A l’occasion de la présentation devant le Conseil départemental du 28 mars, du Bilan social de la collectivité, établi au 31 décembre 2022, Sophie Hervé a questionné et dénoncé les réductions de postes décidées avant 2021, avant de plaider en faveur du renforcement des effectifs des agents départementaux et du respect du statut de la Fonction publique que le gouvernement entend « détricoter »…
Pour visionner l’intervention de Sophie HERVE : Rapport social unique vidéo – SH
« Monsieur le Président, Chers collègues,
Belle et utile photographie, précise, des ressources humaines de notre collectivité que nous propose ce rapport social unique.
Il compile une mine d’informations, de statistiques, et nous mesurons le temps et l’énergie qu’il faut déployer pour parvenir à cet exercice. Chapeau à tous ceux qui ont contribué à ce rapport. Raison de plus pour qu’à l’avenir il soit encore plus exploitable.
Car il manque d’analyses, d’explications, de tendances, de comparaisons. Comparaisons avec d’autres collectivités similaires, comparaisons aussi d’une année sur l’autre au sein de la collectivité.
Je prends l’exemple des effectifs. Nous disposons, au-delà de la photographie, d’éléments nous permettant d’apprécier l’évolution des effectifs, par statut, depuis 2016.
Ce qui au passage met en lumière ce que notre groupe a souvent dénoncé lors du précédent mandat : une réduction de 400 postes, soit -7,3% de l’effectif global, que les transferts à la Métropole et à la Région n’expliquent que pour 128 d’entre eux.
Et que la hausse de l’effectif enregistrée à partir de 2021 (+192) ne compense pas, malgré la progression des besoins à couvrir et le développement des politiques publiques induit par tous les schémas et plans successifs que nous avons adopté.
Ce rapport acte également une forte progression des agents sous contrat au détriment des agents titulaires sur emploi permanent, en surfant sur ce que la loi macroniste de détricotage de la fonction publique souhaitait.
Par contre, par grands secteurs de compétence de la collectivité, nous ne disposons pas d’éléments.
Quelle évolution des emplois dans les différents secteurs des solidarités soumis à forte pression ?
De ce point de vue, les statistiques dont nous disposons ici à travers l’évolution par filière nous laisse dubitatif, en constatant qu’au sein de la filière sociale et médico-social les effectifs ont baissé de 6% entre 2016 et 2022 (52 agents en moins).
Nos rapports budgétaires sont présentés par secteur, il serait utile de disposer d’éléments relatifs à l’évolution des ressources humaines par secteur, et non simplement par filière.
Autre exemple, celui de l’absentéisme.
Là encore, nous disposons de précieux éléments, notamment sur la nature de l’absentéisme et sur l’absentéisme par filière.
Mais nous ne pouvons pas mesurer leur évolution, sauf concernant les absences pour maladie ordinaire. Nous apprenons que les accidents du travail représentent 11.000 heures de travail, 7% de l’ensemble. Les maladies professionnelles 9.000 heures, 6% de l’ensemble. Mais quelle évolution ?
La tendance est-elle à la hausse ? Ce qui poserait de sérieuses questions… Ou à la baisse ? Ce qui traduirait un engagement fort de la collectivité en matière de sécurité et de prévention…
Enfin, nous avons recherché sans vraiment les trouver, des éléments relatifs aux difficultés de recrutement, les postes qui sont difficilement pourvus et bien sur des éléments sur les raisons de ces freins.
Prenez toutes ces remarques comme des propositions constructives pour améliorer ce rapport, mais aussi comme un appel des élus d’opposition que nous sommes pour disposer de compléments d’informations.
En conclusion, et en écho au débat d’orientations budgétaires que nous avons eu le mois dernier, nous en appelons au renforcement des effectifs départementaux et non au gel de ces effectifs, ceci afin de tenir tous les objectifs assignés par nos schémas et plans de bataille.
Très souvent, tous ces schémas utilisent les termes d’ambition, de volonté politique forte, de détermination… Cela passe assurément par des ressources humaines en nombre suffisant.
Pour non seulement assurer toutes ces missions et tenir tous ces objectifs, en faveur des plus démunis, des enfants, de la famille, des personnes âgées, des personnes en situation de handicap, mais aussi pour assurer aux agents une qualité de travail à partir de conditions de travail où ils ne sont pas pressurés. »
Pour télécharger l’intervention de Sophie HERVE : Rapport social unique – SH
