Le bilan d’étape du Plan Climat 76 était inscrit à l’ordre du jour du Conseil départemental du 22 juin. L’occasion pour le groupe de la Gauche combative, communiste et républicaine de regretter, par l’intervention de Séverine Botte, le rythme trop timide avec lequel avance le Département pour répondre à la crise climatique et de pointer ses contradictions dans ce domaine essentiel…
« Tout d’abord, je tiens vraiment à remercier les services pour la qualité de ce rapport. Le document est complet avec un grand nombre de données, dont certaines ne vont pas toujours dans le sens de la valorisation de l’action de notre collectivité. C’est une transparence que je salue et qui est indispensable au bon fonctionnement de la démocratie.
Pour débuter sur une note positive, nous nous félicitons du succès du dispositif « Ma prime vélo 76 », le développement de la pratique cyclable doit être soutenu et accompagné. Néanmoins, nous regrettons la logique du premier arrivé, premier servi. Nous souhaitons que ce dispositif devienne pérenne avec une enveloppe non plafonnée annuellement. Disposer d’une aide pour acquérir un vélo électrique ne doit pas se limiter à un effet d’aubaine, mais répondre aussi à un besoin, dans la durée.
Concernant le bilan plus global, le PCET (Plan Climat Energie Territorial) 2010-2020, voté en 2010 sous une autre majorité, fixait pour objectif pour notre collectivité une baisse des émissions de 20 %. C’est un échec collectif, non seulement nous n’avons pas réussi à atteindre les objectifs fixés, mais qui plus est les émissions de CO2 ont continué de croître (+0,1%).
Face à ce constat, nous escomptions une révision ambitieuse de notre plan climat. Quelle fut notre déception à la lecture des prévisions de réduction d’émissions carbone. Si toutes les actions prévues dans ce plan climat devaient parfaitement fonctionner, elles contribueraient pour moins de 50 % aux réductions nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce rythme n’est pas suffisant.
Plus on attend pour prendre des mesures en matière de réduction d’émissions de CO2 et plus celles-ci devront être radicales pour être efficaces, voire imposées d’en haut, ce qui rendra difficile leur acceptation sociale.
Il est impératif de revoir notre ambition immédiate à la hausse en matière de rénovation de l’habitat, d’alimentation durable, de gestion du foncier, de mobilité ou encore sur le gaspillage alimentaire, sujet sur lesquels nous demandons des données depuis des années, et pour lesquels nous n’avons toujours aucune réponse…
Plus anecdotique, mais il s’agirait de veiller à ne plus distribuer de sacs en plastique par milliers avec le logo du Département sur les grands événements comme d’Armada, distribution qui a suscité une certaine incompréhension.
Enfin pour finir, comment ne pas mentionner la forte contradiction et dénoncer la grosse tâche noire que représente dans ce bilan le projet autoroutier de contournement Est de Rouen et ses 516 hectares de terres consommés dont 142 hectares de forêts et 269 hectares de terres agricoles.
Un projet à 1,5 milliard d’euros, à l’heure où nous avons un besoin urgent pour financer la transition écologique. Il est aberrant d’utiliser autant d’argent public pour aggraver une situation déjà catastrophique. Avec ce seul projet vous entachez l’ensemble de la politique que nous menons en faveur de la transition écologique. »
Pour télécharger l’intervention de Séverine BOTTE : Plan Climat 76 – SB