Pour le deuxième débat de la matinée du Conseil départemental du 22 février, le groupe des droites a souhaité revenir sur les inondations provoquées récemment par la crue de la Seine.
Dans son intervention, Marine Caron a salué « les multiples collaborations et actions engagées par le Département pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations » avant d’insister sur le fait que « les dérèglementations climatiques nous fragilisent ». Elle a lancé un « appel à la vigilance et la mobilisation de tous » et affirmé que « le Département va poursuivre son engagement », soulignant que « la collectivité a acquis de longue date un savoir-faire, une expertise et des connaissances irremplaçables » et qu’elle « met tout ce corpus technique à disposition des communes littorales et des EPCI des bords de Seine ».
Pour le groupe communiste du Front de Gauche, Alban Bruneau a axé son intervention sur les causes de « ces événements météorologiques qui peuvent détruire l’aboutissement de toute une vie et parfois même des vies. La cause nous la connaissons, c’est nous, c’est l’impact de l’homme sur l’environnement ».
A partir de quoi il a affirmé que « la protection environnementale doit être la matrice de toutes nos réflexions politiques, ce sont nos choix d’aujourd’hui qui façonnent notre environnement de demain. En tant qu’élus nous avons le devoir de préserver l’avenir. En se battant contre la pollution, le réchauffement climatique, mais également contre l’urbanisation à tout-va, qui, à chaque fois qu’elle se développe imperméabilise un peu plus les sols, aggravant ainsi les risques de crues et d’inondations. On le voit bien pour la Seine, les crues que nous subissons s’expliquent en partie par la sur-urbanisation des terres ».
Sauf que dans la réalité, des nouveaux projets viennent aggraver le phénomène : « Pourquoi en rajouter encore à travers notamment des projets d’un autre âge comme le contournement Est de Rouen ? Un chantier massif qui affectera nos paysages, les terres agricoles, la biodiversité, les ressources en eau et la capacité d’absorptions des sols ».
Après avoir rappelé que « ces événements météorologiques sont l’occasion de démontrer combien le service public demeure indispensable à nos vies quotidiennes », il a sollicité chacun pour rester cohérent entre les hommages affichés aux agents du service public dans ces circonstances et les décisions prises à leur encontre : Ils doivent « être dotés des moyens nécessaires pour fonctionner par tous les temps, moyens humains et moyens matériels, et organisés dans une logique de proximité, donc de réactivité. Le maillage et la capacité de nos services publics à répondre présents en toute circonstance doivent toujours faire la différence. Une logique de service public contradictoire avec les politiques d’austérité et d’économie d’échelle ».
Moralité, pour l’élu communiste : « Une échelle n’est utile que si elle repose sur tous ses barreaux suffisamment proches les uns des autres. Otez-lui-en pour privilégier les plus hauts et elle ne servira plus à grand-chose ! Par les temps qui courent où les collectivités sont mises à mal par l’affaissement de leurs ressources, la concentration et où le nombre de fonctionnaires est jugé trop important, c’est toujours bon de le rappeler ».
Le groupe socialiste, par la voix de Christophe Bouillon, est revenu sur les compétences de l’Etat et les avancées obtenues dans le cadre des dernières lois sur la modernisation de l’action publique territoriale (MAPTAM), en soulignant par exemple que « les digues restent du ressort de l’Etat malgré la tentation de redonner aux collectivités cette compétence ». Face au dérèglement climatique, il a invité chacun « à ne pas lâcher prise car il est à craindre que nous ayons à connaître devant nous de nouvelles situations difficiles ».
Denis Merville, pour la majorité, a rappelé que le projet de loi MAPTAM « posait de nombreux problèmes notamment sur ces questions de compétences et que les associations d’élus ont obtenu son report de deux ans pour que tout soit corrigé dans ce domaine ».
Un débat que le Président Martin a tenu à conclure pour rappeler que « la situation de la Seine-Maritime est unique en France, puisque du Havre au Tréport le littoral est équipé d’ouvrages anti-submersion et que les bords de Seine sont entretenus et disposent d’aménagements adaptés. C’est le résultat d’un engagement ancien et constant du Département ».
Pour télécharger l’intégralité de l’intervention d’Alban Bruneau : DPD 2 – Crue et inondation