Expérimentation d’un bus des services publics départemental : Laurent Jacques soutient mais réclame des embauches

Expérimentation d’un bus des services publics départemental : Laurent Jacques soutient mais réclame des embauches

Le Conseil départemental du 22 juin 2023 a décidé d’expérimenter, sur les communes de la vallée de la Bresle, un bus itinérant des services départementaux. Trois agents (une secrétaire médico-social, un travailleur social et un conseiller numérique), iront ainsi à la rencontre des usagers, à raison d’une demi-journée par commune. L’accueil pourra se faire sur et sans rendez-vous. Le début de l’expérimentation est fixé sur le dernier trimestre de l’année. 169.108 € sont mobilisés.

Laurent Jacques, pour le groupe de la Gauche combative, communiste et républicaine, a soutenu ce projet, tout en faisant état de plusieurs réserves assorties de propositions.

« Bien évidemment, on ne peut que trouver louable l’idée de se rendre au plus près des administrés afin de les informer des droits auxquels ils peuvent prétendre sans l’avoir fait jusqu’alors et de les aider à accomplir les formalités.

Ce principe étant posé, la mise en œuvre pose évidemment question. Combien d’idées séduisantes sur le papier se sont révélées désastreuses sur le terrain ? Nous avons bien noté qu’il s’agit là d’une expérimentation, et que des améliorations pourront donc être apportées si sa généralisation est décidée, mais autant orienter ce bus dans la bonne direction dès sa mise en route.

La mobilisation de 3 agents est annoncée mais il ne s’agit pas de personnel supplémentaire. Il semble y avoir des volontaires parmi les agents des CMS et de l’UTAS, mais ces équipes paraissent déjà sous tension. Se contenter de répartir leur présence différemment, au détriment de l’activité menée actuellement, n’est pas une solution acceptable.

Le Département prévoit une dépense de 169 108 € pour le bus et son équipement, mais cela reviendrait à jeter l’argent par les fenêtres si le service n’est pas à la hauteur, faute de moyens humains. Ne jouons pas petit bras. Ne pourrions-nous pas mettre les moyens réellement nécessaires pour le rendu de ce service ?

Quels sont les éléments qui ont amené à choisir la vallée de la Bresle et non toutes les communes rurales de l’UTAS, voire toutes les communes au sens plus large ?

Quels seront les moyens de communication déployés pour faire connaître ce service ? Pour compléter la communication numérique on nous parle de mettre à contribution les mairies, les écoles, les associations. Elles seront sans doute volontaires, mais à condition que le travail soit fait un amont. Un simple envoi de mail ou même l’apposition de quelques affiches ne semble pas suffisant. Il faudra impérativement faire connaître en amont l’arrivée de ce bus auprès des administrés concernés.

Quelle est la vocation réelle de ce service ? Vient-il bien apporter une prestation supplémentaire aux Seinomarins et n’est-il pas destiné, à plus ou moins longue échéance, à se substituer, pour tout ou partie aux CMS en place ? Tous doivent demeurer en activité, sans réduction ni de leurs moyens, ni de leurs effectifs, au risque de voir un problème se déplacer au lieu de se régler.

Lorsque le moment sera venu de procéder à l’évaluation de ce service, il conviendra de faire preuve de discernement et de ne pas tordre les chiffres pour leur faire dire ce que l’on veut bien. On peut prendre pour exemple les données du chômage. À force de radier les demandeurs d’emploi à tour de bras, le gouvernement se targue aujourd’hui d’un nombre de chômeurs au plus bas depuis 40 ans. Nous savons toutes et tous que la réalité n’est pas là.

De même, le plan France-Travail, sorti de l’imagination fertile du Président Macron, vise officiellement à inscrire tous les bénéficiaires du RSA sur les listes des demandeurs d’emploi, mais combien seront ventilés dans des catégories qui les enverront directement dans les oubliettes administratives ?

Ce projet de bus départemental des services publics apparaît donc comme un bon outil, mais en tant que tel, il doit être mis en action avec des moyens suffisants et le savoir-faire approprié et son évaluation devra être réalisée de manière objective.

Pour télécharger l’intervention de Laurent JACQUES : Bus des services publics – LJ

Sébastien

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