent aujourd’hui les dégâts ! Qu’ils entendent cette nouvelle colère légitime exprimée par le peuple, et le peuple de Gauche en particulier, à travers notamment de l’abstention. C’est un carton rouge, un de plus, adressé au Gouvernement et au Président.

Car personne ne s’y trompe, la victoire de la Droite, ici comme ailleurs, est une victoire par défaut, par dépit, ce n’est pas une victoire d’adhésion, la victoire d’un projet. La Droite gagne parce que le PS au pouvoir s’est perdu et a perdu de vue les électeurs de gauche.

Et, de cette victoire que faut-il en attendre concrètement pour l’immense majorité des Seinomarins ?

La Droite est légitime ici pour avoir remporté le scrutin, d’un cheveu certes mais c’est le jeu de la démocratie. C’est là sa seule légitimité actuelle. Car la Droite n’a pas vu pour autant son projet être validé parce que ce projet n’était pas formalisé. Et pour cause ! Réduire l’endettement, réduire le personnel, vous fixé déjà un seuil traumatisant ce matin dans la presse, diminuer les dépenses publiques sans augmenter les impôts alors que les dotations allouées par l’Etat s’effondrent ne peut mécaniquement se traduire que par une diminution des services proposés au public et donc réduire le rôle, l’utilité de notre collectivité.

Aussi, nous verrons bien comment la majorité de Droite opérera en cohérence avec ses prises de position passée ici même dans cette enceinte à la remorque politicienne de l’action constructive des élus conseillers généraux communistes pour préserver et consolider les politiques de solidarité.

Nous attendons notamment qu’elle rétablisse le financement des associations de prévention spécialisées en revenant à l’enveloppe qui était consacrée à cette question en 2012 soit près de 6,9 millions d’euros.

Nous attendons également de la nouvelle majorité qu’elle établisse, en conformité avec ses déclarations, une tarification suffisante des actes effectués par les associations en charge de l’aide au maintien à domicile des personnes âgées, pour pérenniser leur activité et garantir ainsi un haut niveau de service rendu aux seniors qui en ont besoin.

Dans le même domaine, nous vous prenons au mot lorsque vous dénoncez la baisse des subventions pour les créations de lits en EHPAD et nous ne manquerons pas de vous rappeler à l’occasion la nécessité de consacrer davantage de moyens pour créer des places en établissements adaptés en adéquation avec les besoins.

Nous verrons également si la droite, qui s’est érigée en défenseur de la ruralité, diminuera le prix des transports scolaires départementaux demandés aux familles de collégiens face aux exigences tarifaires toujours plus exorbitantes des entreprises de transport qui disposent d’une position de monopôle.

En matière sociale, vous aviez contesté la réorganisation du réseau de CMS du Département qui s’est traduit par des fermetures de centre ou des co-sectorisations de centre se traduisant par un éloignement du service rendu aux Seinomarins. Pour autant, nous n’avons pas oublié le projet de mutation des CMS en CIAD porté par la droite avant le changement de majorité de 2004 qui se serait traduit par une réduction du champ d’intervention sanitaire et sociale du Département si celui-ci avait été mené à terme. Aussi, nous attendons de la nouvelle majorité qu’elle mette ses actes en conformité avec ses propos en renforçant le réseau de CMS départemental notamment dans les territoires aux populations les plus fragilisées.

La droite affirme que le Département doit se recentrer sur les solidarités essentielles. Elle doit par conséquent veiller à la bonne mise en œuvre des différents projets sociaux de territoires utiles au Seinomarins.

L’un des credo de la droite à toujours été la dénonciation de l’assistanat des privés d’emplois qui se complairaient à vivre des minima sociaux. Or, il s’avère que le taux de non recours au RSA activité, de l’ordre de 68% au niveau national, bat des records parmi les travailleurs précaires susceptibles d’en bénéficier. Nous vous demandons donc de la droite de mettre en place une politique volontariste pour diminuer ce taux de non recours au RSA activité.

La droite dénonçait, lorsqu’elle était dans l’opposition, l’affaiblissement du soutien départemental au secteur associatif, notamment dans le secteur sportif. Nous la prenons au mot et attendons de celle-ci qu’elle soutienne davantage le tissu associatif départemental qui fait lien entre les habitants.

Dans le même sens, nous attendons de votre part, concernant le financement des projets communaux ou intercommunaux, qu’elle nous indique comment elle entend procéder pour les soutenir davantage. Ainsi par exemple, qu’elle nous précise comment le Département assurera sa responsabilité en matière de co-construction des projets relevant de la politique de la ville ainsi qu’en matière de renouvellement urbain sur les territoires les plus fragilisés.

L’emploi demeure la préoccupation première des habitants de Seine Maritime. Nous attendons de la nouvelle majorité départementale qu’elle nous dise ses intentions en matière de soutien à l’emploi et à la réindustrialisation, notamment de l’axe Seine. Si la droite s’est peu exprimée, c’est le moins que l’on puisse dire, sur ses options en matière de politique de soutien à l’emploi dans cet hémicycle, leur éminence grise Antoine Rufenacht avait développé des propositions lorsqu’il était à la tête du commissariat général pour le développement de l’axe Seine. Qu’en-est-il aujourd’hui de vos propositions pour l’emploi, maintenant que vous êtes aux responsabilités ?

Une bonne éducation est indispensable pour former les citoyens de demain ainsi que pour assurer l’insertion professionnelle future de nos jeunes. Si le Département est conforté dans cette compétence, comme indiqué dans la presse, nous vous demandons de poursuivre une politique volontariste tant sur la modernisation des établissements que pour le soutien à la vie scolaire ce que ne traduisent pas vos propos à la presse de ce matin.

La droite s’est exprimée sur de nombreux sujets, promettant de faire mieux tout en diminuant les moyens de fonctionnement dans un contexte de diminution des dotations de l’Etat, et ce sans recourir à la fiscalité, alors que la demande sociale explose du fait de l’approfondissement de la crise économique imputable aux politiques d’austérité.

Ce n’est pas la simple fermeture des maisons du Département ou une nouvelle baisse les dépenses de communication, tarte à la crème de toute opposition, vu les sommes marginales en jeux, qui permettront de résoudre l’équation financière à laquelle la droite entend soumettre le Département.

Aussi, nous verrons bien si la droite mettra ses actes en adéquation avec le discours qu’elle a tenu lorsqu’elle était dans l’opposition par pur opportunisme politique. Il est fort à parier que les masques tomberont vite et qu’au nom du sempiternel audit pratiqué par les nouvelles majorités, la Droite s’engage dans la voie du service minimum pour les Seinomarins.

C’est la feuille de « déroute » que vous nous avez annoncé.

En effet, lors de la campagne, les candidats de Droite se sont bien gardés d’annoncer sur quels services ou partenaires, associations notamment, ils feraient porter le poids de l’austérité qu’ils préconisent.

Quant à la Gauche, qui n’a pas démérité ici, c’est le moins que l’on puisse dire, même si nous avons demandé que le Département soit davantage offensif et donc critique à l’égard des politiques gouvernementales, elle paye avant tout le rejet d’un pouvoir politique national qui a déçu, trompé, trahi ceux qui lui ont confié non seulement leur vote mais au-delà, leurs espoirs en un quotidien meilleur. Il l’est en effet pour les actionnaires, les banquiers, les financiers, les dirigeants des grands groupes, pour tous ceux qui, en fait, n’avaient aucune raison de voter à Gauche. Mais pour les autres c’est le chômage, la précarité, la pauvreté atteignant des records, un pouvoir d’achat en baisse, des impôts et des taxes en plus. La gestion de la pénurie pour tous afin d’offrir des millions d’argent public à ceux qui en ont déjà bien assez comme ça.

A partir de là, il suffit d’écouter les gens pour comprendre cette défaite électorale.

Bien sûr, certains préfèrent chercher des boucs émissaires ou des réponses politiciennes pour expliquer cette défaite. Ceux-là même qui ont tout fait à travers leur politique pour rendre toute union impossible à Gauche, dès lors qu’à cheminer vers la droite de la gauche on finit par sortir de la gauche, viennent aujourd’hui verser des larmes de crocodile sur l’absence de rassemblement.

Ce rassemblement, même s’il paye également le vote sanction, le vote de défiance à l’égard de toute la Gauche, ce rassemblement s’est constitué ici, en Seine-Maritime à l’occasion de ces élections. Et il ne s’arrêtera pas là…

Le rassemblement inédit de la Gauche combative, écologique et citoyenne que nous avons construit ensemble pour ces élections va se poursuivre et s’amplifier puisqu’il représente une alternative réelle pour une autre politique, pour une autre société qui place l’humain au centre de toutes les priorités, de toutes les attentions. La gauche anti-austérité, celle qui ne se résigne pas, qui ne renonce pas et qui n’oublie pas ses engagements est en mouvement.

Avec 9.4 % des suffrages exprimés au niveau national et 54 328 électeurs Seinomarins soit 14.96 % des suffrages du 1er tour sur les 32 cantons où ils étaient présents, les candidats de notre rassemblement ont donné de la voix et gagné en voix depuis les dernières élections cantonales mais perdent des sièges en raison d’un mode de scrutin et d’un découpage partisan où ceux qui tenaient les ciseaux ont fini par se couper des doigts.

Ce rassemblement va se poursuivre, s’amplifier, s’élargir, sans exclusive, à tous ceux qui fondent leur engagement sur la même volonté d’en finir avec les vieilles recettes libérales qui empoisonnent la vie au profit d’un nouveau projet de société, d’un nouveau modèle économique que Bruxelles ne pourra rejeter tout simplement parce que l’Europe ne pourra jamais rejeter la France.

Nous ne nous résignons pas à voir la vie publique, la vie politique se limiter à deux partis portant, chacun à leur manière, l’austérité propre au libéralisme et à un troisième, qui vient arbitrer les deux premiers, en portant des remèdes de charlatan, nocifs pour la démocratie et la république en exploitant les peurs et les malaises sociaux, détournant la colère des habitants des vrais responsables, la grande bourgeoisie d’affaires.

Le Front National s’enracine dangereusement parce qu’il est nourri par les uns et par les autres. Durant cette campagne le Premier Ministre prétendait le combattre alors qu’il l’alimentait en focalisant toute l’attention sur celui-ci. C’était le joker du pouvoir pour préserver ses majorités départementales sans avoir à changer quoi que ce soit sur le fond de sa politique. Cette stratégie dangereuse qui est celle des apprentis sorciers est désastreuse. La Droite est de retour et le Front National, qui se nourrie du désespoir, étend son ombre en attendant son heure.

Au sein de cette assemblée, dans cette collectivité, les élus du Front de Gauche seront des défenseurs acharnés de tout ce qui sert l’intérêt général et des adversaires opiniâtres de toute forme d’austérité, de recul du service public. Ils ont vocation à continuer de rassembler toutes celles et tous ceux qui, le cœur à Gauche, veulent construire une autre politique pour une autre société. En Seine-Maritime, dans la nouvelle Normandie comme à l’échelle du pays.

Tel etait le sens de la candidature à la Présidence de notre assemblée au nom du groupe communiste et républicain / Front de Gauche.