Profitant du débat sur les orientations budgétaires du Département pour cette année 2023, le 9 février en Conseil départemental, Séverine Botte, au nom du groupe des élus de la Gauche combative s’est arrêtée sur les conditions dégradées de la pratique de l’EPS dans plusieurs collèges de Seine-Maritime.
« Monsieur le Président,
Depuis plusieurs mois, Tony Estanguet, le médiatique président de « Paris 2024 », nous annonce que les JO seront « le plus grand événement jamais organisé par la France ». Il nous promet une cérémonie d’ouverture « grandiose ». Le Département s’est impliqué dans ce vaste dispositif qui, soit dit en passant, pourrait bien être source de dérapages sur le plan financier.
Les JO sont la partie émergée de l’iceberg, mais à quoi bon vouloir nous présenter comme étant la nation du sport si l’on ne favorise pas réellement sa pratique par les jeunes ?
Le dispositif « Pass Jeunes 76 », parfois appuyé par des initiatives dans les communes, existe et c’est heureux, mais on fait peu de cas de ce qui me semble pourtant essentiel : la pratique du sport au collège. C’est dans le cadre des cours d’EPS que l’on trouve le plus sûr moyen de donner à nos jeunes le goût du sport.
Mais quelle envie peut-on avoir de pratiquer un sport quand le seul aspect que l’on en connaît, c’est un gymnase délabré et des équipements extérieurs à l’abandon ?
Depuis trop longtemps, le Département néglige ses investissements en la matière, préférant établir des conventions avec les communes avec une compensation au ras des pâquerettes là où les équipements existent. Malgré la récente réévaluation, le taux horaire, à peine 12 euros, est loin d’être à la hauteur au regard de l’inflation, surtout concernant les piscines. Cette absence de politique volontariste impose par ailleurs aux collégiens de longs trajets en bus là où les équipements sont absents.
Nous avons connaissance de problèmes conséquents dans nos cantons, que ce soit au Havre (collèges Varlin et Monod même si pour ce dernier une solution vient d’être trouvée suite aux multiples interventions de mon collègue Alban Bruneau et de la communauté éducative) ; à Saint-Etienne du Rouvray, où l’on attend l’engagement du Département depuis une décennie ; à Harfleur où l’on s’impatiente depuis 20 ans ; à Eu dont la gestion du gymnase du collège n’est plus supportable par les petites communes qui y font face. Cette liste n’est pas exhaustive.
Il est grand temps de ne pas se contenter d’afficher le sport dans une vitrine, mais de travailler à sa pratique par tous dans nos collèges et cela ne peut faire l’économie d’une politique d’investissement conséquente qui ne se contente pas seulement d’expédier les affaires courantes, mais qui nécessite de s’attaquer au fond ».
Pour télécharger l’intervention de Séverine BOTTE : DOB 2023 – EPS au collège – SB