Un Conseil départemental de jaune vêtu s’est déroulé le 10 décembre, en plein mouvement des gilets de la même couleur, tellement ce qu’il exprime fut présent à des degrés divers dans les interventions des uns et des autres…
Si les élus communistes du Front de Gauche ont été les seuls à lui apporter clairement leur soutien, il fallait voir dans la crise sociale et sociétale que traverse le pays, l’explication de déclarations et prises de position pour le moins surprenantes…
Sur les bancs de la Droite tout d’abord, où ils ont appelé à une Europe plus sociale lors du débat sur les conséquences du Brexit ou quand ils ont attribué aux politiques qu’ils développent une vertu visionnaire… Même si, c’était plus fort qu’eux, ils ont dénoncé les graves conséquences des blocages sur l’économie…
Sur les bancs également du groupe socialiste qui a visiblement daté le début de la crise à l’élection du Président Macron, exonérant son prédécesseur de toute responsabilité, et appelant à la tenue d’une conférence sociale, démocratique et écologique au niveau départemental.
Ou sur ceux des élus indépendants, qui après avoir porté la voix des Gilets jaunes qui n’en peuvent plus « de l’écart entre leur réalité et les privilégiés » et mis en garde contre la baisse de la dépense publique dans les secteurs des solidarités, ont finalement voté un budget pourtant qualifié par Stéphane Barré pour le groupe communiste de « budget de gestion, pas de budget de crise, même pas un budget de gestion de crise ».
Un budget qui réduit les dépenses de personnel à hauteur de – 3,19 % et qui confirme la suppression de près de 300 postes, « le bouclier social » appelé par les élus communistes se transformant ainsi en « plan social » dans les services publics départementaux.
Il y avait décidément de quoi en perdre son latin en écoutant les débats même si, à l’heure des votes, tout le monde reprenait bien sagement son rang.
Une séance du Conseil marquée également par des sujets consensuels comme la création au 1er janvier du port de pêche départemental du Havre, la mise en œuvre de 4 nouveaux dispositifs en faveur de la jeunesse dont le retour à l’aide au permis de conduire, ou encore la restructuration de la RD6015 entre Le Havre et Yvetot même si, comme l’a souligné Alban Bruneau, elle doit impérativement s’accompagner d’une action sur les péages de l’A29 parallèle, « au risque de voir ces travaux tout compliquer et passer à côté de leur sujet ».
C’est surtout sur le front des solidarités que les plus vifs échanges ont été observés. Sur le catastrophique bilan des contrats aidés que Sophie Hervé a qualifié de honteux pour tous ceux qui galèrent pour pouvoir retrouver le chemin de l’emploi. Sur le soutien aux collèges puisque la Droite a refusé de revenir, à la demande du groupe communiste formulée par Séverine Botte et du groupe socialiste, sur les baisses de dotations pour leur fonctionnement. Sur la fermeture de la crèche départementale. Ou sur la mise à l’abri des mineurs non accompagnés présents en Seine-Maritime pour laquelle une commission d’information et d’évaluation a d’ailleurs été créée par le Conseil.
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