Un nouveau protocole départemental de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, couvrant la période 2019-2021, piloté par l’Etat et dont le Département est l’un des signataires principaux, a été présenté devant le Conseil départemental du 22 novembre, par la vice-présidente Nathalie Lecordier qui en a profité pour établir le bilan du précédent protocole.
Charlotte Goujon, du groupe socialiste, a précisé que « cette action volontariste de la collectivité a été initiée par la précédente majorité en 2007 », se réjouissant « qu’il y ait dans ce domaine continuité ». En revanche, elle a dénoncé la suppression de moyens et notamment de postes de référents police-gendarmerie et s’est étonnée de l’absence de mobilisation du CRED (dispositif départemental de réussite éducative) dans le bilan.
Le groupe communiste du Front de Gauche, par la voix de Sophie Hervé, a apporté son soutien à ce protocole : « Un soutien sans réserve, mais avec une préconisation, et pas la moindre… Celle des moyens à mobiliser pour déployer les dispositifs nécessaires afin de faire reculer de manière significative ce fléau, puis de l’éradiquer. Car il ne saurait exister en la matière aucune fatalité, pas même de fatalité budgétaire ».
Et de développer « sur les dotations qu’exigent notre système judiciaire et notre système de santé. S’engager sur la prise en charge médicale c’est indispensable, mais… si aucun médecin n’est disponible parce qu’il n’y a pas assez de médecins ? Si l’hôpital est saturé et qu’il faut passer une nuit aux urgences pour pouvoir bénéficier d’une consultation ? ».
Même constat sur le volet judiciaire : « S’engager sur la protection des victimes c’est tout aussi indispensable, mais… si les effectifs de la police demeurent insuffisants pour intervenir ou s’assurer des décisions judiciaires d’éloignement… S’il n’y a plus de référents spécialisés dans les services de police et de gendarmerie… S’il faut passer une demi-journée dans un commissariat pour porter plainte… S’il faut attendre deux ans avant qu’un tribunal puisse rendre justice… ».
Une série d’interrogations visant à interpeller ses collègues, notamment de la majorité : « Toutes ces questions sont vécues aujourd’hui et appellent des réponses à la hauteur, sinon nous n’avons pas fini d’en signer des protocoles ! ».
Et de les inviter à regarder la réalité des budgets consacrés par le gouvernement aux services de sécurité, de santé, de justice : « On peut mesurer le grand écart entre les bonnes intentions, les résolutions fermes affichées au sommet de l’Etat et la réalité. Lutter efficacement et durablement contre ces violences passe par des protocoles, des mobilisations, des actions, mais cela passe aussi par des moyens à tous les étages ».
Sophie Hervé a conclu en annonçant : « Nous serons présents samedi sur les différents rassemblements et marches contre les violences sexistes et sexuelles organisés à travers tout le pays. L’occasion pour appeler à des politiques publiques dotées des crédits à la hauteur des enjeux et des volontés affichés ».
Le protocole a été adopté à l’unanimité.
Pour télécharger l’intervention complète de Sophie Hervé : 1.01 – Protocole violence faites aux femmes