COMMUNIQUE DES ELUS COMMUNISTES DE LA REGION HAVRAISE
Alors que le gouvernement s’entête à vouloir imposer par la force, et contre la volonté de l’immense majorité des Français, un projet de loi nocif pour le monde du travail et les demandeurs d’emploi, une partie du patronat semble jouer un jeu très dangereux en tentant coûte que coûte de maintenir des productions à haut risque en contournant le droit de grève.
Probablement encouragée par les injonctions de Matignon et par des mesures insensées du point de la vue de la sécurité, comme l’autorisation donnée par arrêté ministériel aux transporteurs de carburant de faire rouler leurs chauffeurs sur nos routes en dérogeant au temps de travail journalier légal, la direction de certaines entreprises semble prête à tout.
Pourtant, la sécurité publique et celle des populations riveraines des industries à risques sont censées être garanties par ce même gouvernement grâce à de nombreux protocoles et procédures drastiques considérablement renforcées depuis le drame d’AZF à Toulouse.
Dans certaines entreprises classées SEVESO II, comme à la CIM, quelques cadres volontaires sont enfermés nuits et jours dans l’enceinte du complexe depuis plus de six jours. Des salariés non formés et non habilités tiennent des postes de production ou de contrôle pour remplacer leurs titulaires en grève. Ce qui semble primer c’est le maintien des productions, à tout prix. Par ailleurs, les effectifs nécessaires listés dans les autorisations d’exploiter délivrées par l’Etat, en lien avec les notices d’hygiène et de sécurité, sont ignorées. Enfin, les CHSCT ne sont pas consultés.
Jusqu’où sont-ils prêts à aller avec la complicité du gouvernement pour contourner l’exercice constitutionnel du droit de grève ?
Nous avons interpellé les services de l’État sur cette question. Nous attendons qu’il fasse le nécessaire pour que soit garantie la sécurité des populations.
L’annulation par l’Etat de la réunion de la Commission de Suivi de Sites industriels sensibles où siègent sous la présidence du Sous-Préfet les représentants du personnel et les employeurs des entreprises concernées nous laisse pour le moins perplexe. Car c’est justement lorsque des soupçons pèsent sur la sécurité, que les travaux de cette commission sont rendus encore plus nécessaires.
Non content de bloquer le pays et son économie par son obstination, le gouvernement ne peut décemment pas prendre aussi le risque d’un accident majeur dont il serait responsable avec le grand patronat.
Le Havre, le 31 mai 2016
Jean-Paul LECOQ, Maire de Gonfreville-l’Orcher, Conseiller Départemental, Vice-Président de la CODAH en charge des risques majeurs
Christine MOREL, Maire d’Harfleur, Vice-Présidente de la CODAH
Sophie HERVE, Conseillère Départementale
Nathalie NAIL, Conseillère municipale du Havre, Conseillère communautaire
Jean-Louis JEGADEN, Conseiller municipal du Havre, Président du groupe Le Havre à Cœur
Aurélien LECACHEUR, Conseiller municipal de Montivilliers
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