Une proposition d’une nouvelle politique culturelle du Département pour la période 2024 à 2029 a été étudiée puis validée par le Conseil départemental du 28 mars. Les élus de la Gauche combative, communiste et républicaine s’y sont associés, non sans avoir profité de l’occasion pour rappeler certains fondamentaux notamment afin de débloquer des moyens humains à la hauteur des objectifs annoncés… C’est Séverine Botte qui s’est exprimée sur ce programme.
« Ce nouveau plan départemental de soutien à la culture intervient au moment où le gouvernement vient de décider la suppression de 204 Millions dans le budget 2024 du Ministère de la Culture.
L’ensemble de ses missions est touché : patrimoine, création, soutien aux établissements, dans un secteur où, déjà, le nombre de structures connaissant des difficultés de trésorerie ne cesse de progresser, et où la pérennité du travail est constamment menacée et précarisée.
Rien que pour la création, ce sont 96 Millions de crédits qui disparaissent…
Notre collectivité va quant à elle augmenter la part de son budget consacré à la culture de près de 7%.
De là à y voir, pour les structures comme pour les artistes, un « je te prends d’une main ce que je donne de l’autre », il n’y a qu’un pas.
Car s’il y a notamment un domaine où le soutien à la création, le soutien au patrimoine ou encore les politiques publiques d’accès à la culture nécessite bien un effort conjugué et non soustrait, de l’Etat et de toutes les collectivités locales, c’est bien la culture !
J’espère que vous nous rejoindrez sur cette considération et j’espère aussi entendre vos voix aux côtés des nôtres pour protester contre ces coupes budgétaires.
Concernant le contenu du plan pluriannuel qui nous est proposé, nous considérons en effet qu’il constitue un soutien accru à la culture, sous ses différents volets, et nous le soutiendrons.
Il étend les dispositifs de soutien et propose des orientations qui vont dans le bon sens.
Nous retenons en particulier l’accès élargi et équitable à l’Éducation Artistique et Culturelle au collège, en s’engageant dans une démarche « 100 % EAC » en lien avec l’Education Nationale. Encore faut-il cependant que les moyens mobilisés par l’Education Nationale le permettent…
Ou que les engagements pris en faveur des seinomarins les plus éloignés ou empêchés d’exercer des activités culturelles le permettent.
Ou encore que le nouveau schéma en faveur de la lecture publique le permette.
Depuis la crise Covid mais également en raison de changement dans les habitudes que cela a engendré, la pratique culturelle qui s’était effondrée, tend à se modifier, sans doute à se diversifier. Il nous apparaît donc utile de pouvoir conduire une étude sur les publics qui accèdent aux différentes activités culturelles.
Sur une autre considération, et bien que cela énerve le Ministre de l’économie désormais allergique à la notion même de gratuité, jusqu’à preuve du contraire, le porte-monnaie demeure un frein pour accéder à la culture…
Il faut par conséquent agir d’un côté pour encourager les gratuités, donc les financements par l’Etat, les collectivités et les partenaires… Et il faut agir de l’autre en faveur du pouvoir d’achat.
Pour les jeunes, notre proposition d’expérimenter un Revenu jeunes va dans ce sens. Tout comme celle qui consiste à rétablir le Pass’collège sans condition de ressource, supprimé en catimini l’année dernière.
Quand on constate, pour ne prendre que cet exemple, la forte progression d’un billet de cinéma au cours de ces dernières années, ce ne serait pas du luxe.
Dernier élément concernant la mobilisation de nos CMS (Centres Médico-Sociaux départementaux), concernant les interventions en EHPAD, tout comme auprès des enfants et des jeunes de l’ASE, au titre de la nécessité d’élargir l’accès à la culture à ceux qui en sont le plus éloignés. Si nous pouvons compter sur les crédits nécessaires je présume, puisque cette orientation figure dans ce plan, je m’interroge sur les ressources humaines que cet objectif sous-entend.
Parce que nous n’avons pas le sentiment que les équipes aient vraiment la latitude dans leur lourd plan de charge, pour concrétiser cette mission supplémentaire et, si nous en croyons notre collègue en charge des finances, le budget départemental ne porte pas une augmentation des effectifs.
Donc attention à ne pas charger plus encore la barque.
Une politique publique qui s’étend, cela doit passer par des effectifs qui s’étendent, sinon ça bug toujours… »
Dans sa réponse, le Vice-président en charge de la culture a annoncé l’affectation de 4 agents supplémentaires au sein de la Direction départementale en charge de la culture pour favoriser la mise en place des actions définies par cette nouvelle politique.
Pour télécharger l’intervention de Séverine BOTTE : Plan Culture – SB