Tout d’abord Monsieur le Président, je tiens à faire part de ma satisfaction, et celui de mon groupe, de voir enfin aboutir ce dossier d’accord cadre relatif à la restructuration des EHPAD publics du Havre. C’est quelque chose qui me tient particulièrement à cœur, mais même s’il y aurait encore quelques points à voir, comme le rapprochement des services de blanchisserie et de restauration à l’intérieur des établissements pour favoriser la proximité, ne pinaillons pas, car on peut dire que cet accord cadre est globalement positif.
En effet, les conditions d’accueil des personnes âgées au GHH et à Desaint Jean ne sont plus acceptables de nos jours. Par exemple, deux personnes par chambre et sans douches. Au travail déjà pénible avec les locaux de plus en plus inadaptés, s’ajoutent les accidents de travail qui en découlent et créent des tensions en permanence. Le personnel n’est pas toujours remplacé, je le déplore régulièrement au Conseil de Surveillance du Groupe Hospitalier du Havre. Les résidents n’ont pas l’attention ni les soins qu’ils sont légitimement en droit d’attendre. Néanmoins, l’accord cadre devrait permettre une amélioration et c’est avec intérêt que je continuerai de suivre l’évolution et la réalisation de cet accord.
Pour autant, la situation des personnes âgées dans le pays est très compliquée, très dure même. La précarité liée aux petites retraites est grandissante. Elle impacte aussi nombre de retraités de ce qu’on appelle « la classe moyenne ». Les retraités subissent, plus que les autres, les effets d’une crise dont ils ne sont nullement responsables. La montée du chômage est de ce point de vue très inquiétante pour l’avenir. En effet, les seniors qui sont sortis bien malgré eux du marché du travail aux alentours de 55 ans ne peuvent, en l’état, toucher une retraite décente qui leur permettrait de subvenir à leurs besoins liés à leur future dépendance.
D’ailleurs parlons-en du maintien de l’autonomie des personnes âgées. En voilà un chantier auquel il faut s’attaquer, l’attente n’a que trop duré. Monsieur le Président, chers collègues, depuis combien de temps parlons-nous de la dépendance ? Le Gouvernement précédent en avait fait SA priorité, mais comme tant d’autres choses dont les citoyens subissent les conséquences aujourd’hui, ce chantier a fini aux oubliettes.
Vous nous dites ce matin qu’une réforme du financement de l’APA est annoncée pour bientôt. Il est indispensable de mettre nationalement ce chantier sur le haut de la pile. Car les conseils généraux ne pourront pas, seuls, assumer ce nouveau phénomène de société. Regardez la délibération, le plafonnement du prix maximum de journée est fixé à 59€. Ce n’est pas une somme énorme en soi, mais multipliée par 30 ou 31 jours, cela fait 1800 euros, un chiffre bien au-delà duquel les familles, les retraités, sont en capacité de faire face financièrement.
Il est en effet urgent que le Gouvernement, les Parlementaires, se saisissent vraiment de la question et portent une loi sur l’autonomie et la dépendance, dont le financement passerait par une réforme progressiste du financement de la sécurité sociale, en taxant les profits et les capitaux qui aujourd’hui ne cotisent pas à la protection sociale.
Mais vous l’avez compris, les communistes voteront cette délibération puisqu’elle témoigne de l’engagement de notre collectivité en faveur des personnes âgées en perte d’autonomie.