Anciennement « Schéma directeur routier », ce document présenté devant le Conseil départemental du 8 avril, doit permettre au Département, selon le Vice-président Alain Bazille, « de s’adapter aux évolutions techniques et sociétales mais aussi de se doter d’un outil de référence technique et politique lui permettant d’assurer la continuité de son réseau, de l’exploiter et de l’entretenir ».
De réelles avancées ont tout d’abord été constatées et saluées par Alban Bruneau au nom du groupe communiste : « Que ce soit le covoiturage avec une augmentation de plus de 300 % du nombre de covoitureurs en 8 ans ; la mise en place du fauchage tardif pour préserver la biodiversité ; ou encore le développement des vélos routes qui en plus de développer la mobilité douce et active, est à la fois bonne pour la santé et l’environnement, et un facteur d’attractivité pour notre Département. »
Tout comme « les 8 bacs actuels gérés par le département permettent à 3,2 millions de véhicules de franchir la Seine chaque année, et ce, gratuitement. Cet accès libre aux bacs tient particulièrement à coeur des élus communistes qui le défendent depuis des années, et nous sommes ravis que votre majorité ait accepté de maintenir ce service public libre d’accès à toutes et à tous. »
Cependant Alban Bruneau a pointé ensuite de nombreux absences dans ce schéma :
- « Quid des ponts ? Pourquoi certains usagers devraient payer le franchissement de la Seine et d’autres non ? Nous réitérons une nouvelle fois notre demande pour la mise en œuvre de la gratuité sur l’ensemble des ponts permettant de franchir la Seine. D’autant plus qu’un péage est fatalement une entrave à la libre circulation mais aussi à l’attractivité d’un territoire… Il serait judicieux que notre collectivité prenne position pour demander cette libération des péages. Au nom justement de l’équité entre seinomarins et entre normands. »
- « De même, libérons le péage d’Epretot sur l’A29 qui pénalise fortement les mobilités en entrée d’agglomération du Havre et qui occasionne des reports de trafics nuisants sur la RD6015. »
- « Et puisque j’évoque les péages, ne pourrait-on pas engager également une réflexion sur le niveau de celui de l’A150 entre Yvetot et Barentin ? 5,60 Euros pour 23 km c’est dissuasif, et ce coût surenchérit la liaison autoroutière nord entre Le Havre et Rouen à 13,20 Euros pour un aller simple. »
- « L’autre absence que je souhaite relever dans ce schéma, c’est celui du ferroviaire. Le Parlement étudie actuellement la « Loi climat », même le président de la République après s’être évertué à affaiblir la SNCF parle désormais de nécessité de redevélopper le ferroviaire. Mais ici pas un mot. Nous l’avons noté, c’est la première fois que nous allons voter un « schéma directeur des mobilités », ce document se nommait auparavant schéma directeur des routes. Ce changement de nom a du sens, nous devons dorénavant agir sur l’enjeu mobilité dans sa globalité et non plus seulement sur la problématique routière. »
Mais c’est le projet de transfert de compétence du Département vers les intercommunalités de près de 20% du réseau routier départemental (1.000 km de routes départementales) qu’Alban Bruneau a dénoncé :
« Nous ne pouvons pas souscrire à ce transfert de compétence qui ne s’accompagne pas d’un transfert de crédits. Remettre à niveau la route avant transfert, ce n’est pas suffisant. Je dirais même : c’est la moindre des choses. Je note d’ailleurs que lorsque des routes départementales ont été transférées à la Métropole rouennaise, un transfert de charge, et même de personnels, a été réalisé. Je ne vois pas pourquoi, d’autres structures intercommunales se verraient hériter de la gestion, donc de l’entretien de voiries départementales, à leur frais.
Le bon entretien du réseau est de notre responsabilité. Que pour de bonnes raisons, une intercommunalité souhaite prendre la gestion d’une route départementale nous l’entendons.
Mais si c’est parce qu’elle en a marre qu’une route soit mal entretenue, c’est une mauvaise raison. Ou alors accompagnons le transfert des crédits qui devraient être mobilisés pour assurer son bon entretien régulier. Dans toutes nos interco j’imagine, nous procédons à des arbitrages en matière de voiries, et les budgets ne suffisent pas pour répondre à tous les besoins. Demain si nous en remettons une louche en reprenant des voiries départementales sans un Kopeck de plus, les arbitrages seront encore plus compliqués.
Enfin, du point de vue de notre collectivité, je suis dubitatif sur votre volonté de vouloir céder ainsi près de 20 % de notre réseau routier. Si c’est parce que vous craignez de ne plus avoir suffisamment de ressources pour assurer cet entretien, il existe une solution simple : écouter l’intercommunalité concernée par le mauvais projet de contournement Est de Rouen en vous désengageant de celui-ci, et vous disposerez de crédits nouveaux pour couvrir des centaines de kilomètres d’entretien régulier de nos routes pour un paquet d’années ».
Aucune réaction et aucune réponse obtenue du Vice-président qui est visiblement resté sans voix…
La délibération a été adoptée par l’ensemble des groupes du Conseil départemental, à l’exception du groupe Communiste et Républicain du Front de Gauche, et d’un autre élu resté anonyme.
Pour télécharger l’intervention d’Alban Bruneau : Schéma des mobilités
Pour visionner l’intervention d’Alban Bruneau en vidéo : https://www.facebook.com/100300338855088/videos/210768627515952