Le dernier débat de politique départementale, lors du Conseil du 25 septembre, initié par le groupe communiste du Front de Gauche cherchait à y voir clair dans le positionnement des uns et des autres face au déferlement de régressions sociales…
Le titre du débat : « Face à la Macronite, dans quel sens marche notre Conseil départemental ? » résumait bien la crainte exprimés par les élus du Front de Gauche de voir le Département, non pas s’opposer ou atténuer les politiques gouvernementales, mais plutôt de les accompagner ou de s’en inspirer… Pour en avoir le cœur net, Stéphane Barré a questionné…
« Ayant pris connaissance de la composition de notre assemblée et n’ayant pas noté, pour l’heure en tout cas, la présence d’un groupe se réclamant de la pensée complexe du Président, cet exercice ne devrait pas être bien compliqué… Ainsi, nous voudrions savoir si notre collectivité est prête à résister aux nouvelles attaques massives qui se profilent contre le financement des collectivités et la diminution du nombre de fonctionnaires ?
Puisque nous faisons tous ici, a priori, parti de l’opposition nationale, fusse-t-elle qualifiée de constructive par certains, les planètes semblent donc bien alignées contre la menace de Jupiter pour que nous nous opposions, tous ensemble, à ce cataclysme promis à nos moyens ».
Et de continuer ses questions : « Savoir, si nous sommes tous prêts à soutenir nos services publics… Savoir si nous nous opposons à la fin des contrats aidés dont on connait l’importance pour les collectivités, pour nos écoles et collèges, pour les associations… Savoir si la conception des solidarités que nous défendons ici consiste à répartir les richesses au profit des plus démunis et non des plus aisés… Savoir si le retour dogmatique à un prétendu équilibre des comptes, à un désendettement acharné, frénétique même, justifie de faire supporter sur les générations actuelles qui subissent déjà tout le poids de la crise, des investissements utiles qui serviront à plusieurs générations ».
Bref, « cette marche forcée vers l’accroissement des inégalités passe-t-elle ou est-elle freinée, voire bloquée, en Seine-Maritime par la mise en œuvre de nos politiques publiques ? ».
Avant d’ajouter : « Des voix m’ont dit qu’au contraire, elle serait accompagnée, encouragée ici. Par la suppression des bourses aux collégiens ou carrément la fermeture de collèges, par des regroupements d’unités territoriales en charge de l’action sociale, par des fermetures de casernes de sapeurs-pompiers ou par une boulimique envie de désendettement nous privant du niveau d’investissements indispensable à l’aménagement de notre Département et à ses services publics… Je ne peux pas y croire ! Ne me dites pas que vous faisiez déjà du Macron sans le savoir ? ».
Pour Christelle Msica-Guéroult, au nom de la majorité, « le message des Français délivré au printemps c’est de travailler les uns avec le autres, dépasser le cadre des partis par une volonté d’oeuvrer pour le bien de tous sur des projets et pas sur des dogmes ». Elle a ainsi invité chacun à « abandonner les vieux schémas de pensée et en finir avec un vocabulaire outrancier ». « Se refusant de juger le gouvernement d’Edouard Philippe car nous avons besoin de toutes les énergies », elle a toutefois dit apprécier « sa méthode, d’écoute, de dialogue… ».
« Les masques tombent, en tout cas pour certains… » a conclu Stéphane Barré qui s’est dit « d’accord pour l’unité, mais uniquement lorsqu’elle sert toutes les populations et non les plus riches ».
Pour télécharger l’intervention liminaire de Stéphane Barré : DPD – Initial