Qualifié de « dynamique importante », pour la rapporteuse Blandine Lefebvre ce nouveau schéma présenté au Conseil départemental du 21 juin, « c’est l’affaire de tous, de tous les services, de l’Etat, de tous les citoyens… ».
Pour Alban Bruneau et le groupe communiste, « il s’inscrit dans un contexte en pleine évolution réglementaire, marqué notamment par deux lois votées au cours des dernières années. Mais il intervient surtout dans un contexte de prise de conscience généralisée, des enjeux de l’autonomie et de la dépendance, que les mobilisations des personnels de l’aide à domicile, des hôpitaux ou ceux des EHPAD ont contribué à révéler avec force. Les associations de l’aide à domicile ont également besoin d’être soutenues et rassurées, parce qu’elles sont en première ligne. Un enjeu de société d’autant plus prégnant que la population âgée de plus de 75 ans va augmenter de 72% d’ici 2060. Le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans triplera ».
Or, « lorsque l’on constate, presque tous les jours dans la vie d’un élu local, combien cette prise en charge est actuellement en dessous des besoins, et que le manque de moyens mobilisés comme les choix dogmatiques d’ouvrir ces enjeux au secteur marchand entrainent des situations humainement dramatique, il est grand temps de changer de cap et de prendre les mesures qui s’imposent ».
Et de citer quelques évidences : « Notre pays compte 1,3 million de personnes âgées dépendantes, mais ne consacre que 24 milliards d’euros au financement public à la perte d’autonomie, soit environ 1% de sa richesse nationale. Une richesse nationale qui, pour le coup, demeure en partie inexploitée. Il suffit de voir les sommes astronomiques attribuées aux actionnaires ou celles qui échappent à toute forme d’impôt via l’évasion fiscale pour le déplorer. L’autonomisation de la personne humaine est pourtant un objectif social central de nos sociétés développées et exige une solidarité de tous ».
Aussi, Alban Bruneau a interpellé le Conseil : « Nous considérons que nos interventions et l’action de notre collectivité ne doivent pas se limiter à la définition et l’application de ce schéma. Il nous faut peser sur le cadre général, sur le contexte, parce que, au quotidien, nous sommes sur tous les fronts pour accompagner les personnes âgées et handicapées en perte d’autonomie ». Pour répondre « aux nobles objectifs assignés dans ce schéma, il faut pouvoir mobiliser des moyens à la hauteur de ces exigences. Et ce ne sont pas les ressources financières du Département qui suffiront à relever ces défis ».
Bastien Coriton pour le groupe socialiste a salué « un gros travail mais un manque de moyens, les associations sont inquiètes en particulier celles de l’aide à domicile dont plusieurs sont en difficultés du fait des charges incompressibles qu’elles supportent. Elles sont déçues par le manque d’affichage de moyens. Ce schéma aurait du les sécuriser, il n’en sera rien ».
Pour le groupe des indépendants, Murielle Moutier Lecerf a fait part également de son scepticisme : « La logique de parcours plutôt que la logique de places, d’accord, mais concrètement les réalités territoriales sont tout autre ». Elle a appelé « à financer des besoins humains par des moyens humains ».
Dans sa réponse, Blandine Lefebvre a affirmé que « ce schéma n’a pas pour vocation d’apporter une réponse chiffrée aux engagements pris. Il faudra adapter les moyens. C’est un document d’orientation. Nous sommes conscients des difficultés des associations de l’aide à domicile, mais le département ne peut pas seul subvenir aux besoins de tous ». Pas très rassurant…
Le schéma a été adopté par tous les groupes à l’exception de celui des indépendants.
Pour télécharger l’intervention d’Alban Bruneau : 1.02 – ABR – Schéma autonomie PA