A partir d’un diagnostic de l’état de son patrimoine bâti (hors collèges) et d’une analyse des coûts d’exploitation, un schéma directeur pluriannuel d’entretien, de restructuration ou de construction a été proposé au Conseil départemental du 22 novembre par le vice-président Luc Lemonnier.
Ce dernier a précisé que ce schéma, adossé à un plan pluriannuel d’investissements de 100 Millions sur la période 2019/2023 et 30 de plus sur la période 2024/2028, reflète une volonté « de relancer une politique d’investissements », tout en prenant en compte « les contraintes qui s’imposent au Département avec la capacité financière de la collectivité, dans un contexte économique tendu ».
Stéphane Barré, pour le groupe communiste du Front de gauche, a salué « une démarche nécessaire pour bien estimer, prioriser et programmer les travaux à entreprendre sur les différents sites », soulignant au passage « qu’aux détours de ce recensement, nous pouvons cerner toute l’étendue de notre implantation de proximité, un maillage dont nous savons qu’il est apprécié et attendu par nos concitoyens ».
Puis il a fait part de plusieurs réserves : « Là où nous sommes un peu plus méfiants c’est au regard des prévisions budgétaires proposées pour mener à bien la cinquantaine d’opérations jugées prioritaires ici sur les 10 prochaines années : 130 Millions d’euros. C’est-à-dire moins qu’un budget annuel d’investissement tel qu’il a été confiné depuis votre arrivée… Cela fait en moyenne annuelle 13 Millions par an ou encore 2,6 Millions en moyenne par opération… La modestie de l’estimation budgétaire globale nous laisse dubitatif, d’autant que les motivations des interventions prennent en compte les nécessités de la mise en accessibilité résultant de l’agenda d’accessibilité programmé, ou des mises en conformité incendie et environnementale ».
Poursuivant sa lecture critique du dispositif, Stéphane Barré s’est étonné de « l’absence de justification et d’explication concernant des relocalisations, relogements et autres regroupements de bâtiments, sites et services actuels, pour nous aider à cerner la pertinence de ces orientations », rappelant que son groupe « a été échaudé par les regroupements de casernes des services de secours décidés à votre arrivée ».
Il a souligné que « comme vos objectifs ne cessent de rappeler le cadre budgétaire contraint de la collectivité, nous pourrions voir dans ces programmations une volonté de réduire la voilure ici et là… Sauf que cette voilure elle abrite des agents de la collectivité au service de ceux que ladite collectivité doit servir, les seinomarins… ». Et d’interroger sur la nécessité de les associer à la définition des travaux à engager.
Stéphane Barré a conclu sur la question globale des politiques d’investissements : « Le rapport souligne votre volonté de relancer l’investissement. Bravo ! Nous n’arrêtons pas d’insister sur cette nécessité. Je n’y reviens pas. Nous y souscrivons, mais à condition que cette relance se traduise réellement par l’affectation de crédits supplémentaires. Du plus, pas du en même temps s’il vous plait. Car relancer l’investissement cela passe par augmenter notre enveloppe d’investissements annuels sinon c’est du pipeau… ».
Evolution du budget d’investissements du Département
340 Millions en 2008 191 Millions en 2014 = – 9 % en moyenne par an depuis 2008
Changement de majorité : 162 Millions en 2015 (- 15 %) = – 29,2 Millions p/r 2014 166 Millions en 2016 (+ 3 %) = + 4,4 Millions p/r 2015 127 Millions en 2017 (- 24 %) = – 39,5 Millions p/r 2016 |
Rappelant au passage que « le budget d’investissement a été diminué de 15 % dès votre prise de fonction. Il était de 191 Millions en 2014 avant de tomber à 162 en 2015, puis à 127 Millions en 2017… 64 Millions de moins qu’en 2014… ».
Puis il a conclu : « Nous avons hésité avant de déterminer notre position en raison des réserves que je viens d’exposer. Mais finalement nous la voterons, sans enthousiasme excessif et avec circonspection. Et vous savez pourquoi ? Parce que nous nous disons c’est insuffisant mais c’est toujours ça de pris ! ».
Luc Lemonnier a dit, dans sa réponse, qu’il ne s’agissait pas d’un document figé mais « d’orientations, d’autres besoins se feront jour au fur et à mesure », avant de rebondir sur la question posée sur la prise en compte des besoins des agents et des usagers en s’y engageant et en soulignant qu’il s’agit « d’une préoccupation partagée ». Par contre, aucun commentaire sur le niveau d’investissements envisagé par la majorité.
Cette délibération a été adoptée à l’unanimité.
Pour télécharger l’intervention de Stéphane Barré : 3.02 – Plan invest patrimoine bâti