Le Conseil départemental était invité par son Président à se réunir aujourd’hui, sans public, et en présence d’un élu sur deux pour cause de gestion de crise sanitaire. Une décision abusive puisque assise sur aucune base règlementaire, et contrariante sur le plan démocratique. En particulier au moment où plusieurs mouvements sociaux souhaitent profiter de cette séance de l’assemblée départementale pour interpeller les élus.
C’est ce qu’ont exprimé les 8 élus du groupe de la Gauche combative, communiste et républicaine, suivis par les 2 élus du groupe des indépendants, en refusant de se conformer à ces dispositions (* voir courrier). Ils sont donc tous présents, avec le masque bien entendu et le respect des gestes « barrière », en séance.
Une séance où ils interviennent, les uns derrière les autres, pour exprimer leur souci que le Département renforce son rôle de protection et de moteur des solidarités, en multipliant les propositions concrètes.
- Pour adapter les moyens dédiés aux sapeurs-pompiers à la hauteur de leurs besoins pour assurer les secours ;
- Pour renforcer les effectifs des agents départementaux en charge des solidarités ;
- Pour obtenir que le « Ségur de la santé » puisse concerner les professionnels qui en sont exclus, dans la filière médico-social et le secteur social ;
- Pour s’assurer des réponses attendues face aux difficultés rencontrées dans les EHPAD ;
- Pour contribuer à la création d’un Pôle public de l’énergie ;
- Pour refuser de voir sacrifier une partie de la flottille de pêche normande ;
- Pour mettre fin aux abus des péages sur les autoroutes et les ponts ;
- Pour que les associations sportives bénéficient des retombées des J.O. de Paris ;
- Pour que les agents départementaux en télétravail puissent voir couverts leurs frais ;
Ils ont également demandé, à travers la voix de Séverine BOTTE que le Département intervienne sur le projet d’implantation d’une aire d’accueil pour les grands passages des gens du voyage sur la Métropole rouennaise, afin d’obtenir de son président qu’il revoit sa décision prise « unilatéralement dans l’urgence, sans étude préalable ni technique, ni environnementale, sans consultation des premiers intéressés, à proximité d’un axe autoroutier, de lignes à haute tension, sur un terrain en pente… ».
Quand au Préfet de Région, venu présenter le rapport d’activité des services de l’Etat en Seine-Maritime, Nicolas LANGLOIS a expliqué en quoi « le long fleuve tranquille » exprimé dans ce bilan, ne l’était pas autant que cela : « Vous dites que l’Etat n’agit pas seul… sauf que l’Etat décide souvent seul, sans consulter et sans entendre les élus locaux que nous sommes. Cela nous renforce dans l’idée qu’il va en falloir des combats, pour se faire entendre d’un Etat qui veut décider de tout et pour défendre l’idée – qui est une idée d’avenir ! – d’un développement équilibré du territoire. Oui décidément votre rapport donne une vision étrange d’une année où, malgré la pandémie mondiale du Covid19, tout se serait déroulé presque normalement… dans le meilleur des mondes possibles. Décidément, nous ne rencontrons pas les mêmes personnes, et nous ne vivons pas les mêmes vies ! Votre rapport gomme non seulement bien des combats qui ont dû être menés, mais aussi bien des renoncements et des manquements. »
Le détail des interventions prononcées en séance de ce Conseil départemental du 9 décembre figure dans les différents articles publiés sur ce blog.
(*) Pour télécharger le courrier adressé par le groupe au Président du Conseil concernant les modalités d’organisation du Conseil départemental : Organisation CD – NL