Le Conseil départemental du 7 décembre a décidé à l’unanimité d’accorder aux agents départementaux la prime exceptionnelle de soutien au pouvoir d’achat que l’Etat laisse à l’appréciation des collectivités locales. Le groupe des élus de la Gauche combative, communiste et républicaine a cependant émis des réserves, réclamant une augmentation de la rémunération des agents publics et la fin des inégalités entre les agents vis-à-vis de ces primes… Sophie Hervé a expliqué cette position et ces revendications…
« Depuis des années, les agents publics voient leur pouvoir d’achat se réduire parce que les gouvernements successifs ont refusé de revaloriser annuellement leur traitement, en augmentant le point d’indice servant au calcul de leur rémunération.
Raison qui explique en partie, à la fois la perte d’attractivité de certains métiers à l’image des enseignants ou des métiers de la santé, mais aussi les difficultés budgétaires des collectivités priées, poussées, à établir des régimes indemnitaires pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs agents, sans aucune compensation de l’Etat.
Puis sous le coup d’une inflation galopante, deux augmentations du point d’indice ont été décidées, mais à un niveau inférieur à l’inflation. Donc évidemment, le compte n’y est toujours pas, et la perte de pouvoir d’achat se poursuit. Alors ils inventent des demi-mesures, comme ces quelques points offerts au 1er janvier, ou encore cette prime exceptionnelle décidée l’été dernier en faveur des agents des fonctions publiques d’Etat et hospitalière.
Prime laissée à l’appréciation, dans son existence et dans ses modalités, des collectivités locales pour leurs propres agents, mais toujours sans compensation.
Notre collectivité décide de l’appliquer, selon les mêmes dispositions que la prime de l’Etat, qui s’en plaindrait et qui pourrait voter contre ?
Evidemment que c’est toujours ça de pris et qu’en ces temps difficiles pour nombre de fonctionnaires, cela va faire un peu de bien à leur budget.
Mais c’est aussi parce que le Département en a les moyens, contrairement à de nombreuses communes déjà exsangues et qui ne parviennent pas à réaliser l’équilibre budgétaire de leur prochain budget.
Donc ce dispositif de prime va en rajouter sur les inégalités de traitement entre les agents publics et mettre dos à dos les collectivités locales. Certaines communes feront comme nous le faisons aujourd’hui, d’autres verseront une prime plus faible, d’autres enfin ne pourront pas la verser.