Après la présentation par le Vice-Président André Gautier, lors du Conseil départemental du 25 septembre, des pistes retenues pour réformer le FSL, Sophie Hervé a fait état d’un « désaccord profond quant à l’approche adoptée vis-à-vis de ce dispositif important pour des milliers de familles ».
Et d’expliquer que « s’il convient de le compléter pour répondre au constat que le FSL ne fait plus office de levier dans la résolution d’une situation d’endettement locatif, dixit le rapport, cela ne saurait remettre en cause la vocation et l’utilité du FSL pour les familles confrontées à des problèmes dits conjoncturels pour employer également un terme du rapport ».
Pour le groupe communiste ce n’est donc pas la source de la réforme qui est en cause mais bien la méthode et la finalité retenue : « Encore une fois, vous partez d’un constat juste et d’un objectif louable : agir contre le surendettement locatif, mais vous vous empressez de fixer aussitôt un cadre comptable pour résoudre ce problème. Or, à partir du moment où vous placez d’emblée la contrainte budgétaire pour agir, vous allez aboutir à faire sortir du dispositif des bénéficiaires qui en ont pourtant besoin ».
Comme l’a souligné Sophie Hervé : « La pauvreté et la précarité ne se trient pas. C’est comme si face à un accroissement de la pauvreté, on révisait à la baisse le seuil de pauvreté pour maintenir l’enveloppe ! ».
Moralité, il s’agit pour les élus communistes du Front de Gauche « d’un jeu dangereux, car priver demain du niveau actuel du FSL des familles aux prises avec des difficultés conjoncturelles comme vous dites, c’est le meilleur moyen de les retrouver après demain avec des problèmes structurelles ».
La Conseillère départementale communiste a ensuite mis en garde contre un autre volet de cette réforme, la révision de l’aide au cautionnement afin de « responsabiliser davantage les demandeurs dans leur projet de logement ». Pour Sophie Hervé, il s’agit « d’une petite phrase lourde de sens qui mérite explication quant à la manière dont vous comptez vous y prendre pour « responsabiliser » les gens sur le choix de leur logement ».
Le groupe socialiste est allé dans le même sens, Pierrette Canu considérant qu’il y a avait « comme un air de famille entre les orientations proposées ici et les mesures gouvernementales visant la diminution des APL ou la fin des contrats aidés », avant d’affirmer que le gouvernement est « en marche sur la tête »… Elle a invité le Département à ne pas en faire autant.
Dominique Métot a pointé pour sa part certaines « incohérences » dans le rapport proposé, notamment au niveau des montants affichés en termes budgétaires : « ce budget n’est pas à la hauteur de ce qui est demandé aux associations ». Il a toutefois rejoint les objectifs même si finalement son groupe s’est abstenu. Seul le groupe des droites a voté pour ces orientations.
Pour télécharger l’intervention de Sophie Hervé : 1.05 – Interv SH – Réforme FSL