Profitant du débat d’orientations budgétaires 2019 organisé dans le cadre du Conseil départemental du 22 novembre, Séverine Botte a tiré le signal d’alarme face « aux graves menaces qui pèsent sur l’association l’AAFP/CSF 76 bien connue pour intervenir auprès de 3.500 bénéficiaires avec ses 650 salariés, et qui risque de se retrouver en cessation de paiement au 10 janvier prochain ».
« Ne doutant pas que nous partagions tous ici la nécessité d’aider ces associations au regard des missions indispensables qu’elles assument, mais aussi pour les mettre à l’abri, et protéger leurs bénéficiaires comme les aides à domicile, de certains prédateurs du secteur privé pour qui la dépendance est un business et les aides à domicile des salariées jetables et corvéables à merci », elle a demandé des mesures de sauvetage pour l’AAFP.
Dans son intervention, Séverine Botte a dénoncé au passage « la timidité avec laquelle les gouvernements s’emparent de l’enjeu de société représenté par la perte d’autonomie. Ils avaient pris l’engagement de couvrir l’Aide Personnalisée à l’Autonomie (APA) à hauteur de 40 %, ils la financent aujourd’hui pour 28 %. Et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie contribue à l’effacement du trou de la Sécu plutôt qu’au soutien des politiques publiques en faveur des personnes en perte d’autonomie ».
Dans sa réponse, la vice-présidente Blandine Lefebvre a affirmé les recevoir très prochainement pour la troisième fois et a convenu d’une « situation fragile pour une association nécessaire », rappelant que le Département « a toujours répondu présent » à ses côtés. Puis, elle a indiqué que « l’AAFP a signé un contrat de services et de moyens qui lui permettra d’amortir quelque peu les difficultés rencontrées ».
Revenant sur les propos de Séverine Botte sur le secteur privé, elle lui a répondu : « Je vous trouve dure car le modèle économique de ce secteur c’est de faire aussi avec le secteur privé, le secteur associatif n’étant pas suffisamment dense pour couvrir tous les besoins des bénéficiaires du département ». Elle a conclu : « Nous accompagnons l’AAFP, mais elle a reçu déjà beaucoup d’aides publiques ces dernières années. Nous ne reculerons pas pour autant devant aucune difficulté. Je suis dans une démarche positive mais c’est un secteur difficile partout en France soumis à concurrence ».
Pour sa part le Président Martin a rappelé tout ce que fait la collectivité pour soutenir le secteur associatif de l’aide à domicile, tout en précisant « qu’il ne pouvait pas compter que sur la collectivité ».
Pour télécharger l’intervention complète de Séverine Botte : 3.01 – DOB AAFP interv SBO