Le financement du bien vieillir passe par une contribution prélevée sur les richesses produites

Le financement du bien vieillir passe par une contribution prélevée sur les richesses produites

A l’occasion d’un débat de politique départementale organisé lors de la séance du 22 juin pour tenter de déterminer comment avancer et innover pour le bien vieillir sans ressources nouvelles, Maryline Fournier, pour le groupe de la Gauche combative, communiste et républicaine a plaidé en faveur de la mise à contribution des revenus les plus élevés et des entreprises.

« Ces derniers jours, le Ministre de l’économie vient faire le tour des plateaux télévisés et studios de radio pour annoncer la fin du « quoi qu’il en coûte » et réinviter dans le débat public les vieilles ficelles de l’austérité et de la dette qui menacerait selon lui les générations futures.

Des sujets qu’il avait totalement zappé ces dernières années, notamment lorsqu’il a baissé régulièrement les contributions des entreprises et des foyers les plus aisés au budget de l’Etat comme à ceux de nos collectivités. Ou encore les 413 Milliards d’argent public que le gouvernement vient de décider de consacrer à l’armement. A lui seul l’arsenal nucléaire exigera 146.500 € par minute ! Mais comme sa mémoire est sélective, il annonce 10 milliards d’euros d’économies identifiées par le gouvernement.

Quant au Président, lui qui annonçait en plein cœur de la crise Covid que le monde ne serait plus jamais comme avant, ce sont ses paroles et engagements qu’il zappe depuis. Retour à la case départ. Au monde d’avant.

Et pourtant, au-delà des décisions organisationnelles, des réponses nouvelles qu’il faut inventer et des crises qu’il faut éteindre, pour l’environnement, dans la santé, le logement, l’éducation, et pour ce qui nous occupe à travers ce débat, le bien vieillir, il va falloir mobiliser de l’argent public, beaucoup d’argent public. Et dans la durée.

Parce que pour le coup, on ne va plus pouvoir nous servir que les réponses viendraient du Libéralisme, de la déréglementation, du marché tout puissant après les ravages causés au cours de ces 20 dernières années qui ont vu nos services publics, notre système de protection sociale, et jusqu’au secteur de l’énergie maltraité par ces mêmes logiques libérales justement.

Au point que l’Etat ne puisse plus garantir à tous ses citoyens un médecin traitant ou une boite de médicament indispensable à un traitement !

Sauf que, dans le même temps, les richesses ont explosé, les profits de quelques-uns n’en finissent plus de battre leur propre record. Jamais depuis la Libération le secteur privé a aussi peu contribué aux solidarités nationales et aux services publics. Et jamais depuis la Révolution l’écart entre les hauts revenus et les plus modestes n’a été aussi grand.

Tout le monde s’accorde à dire que sous les effets bénéfiques de l’allongement de l’espérance de vie et des progrès de la médecine, le nombre de personnes âgées va continuer de croître.

Toutefois, avec l’âge de départ à la retraite qui recule, personne ne peut prédire dans quel état physiologique et/ou psychologique seront ces personnes.

Je souhaite également rappeler que de nombreux bénévoles d’associations sont des retraités et qu’à une échéance de 10/15 ans, de nombreuses associations souffriront de ce regrettable recul de l’âge de départ à la retraite (encadrement, responsables etc…).

Le nombre de personnes de plus de 85 ans va quadrupler d’ici 2050, 30% d’entre elles seront dépendantes. De ce constat, il existe plusieurs approches créatives qui peuvent être mises en œuvre. Voici quelques idées :

  • Renforcer la prévention

Mettre l’accent sur la promotion de modes de vie sains et actifs dès le plus jeune âge (alimentation saine et équilibrée, pratique régulière d’une activité physique). En investissant dans des programmes de sensibilisation et d’éducation axés sur la santé, vous pouvez encourager les individus à adopter des comportements bénéfiques pour leur bien-être à long terme.

  • Encourager l’intergénérationnel

Favoriser les interactions et les échanges entre les générations. Cela peut être réalisé en créant des espaces de rencontre intergénérationnels, ou des activités intergénérationnelles dans les écoles.

Exemple : l’échange de connaissances en organisant des sessions d’échange de connaissances où les personnes âgées peuvent partager leurs compétences, comme la cuisine, la couture, le bricolage ou les compétences technologiques, avec les jeunes. En retour, les jeunes peuvent partager leurs connaissances sur les nouvelles technologies, les médias sociaux ou d’autres domaines pertinents.

Cela reste un excellent moyen de rompre l’isolement.

  • Stimuler le bénévolat

Je ne vais pas revenir sur ce qui vient d’être dit.

  • Favoriser l’autonomie

Cela doit passer par des formations sur les soins personnels ou l’utilisation des nouvelles technologies pour faciliter les tâches quotidiennes.

Mais l’enjeu principal reste et demeure le maintien de la personne âgée dans son logement.

Il est possible de lever les obstacles en combinant des aides humaines, techniques et financières.

Exemple : aménager et adapter le logement avec des équipements de sécurité et d’accessibilité ; organiser l’intervention de professionnels avec le portage de repas, le ménage, la toilette, les courses etc… ; réévaluer l’Aide Personnalisée à d’Autonomie (APA) pour laquelle le Département est le chef de file des collectivités territoriales, don; mobiliser l’entraide familiale en rappelant que si cela ne se fait pas de manière spontanée, venir en aide à son père ou sa mère dans le besoin est une obligation légale.

A ce sujet, il me semble nécessaire que l’aidant familial est un véritable statut.

  • Encourager la recherche et l’innovation technologique

En complément à la nécessité d’autonomie des personnes âgées, il convient d’explorer les possibilités offertes par les nouvelles technologies pour améliorer le bien-être des personnes âgées. Des solutions telles que les applications mobiles de suivi de la santé, les dispositifs d’assistance à domicile, et les technologies de communication peuvent contribuer à maintenir la qualité de vie des personnes âgées.

Toutes ces approches créatives doivent être compensées financièrement, en tout ou partie, par le Département.

Quand on sait :

  • Que pour un maintien à domicile, la facture s’élève en moyenne à 2.200 € par mois et implique souvent des aménagements du logement à hauteur, toujours en moyenne de 4.280 € ;
  • ou encore que le coût moyen mensuel en EHPAD est de 2.900 €,

il va bien falloir trouver des financements massifs pour que l’Etat et les Départements soient pleinement en mesure de couvrir les besoins !

Qui peut croire que cet appel de fonds puisse être obtenu uniquement en mobilisant par les cotisations sociales, les ressources déjà bien grevées des seuls salariés ?

Il est nécessaire de poursuivre et d’améliorer les politiques sociales en faveur de nos aînés ».

Pour télécharger l’intervention de Maryline FOURNIER : Financement du bien vieillir – MF

Sébastien

Les commentaires sont fermés.