Alban Bruneau revient sur les causes de la crise agricole et propose la création d’un Observatoire santé/environnement en Seine-Maritime

Alban Bruneau revient sur les causes de la crise agricole et propose la création d’un Observatoire santé/environnement en Seine-Maritime

A l’occasion du débat sur le rapport annuel consacré au développement durable, en Conseil départemental du 22 février, Alban Bruneau est revenu sur les causes de la crise agricole en appelant à ne pas se tromper de cible, c’est bien le modèle ultra-productiviste qui est à changer, pas les impératifs écologiques… Puis, il a proposé la création d’un observatoire départemental santé/environnement.

« Monsieur le Président, chers Collègues,

Pour commencer, je tiens à remercier les services pour la rédaction de ce rapport qui comme chaque année est de qualité, exhaustif et utile.

Mais aussi évoquer la crise agricole. Un sujet qui nous concerne particulièrement, la Seine-Maritime étant le 12ème département agricole à l’échelle nationale. Quand l’agriculture se porte mal, c’est l’ensemble de notre territoire qui en pâtit !

La crise agricole, un terme qui d’ailleurs m’interroge, car je ne sais pas si on peut continuer d’appeler cela une crise puisque la situation perdure d’année en année, depuis des années…

Je suis souvent intervenu ici pour ne pas faire simplement le constat que nos agriculteurs sont en souffrance, mais pour dénoncer les causes profondes de cette situation.

  • Une agriculture intensive impulsée par l’Union européenne qui à travers la PAC pousse les agriculteurs à avoir des exploitations toujours plus grandes. Un productivisme qui contraint les exploitants agricoles à s’éloigner d’une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement en synergie avec son territoire.
  • Une concurrence déloyale dû à l’ultra-libéralisation qui ouvre les marchés à une agriculture moins éthique que celle pratiquée en France et qui cassent les prix, ce qui ne permet plus à nos paysans de vivre dignement de leur activité.
  • Une hypocrisie de ceux qui, à Droite en particulier, se pavanent devant les médias pour porter des beaux discours sur l’agriculture et qui en parallèle ratifient le CETA ou encore l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande.

Ce que demandent beaucoup d’agriculteurs, ce n’est pas plus d’aides ou moins d’écologie, c’est tout simplement de pouvoir vivre dignement de leur travail.

Tous les pouvoirs publics doivent accompagner l’agriculture vers une transition afin de redévelopper une agriculture paysanne en harmonie avec son territoire et répondant aux besoins de ses habitants.

Et ce travail commence par les politiques publiques que nous portons.

En matière d’agriculture nous agissons, notamment via les plateformes mon panier 76 et Agrilocal, par la valorisation de nos filières normandes ou par la mise en place d’un dispositif d’aides spécifiques aux investissements.

Mais notre plus grand levier pour agir concrètement en faveur de l’agriculture, ce sont les 5 millions de repas que nous servons chaque année dans les collèges du département.

Je lis dans le rapport que nous mettons en œuvre des actions à destination des chefs de cuisine pour tendre vers une alimentation durable pour être en cohérence avec la loi Egalim ou une expérimentation avec la cuisine centrale de Saint-Etienne-du-Rouvray afin d’appréhender son approvisionnement. C’est un début, mais nous avons encore du chemin à faire.

La loi EGALIM stipule que depuis le 1er janvier 2022 nous devons servir dans la restauration collective des produits dits durables (circuits courts ou sous label) dont 20 % de bio. Le 1er janvier 2022 et nous sommes en février 2024 et pourtant je ne vois rien dans le rapport concernant le bio et local dans nos collèges. Un oubli ? Peut-être et dans ce cas merci de nous communiquer les chiffres. Sinon, il va falloir sérieusement s’y mettre.

Permettre à nos jeunes de manger des produits agricoles de nos territoires, c’est à la fois leur assurer une alimentation de qualité et pérenniser nos filières agricoles locales.

Je souhaite évoquer aussi à travers ce rapport et dans ce débat, la question de la pollution.

Notre Département fait malheureusement partie de ceux où la population est la plus touchée par le cancer. Les facteurs sont multiples, sédentarité, alimentation, précarité ou encore exposition aux pollutions. L’industrie pétrochimique étant particulièrement implantée sur l’Axe Seine, je pense qu’il serait intéressant de travailler à la création d’un observatoire local Santé-environnement à l’échelle du département.

Cet observatoire permettrait, de créer un réseau d’acteurs, de suivre et de comprendre l’état de santé des populations et de créer des données et objectives inédites sur le lien entre qualité de l’air et santé des habitants en y associant des partenaires majeurs comme ATMO Normandie, HAROPA, nos universités ou encore nos groupes hospitaliers.

Voilà la proposition que je souhaitais faire en vous remerciant de bien vouloir l’étudier. »

Pour télécharger l’intervention d’Alban BRUNEAU : Rapport développement durable  – AB

Sébastien

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