Jean-Paul Lecoq, Conseiller départemental et Maire de Gonfreville l’Orcher, accompagné du Maire de St Vigor d’Ymonville Gilbert Le Maître, a rencontré les représentants et la direction de l’usine Lafarge près du Havre. A l’issue il a appelé à la mobilisation générale pour la sauvegarde de la cimenterie, de tous ses emplois et de la production de clinker et de ciment « Made in Le Havre Normandie ». Il demande de la tenue d’une table ronde d’urgence à cet effet.
Le groupe Lafarge, fusionné depuis l’année dernière avec le suisse Holcim, vient d’annoncer un plan de restructuration de ses usines en France entrainant, avant la fin de l’année, la reconversion de son site de la zone industrialo-portuaire alimenté par la carrière de St Vigor d’Ymonville, en simple station de broyage de clinker importé.
Cette décision, si elle était mise en œuvre, entrainerait la perte localement de 111 emplois sur les 144 emplois actuels, un impact lourd sur les 700 à 750 emplois indirects liés à cette usine de production de ciment et de clinker, l’arrêt de l’exploitation de la carrière et sa reconversion en station de stockage, ainsi qu’un préjudice porté à l’économie circulaire, l’utilisation des fours de Lafarge étant fréquente pour valoriser en énergie des matériaux impropres.
Elle aurait également comme conséquence, dans le cadre des futurs chantiers de construction de notre région, de recourir à du clinker importé et du ciment frabriqué ailleurs alors même que nous disposons actuellement d’un site de production qui a largement fait ses preuves, tant en matière écologique, qu’en matière de qualité.
Ce plan de restructuration est une aberration sur le plan social, sur le plan sociétal, sur le plan écologique, il l’est également sur le plan économique, l’usine de St Vigor étant parfaitement viable.
La décision du nouveau groupe prenant prétexte de la baisse constante du marché depuis le début de la crise de 2008, s’inscrit dans une logique de rentabilité financière toujours plus forte pour les actionnaires. En effet, ni les parts de marché de Lafarge (stables depuis le début de la crise), ni ses marges bénéficiaires proches de 30 % (constantes également depuis des années) permettent de considérer cette décision stratégique comme une conséquence de difficultés économiques telle que l’absence de rentabilité.
C’est d’autant plus avéré qu’en 2013, la direction nationale du groupe avait fait adopter par les salariés du site normand un plan de compétitivité qui a dépassé ses objectifs en 2015. 80 millions d’investissements devaient l’accompagner, 17 millions ont été réalisés.
Or, le plan de restructuration annoncé se trouve en totale contradiction avec chaque point de l’argumentaire développé en 2013 par la direction nationale du groupe. Cet argumentaire vantait les mérites économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux d’une production locale de ciment, en opposition avec les stations de broyage de clinker importé, alors portées par ses concurrents.
Télécharger le communiqué de Jean-Paul Lecoq : Communiqué de presse
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