La vice-présidente Marine Caron a proposé, lors du Conseil départemental du 22 février, la création d’un dispositif de télétravail, à titre expérimental, en faveur d’agents volontaires dont la situation de santé ou de handicap les empêche de se rendre quotidiennement sur leur lieu de travail.
Une initiative accueillie avec pragmatisme mais vigilance par les élus communistes du Front de Gauche comme l’a expliqué Sophie Hervé : « Même si nous considérons que l’épanouissement professionnel dans le domaine administratif est difficilement compatible avec l’isolement ou le cloisonnement, nous n’adoptons pas vis-à-vis du télétravail de position figée. Nous savons pertinemment que le progrès des techniques offre désormais des possibilités de poursuivre une activité professionnelle pour des agents empêchés pour raison d’handicap ou de fortes restrictions médicales, de rejoindre ou de se maintenir sur leur lieu de travail en permanence. Nous savons aussi combien l’absence d’activité, la rupture avec le lien professionnel peut comporter de conséquences préjudiciables pour certaines personnes ».
Mais comme « nous savons également qu’il serait tentant de généraliser le système pour réaliser des économies ou pour accroitre la pression de la rentabilité », Sophie Hervé a estimé que « tout est donc une question d’équilibre et de cadre, de garde-fou pour nous prémunir des dérives potentielles en la matière ».
Et d’en énumérer les conditions : « Un encadrement médical strict. Une construction du dispositif, dans le dialogue et la concertation, avec les organisations représentatives du personnel. Pas de généralisation, mais au contraire une étude au cas par cas pour y recourir selon une éligibilité limitée au handicap et aux restrictions médicales. Sa limitation dans le temps et dans sa durée hebdomadaire. Les mêmes droits et obligations que les agents exerçant sur le lieu professionnel habituel. L’investissement matériel et financier de la collectivité pour accompagner le télétravail sans que les agents aient à supporter un quelconque coût induit par le travail à distance. Et, bien entendu, un volontariat sans ambiguïté. Je veux dire un vrai volontariat, celui qui part du cœur, pas celui qui s’exprime par défaut ou par dépit ».
Estimant avoir « trouvé ce cadre là dans cette délibération, d’autant plus qu’elle est proposée à titre expérimental », le groupe a voté favorablement considérant notamment « la position prise par les organisations syndicales en Comité Technique et en CHSCT ». Toutefois, Sophie Herbé a appelé à rester « extrêmement vigilant sur le bilan de cette expérimentation et toute tentation éventuelle de la généraliser ».
Pour télécharger l’intervention complète de Sophie Hervé : 3.07 – Télétravail SH