Le Département, garant de la cohésion des territoires ? Laurent Jacques rappelle le rôle des communes et de l’Etat

Le Département, garant de la cohésion des territoires ? Laurent Jacques rappelle le rôle des communes et de l’Etat

En séance du Conseil départemental du 22 juin, le groupe des droites a animé un débat en affirmant le rôle majeur joué par le Département en faveur de la cohésion des territoires locaux. Sans remettre en cause d’utilité des interventions de la collectivité départementale au service de cette cohésion, Laurent Jacques, pour les élus de la Gauche combative, communiste et républicaine, a quelque peu tempéré l’auto-satisfecit de ses collègues de la majorité…

« « Le Département garant de la cohésion des territoires »…

Avec un tel intitulé, on s’attend à une distribution générale de satisfécits et l’on peut prévoir, sans même sortir sa boule de cristal, que beaucoup vont se gargariser de grands mots.

Plutôt que de se montrer aussi péremptoire, il eut été préférable de s’interroger : Le Département est-il bien le garant de la cohésion des territoires ?

Force est de constater que, si le Département a un rôle à jouer, c’est bien la commune qui reste le premier garant de la cohésion, juste devant l’État qui, au nom du principe d’égalité entre citoyens en matière d’accès aux services publics, se doit, ou plutôt se devrait, de tenir sa place.

Et nous nous heurtons là à un double problème.

Depuis longtemps déjà, l’État ferme ses guichets locaux, laissant les administrés ruraux dans une situation de désarroi. Ils renoncent alors à en pousser une porte devenue trop éloignée et finissent devant celle de la mairie dans une situation parfois très dégradée.

Les communes se trouvent toujours là en dernier recours, mais non seulement elles doivent palier les manquements de l’État, mais elles doivent aussi assumer les compétences qui lui ont été transférées sans disposer des moyens afférents.

Autant dire qu’elles se sentent bien seules à la fois humainement et financièrement. Les Maires ne demandent pas mieux que de faire plus pour leurs administrés, mais ils en ont rarement les moyens.  Elles sont d’autant plus démunies lorsque leur taille est réduite.

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait Jean de la Fontaine. Cela reste malheureusement vrai, mais on peut y ajouter : selon que vous habiterez Rouen ou Saint-Léger-aux-Bois, aux droits vous accéderez… ou pas.

Quant au Département, il est avant tout le garant de la solidarité.

Dans ce registre, il reste fort à faire. Le Département a le droit, il a le devoir, de faire le maximum pour intensifier sa présence auprès des Seinomarins, particulièrement de ceux que la géographie et/ou la fracture numérique a éloigné des centres de décision et d’information.

Il fait partie des collectivités qui se doivent d’aller au plus près des administrés, mais pas seulement sous la forme de bonnes intentions. Le service ne doit pas y être proposé en mode dégradé, faute de moyens humains ou matériels. La lutte contre le non-recours aux droits ne doit pas être un vain mot. Ne pas la mener avec acharnement reviendrait à signer un renoncement coupable.

Une autre piste permettant de tendre vers plus de solidarité départementale serait de prendre en compte les difficultés sociales des communes. Pour certains soutiens financiers, on sait bien prendre en compte les ressources de la collectivité pour la priver d’une aide, mais on néglige de se pencher sur les difficultés de sa population qui nécessite pourtant une attention constante.

En agissant ainsi, on se prive de la possibilité d’équilibrer plus justement la balance ».

Pour télécharger l’intervention de Laurent JACQUES : DPD cohésion des territoires – LJ

Sébastien

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