L’assemblée départementale devait se prononcer hier sur les premiers transferts de compétence à la Métropole rouennaise. L’occasion pour les élus communistes, Front de Gauche, de dénoncer la Réforme territoriale par la voix de Jean-Paul Lecoq :
« Il y a un an, lorsque la réforme territoriale – dans l’empressement gouvernemental à bouleverser l’organisation territoriale de notre République -, donnait naissance aux Métropoles, les élus Communistes, à tous les étages, portaient un seul et même message sous forme de mise en garde : cessez donc de jouer ainsi, pour des considérations purement dictées par le libéralisme visant à éloigner les gens des espaces de décision, avec ce qui fonde et entretient le lien entre les citoyens et leurs institutions… Désormais place nette pour les nouveaux grands cantons, les grandes régions et les grandes Métropoles dont on retiendra, c’est tout le symbole d’un échec citoyen programmé, que leur éclosion qui n’avait rien de naturelle s’est accompagnée non pas d’un formidable élan citoyen, généreux et humaniste, mais au contraire d’une nouvelle montée sans précédent du vote d’extrême droite, du populisme, porteur de repli sur soi, de division et de promotion de la haine ».
Il a rappelé que « cette réforme qui a consacré le fait métropolitain s’est inscrite dans une logique purement libérale de compétition, d’excellence, de captation des richesses, de rationnement et non de rationalisation. Elle risque fort d’accroître les inégalités territoriales. A l’arrivée ce seront toujours les usagers et en particulier ceux qui n’ont pas la chance d’habiter dans un grand ensemble qui seront touchés ».
Et d’argumenter sur cette logique néfaste de la concentration : « Quoi que l’on en dise pour la justifier, la concentration se fait toujours au détriment de la proximité. Elle produit inéluctablement une rupture dans l’égalité de droit, d’accès et de traitement des usagers. Plus vous concentrez, plus vous éloignez, c’est mécanique. A ce petit jeu il y a peu de gagnants et toujours bien plus de perdants. Dans cette course frénétique, absurde, aux économies d’échelle, on en vient à oublier qu’en supprimant des barreaux, c’est tout l’équilibre sur l’échelle qui s’en trouve fragilisé. Et je ne vous parle pas d’ascension ou d’accession… Essayez donc de monter sur une échelle avec des barreaux en moins ! Chaque barreau est bel et bien une protection… Trop de fonctionnaires, trop de communes, trop de régions, trop de feuilles dans le millefeuille territorial, trop de règlementation, trop de pages dans le code du travail, trop d’Etat, trop de dettes…, la mode est à la réduction, à la compression, à la concentration, à la simplification. Et la simplification à outrance débouche sur le simplisme ».
Refusant de se résigner « à laisser ainsi détricoter, démailler de ce qui fonde le socle de proximité, le socle citoyen de notre République » les élus du groupe ont refusé de voter ce transfert de compétence « pour ne pas être les complices de la désorganisation territoriale qui se commet dans le dos des gens en étant si éloigné de leurs intérêts et de leurs réalités ».
L’intervention complète de Jean-Paul Lecoq à télécharger : Intervention Transfert métropole