Pour le premier débat du Conseil départemental du 21 juin, le groupe communiste du Front de Gauche a décidé d’appeler à la mobilisation pour sauver les Centre d’Orientation et d’Information (CIO) et le service public de l’orientation.
Séverine Botte a commencé par rappeler que « les CIO sont des outils précieux au service de la jeunesse et des familles pour les accompagner dans leurs choix et parcours de formation. Ils permettent ainsi au quotidien, comme d’ailleurs les Missions locales ou le Centre Régional d’Information Jeunesse, de répondre à un enjeu majeur : le droit à l’information, au conseil, à l’accès aux filières d’enseignement les plus adaptés aux personnalités, aspirations et compétences de chacun ».
Soulignant que « la force des CIO repose sur leur implantation de proximité et qu’ils constituent ainsi un réseau accessible sur tout le territoire où la relation humaine directe est de mise », elle a questionné : « Si l’on enlève des maillons de cette chaine, qu’en restera-t-il ? ».
Car « tout ce service public de l’orientation est aujourd’hui menacé par une réforme du gouvernement répondant à son dogme de la privatisation et du démantèlement des services publics : la logique de baisse de la dépense publique est privilégiée à la logique d’intérêt général ; La proximité et l’accessibilité humaine sont sacrifiées au profit de regroupements, d’éloignement des structures implantées au plus près de la vie des gens ; Le recours à la dématérialisation, au numérique, n’est pas conçu comme un complément indispensable aux accueils physiques de proximité pour s’adapter aux besoins et aux modes de communication et de vie, mais comme un moyen pour s’y substituer ».
En cause, le projet de loi « baptisé cyniquement : Pour la liberté de choisir son avenir professionnel et qui implique la quasi disparition des CIO de proximité et le transfert aux régions de ceux implantés dans les grands centres régionaux ».
Puis Séverine Botte a relayé les inquiétudes qu’il suscite : « Les personnels des CIO alertent sur les conséquences de ces décisions, rappelant qu’en France l’orientation a toujours été articulée aux enjeux de formation et d’insertion professionnelle de la jeunesse et estimant, je cite : que ce projet de loi inéquitable, va orienter les gamins en priorité vers des filières selon des considérations qui ne reposent pas sur leurs besoins mais sur d’autres besoins ».
Raison pour laquelle, elle a lancé un appel à ses collègues : « Ces enjeux doivent nous mobiliser et notre collectivité doit prendre position pour demander le maintien des CIO de proximité, notamment sur chacun des trois arrondissements de Seine-Maritime. Au-delà de la sauvegarde de cette implantation de proximité, nous devons obtenir des garanties sur le maintien des missions spécifiques de ces CIO, parce qu’elles vont dans le sens de ce que notre collectivité organise en matière de solidarité ».
Séverine Botte a conclu en fustigeant « les restrictions d’accès à l’enseignement supérieur qui, à travers ParcoursSup éloignent bon nombre de jeunes parce que la logique de ce gouvernement a été d’adapter les places aux moyens et non les moyens aux besoins ». Et de citer qu’actuellement : « un tiers des lycéens, 170.000 jeunes qui passent le BAC n’ont toujours pas reçu de réponse quant aux études qu’ils pourront engager en septembre. 30.000 autres n’ont reçu que des réponses négatives.Quant aux étudiants qui souhaitent se réorienter, bon nombre devront attendre septembre pour savoir s’ils seront entendus ».
Christine de Cintre pour le groupe socialiste a tenu à « appuyer ces propos » en s’associant à ces inquiétudes et enjeux. Elle a également demandé l’intervention du Président de la collectivité pour obtenir le maintien des CIO de proximité.
Le Vice-Président Nicolas Bertrand, pour la majorité, a dit « comprendre » ces inquiétudes, mais constate également les profonds « bouleversements » qui s’opèrent dans les secteurs professionnels et qui nécessitent « d’adapter le système d’orientation aux nouvelles réalités ». Il a estimé que le projet de loi semble aller dans le bon sens et a assuré de « la vigilance du Département »pour que les transferts opérés ne conduisent pas aux écueils énoncés.
Pour télécharger l’intervention de Séverine Botte : DPD – SBO – Orientation CIO