Le Conseil départemental prenait connaissance puis débattait, lors de sa séance du jeudi 9 février, du rapport annuel sur l’égalité Femmes-Hommes. Pour le groupe de la Gauche combative, Joachim Moyse a invité, au cours de ces échanges, la nocive réforme des retraites actuellement à l’étude à l’Assemblée Nationale, en alertant notamment sur les conséquences qu’elle entrainerait pour les femmes, mais aussi pour la collectivité départementale. Il a demandé qu’une étude d’impact soit commandée.
« En 2000, à travail égal, les femmes gagnaient globalement 18,6 % de moins que les hommes, et en 2019, cet écart était encore de 16,1 %. C’est ce que nous indique ce rapport.
A ce rythme, sauf décision politique volontariste et donc coercitive envers les entreprises hors la loi, l’égalité salariale sera effective dans notre pays d’ici une centaine d’années…
Comme quoi, si utiles soient-ils pour nous renseigner, les index mis en place pour mettre à l’index les entreprises de plus de 50 salariés qui ne se conforment pas à la loi, ne suffisent pas à leur faire entendre raison.
Au moment où le présent gouvernement voudrait nous faire gober que la création d’un index obligatoire dédié à l’emploi des séniors suffirait pour maintenir dans l’emploi les 60/64 ans, il m’apparaissait utile de faire le parallèle avec les effets de l’index d’égalité salariale…
D’autant plus qu’une égalité salariale femmes-hommes tirée vers le haut rapporterait environ 6 milliards de recettes supplémentaires en cotisations dans les caisses de retraite.
Dans une période où Gabriel Attal qui brille une nouvelle fois par son sens de la mesure, annonce la faillite de notre système de retraite si nous ne trouvons pas dans 10 ans, 15 à 20 Milliards, voilà d’un coup et par le simple fait d’imposer à tous le respect de la loi, près de la moitié du chemin qui serait fait, sans être obligés de travailler plus longtemps.
Et puisque j’en suis sur ce sujet, alerté par le ministre Franck Riester qui a récemment avoué publiquement que la réforme des retraites va impacter davantage les femmes, je vous propose Monsieur le Président de diligenter une étude d’impact.
D’abord compte tenu du nombre de femmes employées par notre collectivité, mais aussi dans les services et établissements médico-sociaux au sein desquelles elles exercent souvent des métiers difficiles et exposés, de nature à affecter leur santé.
Ensuite parce que nous le disons souvent ici, nos politiques de solidarité doivent porter une attention particulière aux femmes qui sont, davantage que les hommes, concernés par toutes les formes de précarité.
Comme cette réforme, si elle devait être votée, n’aurait pas fini d’entrainer de lourdes conséquences que vous qualifieriez peut être « d’exogènes » d’ici quelques années, autant disposer rapidement de tous les éléments… »
Pour télécharger l’intervention de Joachim MOYSE : Réforme des retraites – Conséquences – JM