Les nombreuses interventions des élus communistes et notamment de Mireille Garcia lors de la précédente mandature départementale ont enfin été entendues avec un renfort des moyens alloués aux MDPH. Sophie Hervé a tenu tout d’abord à saluer cet engagement : « La MDPH constitue un vrai progrès, une vraie avancée dans la vie quotidienne de tous ceux qui se trouvent en situation de handicap. Depuis près de 10 ans la progression considérable de son audience, les demandes qui ont doublé sur cette période, en attestent. Cependant au fil du temps, la réponse apportée par notre collectivité s’est dégradée et n’était plus à la hauteur de ces besoins. Austérité oblige pour certains, la majorité de la majorité précédente s’est égarée, laissant filer le niveau et donc la qualité de la réponse publique à apporter en faveur du bon fonctionnement de la MDPH. L’impulsion est désormais donnée, notamment avec l’affectation de moyens humains supplémentaires, même si nous notons à regret qu’ils sont pris ailleurs. Les orientations qui nous sont présentées vont dans le bon sens pour retrouver une vraie dynamique qui avait accompagné à l’époque la création et l’essor de la MDPH ».
Un salut du groupe avec au passage quelques mises en garde… « Nous nous en réjouissons même si nous restons vigilants quant aux effets seconds de la généralisation de la dématérialisation. Téléservice, numérisation des dossiers, flux d’échange sécurisé avec la CAF vont évidemment apporter du progrès. Mais nous savons aussi que pour les libéraux, cela permet souvent de réduire au passage et sous couvert de progrès et de modernité, les coûts salariaux et de déshumaniser les relations avec les usagers. Je ne vous ferais pas ce procès d’intention concernant la MDPH, il s’agirait d’une erreur fatale considérant l’importance de toujours privilégier l’humain d’abord dans la relation entre les administrations et les usagers. N’empêche, nous resterons vigilants ».
Autre réserve exprimée par Sophie Hervé : « De même il convient de rester attentif sur l’utilisation du système GASPER car si la collecte de données personnelles peut en effet s’avérer utile pour améliorer le traitement des demandes ou la rapidité des réponses, nous savons également qu’elle peut être à l’origine de dérives qui portent atteintes aux libertés individuelles ».
Cet effort réel consenti en terme de moyens en faveur de la MDPH, les élus communistes du Front de Gauche souhaitent qu’il soit généralisé : « il est indispensable de le considérer également pour d’autres secteurs tout aussi essentiels de l’action départementale. Ainsi, les personnels de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) sont actuellement mobilisés pour réclamer des moyens dont ils semblent manquer cruellement ».
Enfin, Sophie Hervé a interpellé le Président sur « la chasse aux ressources de personnes handicapées à des fins de financement de l’aide sociale, décrétée par l’ancienne majorité dans le cadre de son plan dit de consolidation de 2012 malgré notre opposition, et qui serait visiblement appliquée désormais systématiquement, et donc aveuglement, depuis plusieurs mois en provoquant l’incompréhension ». Rappelant que « ces dernières se voient réclamer par les services de notre collectivité, via les structures d’accueil, l’intégralité des ressources personnelles des résidents, fussent-elles modestes, voire dérisoires, à l’image des intérêts du Livret A », elle a demandé au Président « de s’expliquer sur cette situation ».
Après que la Droite et le PS se soient de nouveau livrés à leur petit jeu favori du « c’est pas moi c’est toi », Hubert Wulfranc est revenu à la charge pour obtenir une suite à cette dernière interpellation.
Agnès Le Bodo, Vice-Présidente, a alors apporté réponse au groupe communiste Front de Gauche : « Nous ne pratiquons pas la chasse aux ressources comme vous le dites, mais vous avez le mérite d’être honnête car ce règlement a bien été voté par la précédente majorité. Vous aurez réponse à votre courrier dans les prochains jours ». Avant de garantir sur l’autre point soulevé, celui des dérives potentielles de la dématérialisation sur l’emploi, « qu’il n’y aura pas de réduction de personnels du fait de la dématérialisation, nous menons les deux de front ».
Télécharger l’intervention de Sophie Hervé : 1.03 – Interv SH – MDPH