Le développement durable au Département : Séverine Botte pointe plusieurs contradictions…

Le développement durable au Département : Séverine Botte pointe plusieurs contradictions…

Comme chaque année, le Conseil départemental du 22 février prenait connaissance, avant d’en débattre, du bilan annuel de la collectivité en matière de développement durable. Séverine Botte, pour le groupe de la Gauche combative, communiste et républicaine, a dénoncé le projet routier de contournement Est de Rouen financé par le Département, en totale contradiction avec les objectifs de ce rapport. Elle a également pointé d’autres contradictions dans le bilan présenté et dans les décisions gouvernementales.

« Petit coup de chapeau habituel, pour commencer, adressé à notre collègue Cécile Sineau-Patry et aux équipes de la Direction de l’Environnement, ainsi qu’à tous ceux qui contribuent non seulement à la qualité de ce rapport, mais au-delà, à tous ceux qui font avancer les politiques publiques pour contribuer à résoudre la crise écologique que nous affrontons.

Sur le contenu, une première remarque, habituelle elle aussi, pour souligner qu’à vouloir agglomérer des données tout azimut, ce rapport annuel perd un peu en lisibilité, laissant le sentiment que l’on court après des démonstrations pour prouver notre efficience, alors qu’honnêtement, la réalité de nos politiques publiques en matière de développement durable suffit à étayer le bilan d’étape de notre collectivité.

Je fais référence notamment à toute la partie consacrée à l’accompagnement social et au retour vers l’emploi des allocataires du RSA.

De deux choses l’une : ou il convient de considérer, comme vous semblez l’indiquer en reprenant ces données, que tout ce qui touche au bien-être de la personne relève du développement durable, mais alors dans ce cas, soyons cohérents et objectifs en ajoutant aux éléments repris tout ce qui va dans le sens inverse et donc à l’encontre du développement durable !

Comment ne pas penser à la progression de la précarité et de la pauvreté, au mal logement, aux punitions successives appliquées aux privés d’emploi, à la baisse des APL et on pourrait y ajouter la baisse du pouvoir d’achat ou encore le recul de l’âge légal du départ en retraite.

Fin du mois et fin du monde, même combat !

Ou vous n’allez pas jusque-là, et alors que viennent faire ces données dans ce rapport même si j’ai bien compris l’objectif global de cohésion sociale.

Que cherchez-vous à démontrer par ce focus sur le retour vers l’emploi ? Sans emploi on desservirait de facto le développement durable ? Je ne vois pas le lien…

Parce que si l’on parle des atteintes au développement durable, c’est plutôt du côté des plus aisés qu’il faudrait porter le focus. Un bénéficiaire du RSA part rarement en vacances et n’emprunte pas de jet privé pour faire ses trajets, et si une piscine est présente dans le jardin quand il y en a un, c’est une piscine gonflable.

Encore une remarque, habituelle également, pour souligner l’absence dans ce rapport du contournement Est de Rouen, projet routier anti-écologique et attentatoire à la santé des populations riveraines pour que les autres puissent mieux respirer.

Une absence volontaire qui tranche singulièrement avec l’objectivité globalement de mise dans la construction de ce rapport.

Enfin, dernière remarque, concernant le double dispositif « Ma Prime vélo », celui qui est sous condition de ressources et celui qui ne l’est pas, pour rappeler qu’à notre sens il conviendrait de réguler les choses pour assurer une meilleure répartition de ces aides sur les différents territoires du Département.

Le principe du « premier demandé premier servi » jusqu’à consommation de l’enveloppe dédiée ne nous semble pas juste. Étant donné que le besoin d’acquérir un vélo électrique peut survenir à tout moment de l’année pour se rendre au travail ou sur son lieu d’étude.

Sous ces différentes réserves, nous saluons ce rapport et souscrivons aux objectifs énoncés qui, face aux défis écologiques et climatiques nous invite tous à la modestie et à la détermination.

L’AMF a estimé que le besoin annuel d’investissement en matière de transition écologique se situe entre 12 et 20 Milliards d’euros, or il est actuellement de 7 Milliards… On est donc tous encore bien loin du compte.

L’écologie n’est pas une variable d’ajustement budgétaire comme le prouve malheureusement trop souvent le gouvernement qui vient encore de décider de réduire de 400 Millions d’euros le Fonds vert permettant d’aider les collectivités à renforcer leurs projets environnementaux, ainsi que l’enveloppe consacrée à Ma Prime Rénov.

Quant à l’annonce macroniste d’offrir aux ménages les plus modestes la possibilité de passer à l’électrique par une location, ne cherchez plus le guichet, ouvert le 1er janvier il a fermé ses portes le 14 février…

L’écologie n’est pas non plus une variable d’ajustement pour résoudre des crises sociales, elle est la crise suprême, celle qui met tout le monde en danger. Mais là, je laisse mon collègue Alban Bruneau développer ce volet dans son intervention ».

Pour télécharger l’intervention de Séverine BOTTE : Rapport développement durable  – SB

Au cours du débat, Nicolas LANGLOIS a souhaité réagir suite à la mise en cause du projet de construction de l’EPR à Penly : 

Sébastien

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