A l’occasion d’un débat portant sur le soutien apporté par le Département au monde agricole, en ouverture du Conseil départemental du 28 mars, Alban Bruneau, pour le groupe des élus de la Gauche combative, communiste et républicaine, a plaidé pour des interventions publiques fortes afin que les agriculteurs puissent vivre décemment de leur travail, mais aussi pour que le modèle agricole Français évolue rapidement face aux enjeux de la crise écologique et de la santé publique.
Il s’est arrêté également sur les traités de libre-échange nocifs pour l’agriculture, pour la société et pour la démocratie, se réjouissant que les sénateurs de droite aient changé d’avis sur le sujet en joignant leur vote à celui des élus communistes pour rejeter le CETA, ce traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.
Pour visionner l’intervention d’Alban BRUNEAU : Soutien à l’agriculture vidéo – AB
« Nous avons eu l’occasion de débattre ensemble de l’agriculture lors de notre dernière séance. J’avais pu alors exprimer l’importance de soutenir le monde agricole mais pas n’importe comment, ni n’importe quel prix, en estimant que la principale priorité des politiques publiques consistait à garantir à chaque agriculteur et éleveur un niveau de rémunération conforme à son investissement et à son utilité pour la société.
Tout d’abord, l’agriculture c’est un grand marqueur de notre territoire, la Seine-Maritime est agricole, c’est son identité, son histoire et son savoir-faire. Et quand l’agriculture va mal, c’est tout notre territoire qui en souffre.
Les causes profondes de la situation agricole actuelle, nous les connaissons :
- Une agriculture intensive impulsée par l’Union européenne qui à travers la PAC pousse les agriculteurs à avoir des exploitations toujours plus grandes avec pour conséquence un productivisme qui contraint les exploitants agricoles à s’éloigner d’une agriculture paysanne ;
- Une concurrence déloyale due à l’ultra-libéralisation qui ouvre les marchés à une agriculture moins éthique que celle pratiquée en France et qui cassent les prix ce qui ne permet plus à nos paysans de vivre dignement de leur activité ;
Ce que demandent beaucoup d’agriculteurs, ce n’est pas plus d’aides ou moins d’écologie, c’est tout simplement, comme chacun de nous, de pouvoir vivre de leur travail.
Face à cette situation la mobilisation doit être globale et le Département prend sa part, du moins en partie.
Nous soutenons le monde agricole via un guichet qui propose de nombreuses aides en matière d’investissements pour l’achat de petits matériels pour l’élevage ou à vocation sanitaire, mais également pour la restauration des haies bocagères qui au-delà de l’aspect paysager jouent un rôle majeur en matière de biodiversité et de lutte contre le ruissellement. L’action départementale porte aussi sur la valorisation des produits locaux via les plateformes mon panier 76 et Agrilocal.
Ces différentes actions sont bénéfiques et nous les soutenons. Néanmoins, et je l’ai dit souvent ici, notre plus grand levier d’action pour agir concrètement en faveur de l’agriculture, ce sont les 5 millions de repas que nous servons chaque année dans les collèges du département.
Pourtant, sur ce sujet le compte n’y est pas, ou en tout cas nous n’avons pas connaissance. J’ai posé la question à plusieurs reprises. Quelle est la part de produits Seinomarins, ou même normands servis aux collégiens ? Quelle est la part de bio ? Tout ceci reste flou.
La commande publique a un grand rôle à jouer dans le soutien à l’agriculture durable locale et sur ce point notre marge de progression est grande.
Nous devons avoir l’ambition collective d’offrir une nourriture de qualité aux jeunes seinomarins tout en valorisant la production agricole de qualité de nos producteurs locaux.
Pour finir sur une note réjouissante, je voudrai saluer le vote du Sénat, donc celui de nos collègues sénateurs, à l’initiative des élus communistes, sur le projet de loi de ratification du CETA. Un vote qui a rejeté l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada qui est néfaste pour notre agriculture et notamment nos éleveurs.
Une bonne nouvelle pour nos agriculteurs et un véritable camouflet pour le gouvernement et son double discours permanent.
Le groupe communiste à l’Assemblée Nationale a pris le relais en inscrivant cette question à l’ordre du jour du 30 mai. Nous espérons que nous obtiendrons une majorité aussi au Palais Bourbon. »
Pour télécharger l’intervention d’Alban BRUNEAU : Soutien à l’agriculture – AB