Catégorie dans Session

Conseil départemental du 5 octobre : pour les élus communistes du Front de Gauche, agir sur les causes et pas seulement sur les conséquences…

Conseil départemental, vendredi 5 octobre dernier, dans un climat quelque peu tendu entre une majorité oubliant soudain qu’elle était de Droite et qu’elle faisait de la politique, préférant placer son action sous le prisme du pragmatisme, et ses décisions ou orientations en revanche très partisanes, dénoncées par les oppositions.

Les débats de politique départementale, en ouverture de séance, sont revenus sur les plans « Pauvreté » et « Santé » du gouvernement, ainsi que sur les enjeux écologiques et sociaux.

La présentation du rapport d’activité des services de l’Etat, par Madame la Préfète, fut l’occasion ensuite pour les élus du groupe communiste du Front de Gauche de saluer « des agents exemplaires, dévoués, faisant de leur mieux avec des moyens rognés. Dans la police, les hôpitaux, toujours dans certaines écoles surchargées ou menacées, dans l’accompagnement des élèves handicapés, dans les services en charge des contrôles indispensables pour garantir la sécurité alimentaire ou lutter contre les fraudes ». Avant de dénoncer « les logiques libérales qui éloignent, regroupent, concentrent et compriment, alors que nos concitoyens aspirent à plus de proximité ».

Après avoir proposé d’étudier la mise en place de bourses pour les étudiants en chirurgie dentaire en contrepartie d’un engagement d’installation dans les bassins de vie sous dotés, dénoncé la fermeture de la crèche départementale et questionné sur les contrôles à opérer dans les hôtels où le département fait héberger des mineurs isolés afin de leur garantir des conditions d’accueil correctes, les élus du groupe ont bataillé contre plusieurs délibérations empreintes d’austérité départementale au lieu re renforcer les politiques publiques utiles pour les seinomarins.

Dans l’éducation : contre la baisse historique de la dotation aux collèges pour leur fonctionnement (- 7 %, – 1,07 million). Dans le domaine des solidarités : contre la réduction des dépenses des établissements et services pour personnes âgées et adultes en situation de handicap, leur budget ne pouvant pas excéder 0,5 % d’évolution (moins que l’inflation) l’année prochaine par contrainte imposée par le Département. Dans le domaine de la lutte contre le non-recours aux droits sociaux : pour réclamer un volontarisme de la part de la collectivité. Ou encore dans le domaine de la sécurité : pour restaurer les interventions gratuites des pompiers pour détruire les nids de frelons asiatiques.

Il fut aussi question au cours de la séance, du rapport de la Chambre Régionale des Comptes consacré à la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Rapport qui, pour une fois, appelle des moyens supplémentaires pour résoudre les difficultés rencontrées par nombre d’ayant-droits. Un document qui tombait à pic pour illustrer les interventions des élus communistes du Front de Gauche invitant la majorité à sortir de ses logiques de rationnement comptable.

Pour télécharger le bulletin « En Direct » sur les débats de ce Conseil : En Direct 2018 10

Pour télécharger la version de synthèse du bulletin : En Direct 2018 10 Synthèse

Débat sur l’écologie au Conseil départemental, Alban Bruneau alerte sur l’alimentation et sur le frelon asiatique

Le second débat de politique départementale du Conseil qui s’est déroulé le 5 octobre, ouvert par le nouveau groupe constitué par scission du groupe socialiste et baptisé « agir avec l’écologie au Département » portait sur… l’écologie.

Pour ce nouveau groupe qui ne s’est pas déclaré d’opposition comme le fit remarquer le Président du Conseil, et qui siège désormais au centre de l’hémicycle, Catherine Depitre, dans sa courte intervention, a notamment repris les constats et défendu l’ex-ministre de l’environnement Nicolas Hulot, appelant à devenir « le département le plus engagé en matière d’écologie ».

Pour la majorité des droites, Céline Sineau-Patry a eu des mots aimables pour le nouveau groupe avant de développer ses constats et de rebondir sur son appel, en énumérant dans le détail les politiques conduites par le Département en matière de développement durable.

Alban Bruneau a rappelé que, pour les élus communistes, « l’écologie ne doit pas être un simple volet des politiques publiques, mais en devenir la matrice », avant d’estimer que « nous en sommes encore loin, ici comme ailleurs. Même si, ici comme ailleurs, les choses bougent, des actions fortes sont engagées, des orientations salutaires sont prises ».

Il s’est attaché ensuite à émettre diverses propositions pour « développer l’alimentation durable au sein des collèges, pas seulement par contraintes réglementaires, mais pour le bien de nos jeunes, pour soutenir l’agriculture locale et préserver notre planète », considérant que « l’alimentation regroupe plusieurs thématiques relatives au développement durable : l’agriculture, les transports, l’économie, le social ou encore la santé ».

Puis, il est revenu sur le fléau du frelon asiatique qui « dépasse la seule question écologique puisque nous faisons face à un danger relevant de la santé publique ». Après avoir rappelé son interpellation à ce propos en décembre dernier « pour que le service départemental d’incendie et de secours prenne en charge en intégralité les destructions de nids », il a questionné sur l’état d’avancement de cette demande, soulignant que « l’enjeu environnemental et sanitaire de ces interventions ne peut pas reposer sur la seule faculté contributive des familles. Nous ne pouvons pas laisser des entreprises privées se saisir de ce problème pour en faire un marché, leurs interventions étant facturées jusqu’à 400 € ! ».

De même, il a sollicité une intervention forte de la collectivité pour « interpeller l’État afin qu’il prenne ses responsabilités en la matière, le décret précisant les conditions de destruction des nids de frelons asiatiques sur le domaine public ou privé n’ayant toujours pas été pris par la Préfète ».

Dans sa réponse, le vice-président Gautier a indiqué que « les sapeurs-pompiers interviennent sur ces nids dès lors qu’ils sont à proximité d’habitations, sur la voie publique ». Il a confirmé également qu’une « réflexion est menée avec l’Etat sur ce sujet »et a souligné que « le service départemental n’est pas forcément bien équipé pour ces interventions ».

Son collègue Patrick Chauvet a confirmé qu’il s’agissait « d’un problème d’ampleur » craignant « qu’il ne soit déjà trop tard pour l’éradiquer », puis Denis Merville a invité tous les élus à se mobiliser pour que l’Etat prenne cet arrêté.

Catherine Depitre a conclu le débat en déclarant : « Nous prolongerons ce débat et nos propositions en tête à tête avec notre collègue en charge du développement durable »

Pour télécharger l’intervention d’Alban Bruneau : DPD Ecologie – Interv AB

Un peu plus tard, au cours de la même séance, Alban Bruneau a profité de la présence de Madame la Préfète venue présenter le rapport d’activités des services de l’Etat en Seine-Maritime, pour revenir sur le fléau du frelon asiatique.

Alban Bruneau l’a interrogé sur le décret attendu pour l’éradication du frelon asiatique. La Préfète lui a répondu : « Si je dois prendre un arrêté je le prendrais, mais nous travaillons à une procédure et des moyens d’intervention adaptés ».

Débat sur le Plan santé du gouvernement en Conseil départemental : un manque d’ambition et de moyens

Pour le troisième débat de politique départementale en ouverture du Conseil du 5 octobre, le groupe majoritaire des droites s’est penché sur le « Plan Santé » divulgué la semaine dernière par le gouvernement.

Marine Caron, pour la majorité, a déroulé bien des statistiques dans son intervention, pour chercher à mettre en évidence un paradoxe entre le niveau des dépenses publiques consacrées à la santé d’une part et les difficultés qui persistent de l’autre, avant de détailler l’état des lieux de ces difficultés. Puis elle a valorisé les principaux axes du Plan santé annoncé par le gouvernement.

Une bien belle occasion, pour Séverine Botte, qui a alors tenu à préciser que « sur ce sujet majeur, comme sur tant d’autres, il ne faut pas seulement poser un diagnostic, mais bien de rechercher les causes qui ont conduit à devoir traiter aujourd’hui les maux diagnostiqués », avant d’interroger : « Comment a-t-on pu, en moins de 20 ans, en arriver là, dans l’un des pays les plus riches du monde, un pays qui disposait d’un système de santé reconnu mondialement comme l’un des plus performants et protecteurs ? ».

En cause pour Séverine Botte, « les orientations, les choix, la philosophie même du libéralisme économique appliqué par les gouvernements successifs, à l’origine de tout ce gâchis conduisant aujourd’hui ici à devoir s’impliquer pour sauver et relancer notre système de santé. Notamment à l’hôpital ».

Dénonçant « ceux qui ont cru pouvoir gérer un hôpital comme en entreprise privée, et réduit, détourné de son essence même la Sécurité Sociale, cette idée si moderne 70 ans après sa création, celle d’assurer à tous une couverture complète en fonction de ses besoins, par une solidarité contributive s’exerçant en fonction de ses moyens », elle a admis que « oui, aujourd’hui il faut ramer, il nous faut tous ramer, pour restaurer notre système de santé ».

Pour cela, le groupe communiste du Front de gauche préconise d’en « revenir à une présence, une prise en charge de proximité. Quel que soit son lieu de vie, chacun doit pouvoir accéder aux soins et suivis médicaux dont il a besoin », Séverine Botte soulignant « que la réponse ne soit pas que capacitaire pour reprendre le terme employé par la directrice de l’ARS, nous voulons bien l’entendre, sauf que le parcours de soin évoqué en réponse à cette crise, passe par des prises en charge qui ne se limitent pas à un ordinateur ou au domicile du patient ».

Concernant« le volontarisme affiché par le Département en faveur de l’accès aux soins », elle a estimé qu’il manquait « d’ambition, de moyens et quelquefois aussi de cohérence », illustrant son propos par « le désengagement de la collectivité de la gestion des centres de dépistage des infections sexuellement transmissibles, infections qui pourtant repartent à la hausse ».

Une décision « mal venue et difficilement compréhensible quelques semaines seulement après le débat que nous avons eu ici sur le Programme Régional de Santé qui affichait justement une volonté de renforcer les moyens dédiés à l’information et au dépistage des IST ».

L’ambition départementale passe, pour Séverine Botte, « par des initiatives nouvelles, en soutenant par exemple le développement du dispositif Sport sur Ordonnanceque certaines de nos communes lancent actuellement. En reprenant des dispositifs qui ont fait leur preuve dans d’autres départements, comme les bourses d’études pour les étudiants en médecine en contrepartie d’un engagement d’installation. Je ne développe pas, nous vous avons adressé une question orale à ce sujet monsieur le Président ».

Ou encore, « en s’impliquant sur un secteur qui nous préoccupe au plus haut point, et qui n’a pas l’air d’affoler plus que cela l’ARS, je veux parler de la pédopsychiatrie. Sur plusieurs de nos bassins de vie, un enfant détecté nécessitant une prise en charge doit attendre de 8 mois à 12 mois avant de disposer d’un suivi. Un an, autant dire toute une éternité pour un gamin qui tente de se construire ou qui se trouve exposé à l’échec scolaire, à des problématiques familiales lourdes et j’en passe ».

En conclusion, elle a invité ses collègues de la majorité, « à plus d’ambition et à plus de cohérence, sans pour autant nier les actions déployées, pour que notre collectivité prenne plus que sa part dans la restauration de notre système de santé. Pour permettre à chacun de nos concitoyens de disposer d’une réelle prise en charge médicale, réactive et efficace ».

Pour le groupe des indépendants, Dominique Métot réagissant aux propos de Marine Caron, a estimé que « nous ne sommes pas à la hauteur dans notre département au regard de l’urgence que nous vivons ». Considérant que « le gouvernement ne semble pas avoir pris conscience de cette urgence », il a soutenu que « dans les zones défavorisées, on doit obliger les médecins formés à s’y installer. Ce ne sont pas des secrétaires médicales qui vont soigner, ni des opticiens qui se transformeront en ophtalmos ». Il a aussi rappelé que « des maisons de santé ont été créées par les communes et le département, comme le préconise l’Etat, or aujourd’hui certaines sont vides ! ».

Caroline Dutartre, pour le groupe socialiste, a chargé contre l’inaction du Département en matière de santé, avant de questionner : « Que fait le département pour les seinomarins les plus exposés ? Médecins du monde dénonce une catastrophe sanitaire auprès des plus fragiles ! ». Elle a ensuite repris les considérations développées par Séverine Botte sur l’avenir des centres d’information et de dépistage, avant de sortir « un carton rouge pour le Département ».

La vice-présidente Nathalie Lecordier, concernant la gestion de ces centres, a estimé que « ce qui appartient à l’Etat revient à l’Etat », laissant à penser que le Département est simplement venu dépanner les services de l’Etat dans la gestion de ces centres.

Sa collègue Marine Caron enfonçant le clou : « L’endettement du Département conduit à faire de tels choix ».

Pour télécharger l’intervention de Séverine Botte : DPD Plan santé – Interv SBO

 

Politique sociale du Département : passe d’armes entre actuel et ancien président

Le dernier débat introductif du Conseil départemental du 5 octobre, porté par le groupe socialiste, visait les politiques sociales du Département.

Pour le groupe socialiste, Nicolas Rouly a estimé que « le plan pauvreté du gouvernement est un pauvre plan financé par les pauvres », mais que dans ce domaine, la nouvelle majorité au Département n’a rien à lui envier… Et de revenir, dans le détail, sur toutes les coupes budgétaires réalisées dans les secteurs des solidarités notamment, plaçant ces chiffres en contradiction avec les propos affichés et les ambitions affirmées par la Droite.

Puis il a conclu à l’adresse du Président : « Vous laissez à penser que ces décisions sont dues à la fatalité, mais en réalité ce sont des choix fait politiquement par la Droite en marche dans notre département. Des politiques antisociales… D’ailleurs, le gouvernement est la référence des interventions des membres de votre majorité… Nous sommes ici dans le laboratoire du macronisme, du macro-philippisme ».

C’est le Président Martin qui est monté au créneau pour répondre : « Vos interventions n’ont qu’un seul objet, celui de caricaturer pour que la presse s’en fasse écho. Une grosse ficelle politicienne… Les électeurs de ce département ont voulu une autre politique… Une telle sanction de l’électorat devrait vous inviter à l’humilité, d’autant que la même sanction a été enregistrée au niveau régional et national… Vos critiques excessives n’ont aucune crédibilité… Vous êtes animé par le spectre de la revanche et de l’amertume… Les socialistes au pouvoir ici, c’était toujours plus de dépenses pour moins de services ».

Puis il s’est lancé à son tour dans l’énumération exhaustive de toutes les réductions budgétaires réalisées par les socialistes au cours des précédents mandats. Quant à l’action du gouvernement, il a déclaré : « Nous ne sommes pas manichéens comme vous. Nous ne sommes pas pour ou contre le gouvernement, nous regardons ce qu’il fait et nous nous prononçons en fonction de ce qu’il nous semble bon ou pas pour les seinomarins ».

Dominique Métot, pour le groupe des indépendants, a rappelé que « le PS défendait ici systématiquement le gouvernement » avant de fustiger le « débat politicien stérile »qui s’est engagé. Il a cependant mis en garde contre des mesures prises dans le département et qui peuvent aggraver les situations, notamment la forte baisse des dotations aux collèges.

Le débat s’est poursuivi entre injectives et propos agressifs entre le bloc des élus socialistes et celui de la majorité des droites.

Contrôle des hôtels accueillant des mineurs non accompagnés placés par le Département

Alban Bruneau a profité des débats du Conseil départemental du 5 octobre, pour s’assurer « que la collectivité procède bien au contrôle des bonnes conditions d’accueil et d’hébergement des mineurs non accompagnés dans les hôtels sous convention », ajoutant : « Je suis en effet saisi par plusieurs associations, dont la Ligue des Droits de l’Homme, sur des conditions d’accueil visiblement dégradées dans certains hôtels ».

Rappelant que la convention financière entre les hôteliers et le Département stipule que « des contrôles s’effectuent sur la base d’échanges téléphoniques et de rencontres durant la prise en charge du mineur », il a demandé si « ces contrôles intègrent systématiquement des visites sur site, y compris dans les chambres, et si les agents départementaux sont bien en mesure de les assurer ».

Le Président Martin a rappelé les enjeux et les mesures prises dans ce domaine en concluant :« Nous faisons notre maximum ».

Sa vice-présidente Blandine Lefebvre a admis « qu’il peut y avoir des soucis, mais les professionnels font remonter les difficultés rencontrées et on agit. Il faut nous les signaler. Le zéro problème cela n’existe pas même si l’ensemble des professionnels sont extrêmement attentifs aux conditions d’accueil des jeunes ».

Pour télécharger l’intervention d’Alban Bruneau : 0.00 – Hôtel MNA – Interv AB

Pour télécharger la convention entre le Département et les hôtels d’accueil : 2018 05 28 – Délib CP hotel MNA

Le groupe communiste propose une bourse pour les étudiants en chirurgie dentaire en contrepartie d’un engagement d’installation

A l’occasion d’une question orale rédigée pour le Conseil départemental du 5 octobre, Stéphane Barré n’a pas souhaité « revenir sur la teneur des débats qui ont accompagné la présentation du nouveau Projet Régional de Santé lors du précédent Conseil », mais il s’est arrêté « sur un aspect particulier mis en avant : l’insuffisance de praticiens sur plusieurs bassins de vie de notre département ».

Sur cette situation précise des déserts et des déficits médicaux, il a rappelé que les élus communistes estiment qu’il convient d’aller plus loin que les actions engagées « en contractualisant avec les étudiants volontaires l’apport d’une aide financière publique conditionnée à un engagement d’exercer sur des secteurs sous dotés en praticiens de même spécialité ».

Or, il a relevé, « qu’ici comme au niveau national, cette proposition s’est heurtée au refus des majorités en place, au prétexte que les médecins, et leurs organisations, y étaient défavorables. Et que la coercition ne saurait résoudre les difficultés rencontrées ».

Avant d’annoncer que, pourtant, « un dispositif analogue existe dans plusieurs départements en direction des étudiants en chirurgie dentaire, dont l’évaluation permet de confirmer toute sa pertinence »et qu’il « apparaît qu’il est soutenu par le Conseil départemental de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes ! ».

Rappelant que la Seine-Maritime compte, dans cette spécialité, seulement 43 praticiens pour 100.000 habitants, soit 1 praticien pour 2.326 seinomarins, Stéphane Barré a demandé au Président « de diligenter une étude, en lien avec le Conseil départemental de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes, dont l’objectif serait de permettre de disposer en Seine-Maritime d’un dispositif incitatif analogue ».

Le Président Martin a indiqué que cette proposition nécessitait un examen approfondi des services et qu’il y répondrait par conséquent lors du prochain Conseil.

Pour télécharger le texte de la question : 2018 09 24 – Texte question orale VL

Pour télécharger la première réponse apportée : 2018 10 04 – Rép 1 Pdt Question orale

Pour télécharger la seconde réponse apportée : 2018 11 16 – Rép 2 Pdt Question orale

Rapport d’activité des services de l’Etat en Seine-Maritime, les élus communistes parlent des contrats aidés, des AVS, du mal-être des communes…

Après une présentation du rapport d’activités 2017 des services de l’Etat en Seine-Maritime par la Préfète Fabienne Buccio entourée des différents responsables des services lors du Conseil départemental du 5 octobre, un débat s’en est suivi.

Au nom du groupe communiste du Front de Gauche, Stéphane Barré a souhaité la remercier pour cette présentation « parce qu’elle est de nature à rafraichir quelques mémoires sur l’importance de l’Etat, au plus près des citoyens et de leurs institutions, de leurs élus, pour protéger, pour impulser, pour accompagner ».

Fustigeant « le vent libéral commençant sérieusement à s’essouffler dans l’opinion, qui voulait faire croire qu’en dehors du marché et du privé, il n’y aurait point de salut, qu’il existerait trop de fonctionnaires et de services publics », Stéphane Barré a souligné au contraire que ce rapport met en évidence « au quotidien, des agents de l’Etat exemplaires, dévoués, qui font de leur mieux avec des moyens rognés. Dans la police, les hôpitaux, toujours dans certaines écoles surchargées ou menacées, dans l’accompagnement des élèves handicapés, dans les services en charge des contrôles indispensables pour garantir la sécurité alimentaire notamment ou pour lutter contre les fraudes. Sans oublier les pompiers qui malgré leur statut départemental sont frappés comme les autres par les choix opérés au sommet de l’Etat ».

Il voit ainsi dans ce rapport « un plaidoyer utile, argumenté et illustré, contre ce dogme de la baisse de la dépense publique et des agents publics », avant d’en souligner une certaine limite : « Nous avons d’ailleurs souri, en constatant une contradiction entre tous ces chiffres qui mettent en valeur ce que l’Etat dépense pour ses politiques publiques, et le petit encadré qui rappelle les mesures prises pour baisser cette dépense publique… ».

Et de retenir que « pour le Département, les baisses de dotations et compensations ont atteint – 3,8 % entre 2016 et 2017, et celles de communes – 3,2 % ». Stéphane Barré a dénoncé également « le désengagement de l’Etat dans les contrats aidés qui mettent en difficulté tant d’associations, celui du Fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle en faveur des communes défavorisées ou encore celle du FNDS pour le sport dans notre département, et j’en passe. ».

Prônant « le développement de la recette publique, et pas seulement à travers les amendes de police sur les routes, dans un pays qui bat chaque année des records de richesses, plutôt que la chasse à la dépense publique, avant que tout l’édifice ne s’écroule », Stéphane Barré s’est engagé dans une défense des communes : « Nos concitoyens sont particulièrement attachés à leur commune. A bien des égards, elle demeure le premier échelon où s’exprime et s’exerce la démocratie. Or, les élus locaux ont le blues, au point que nous observons un découragement marqué par des démissions ou des volontés de ne pas se représenter. Le renforcement de l’intercommunalité ne parvient pas à remédier à ce malaise, il le conforte d’ailleurs ».

Il a par conséquent appelé l’Etat à changer de cap, à défaut de quoi « la démocratie se prépare des lendemains qui déchantent ! ».

Puis, Stéphane Barré a interrogé la Préfète sur plusieurs points précis :

« Tout d’abord puisque vous vous êtes réjouis de l’avancement du projet de contournement Est de Rouen, vous redire notre opposition et celle de nos populations à ce mauvais projet au financement exorbitant, qui ne règlera rien du fait de son péage. Des recours ont été engagés pour le réorienter ».

« Ensuite sur la réforme de la délivrance des cartes d’identitéqui a dépossédé les mairies de cet acte essentiel qui constituait aussi un lien important avec leurs administrés, en les reportant sur les seules et rares communes dotées de terminaux spéciaux. Une revalorisation financière basée sur la réalité du surcroit d’activité, donc de la surcharge générée, est-elle envisageable ? ». Il a également proposé de « doter les communes qui le souhaitent du dispositif sécurisé afin d’étendre le réseau des mairies aptes à proposer ce service aux usagers, notamment en milieu rural ».

Sur la lutte contre la fraude sociale patronale, il a demandé à ce « que le département puisse être autorisé à siéger au sein des comités opérationnels départementaux anti-fraude (CODAF), ce qui lui est actuellement refusé ».

Enfin, concernantle financement des collèges privés, il a demandé une intervention de l’Etat pour obliger « les établissements à communiquer leurs documents comptables destinés à apprécier l’existence de réserves de gestion », s’étonnant que « la loi oblige la collectivité à financer par des fonds publics les collèges privés les yeux fermés, en admettant qu’ils ne soient pas tenus à la transparence la plus élémentaire ».

En conclusion de son intervention, Stéphane Barré a rappelé « que nos concitoyens appellent à plus de proximité, plus de liens humains, plus de services publics et un peu moins de comptabilité, de ratios, d’uniformisation, de dématérialisation, comme toutes les études le démontrent et comme le Défenseur des droits ne cesse de le répéter ». Or, à ses yeux,« cette volonté-là, nous ne l’observons pas suffisamment à travers ce rapport, ce qui n’enlève en rien les réalités concrètes de l’Etat et de ses services dans nos quotidiens. Sauf que le compte n’y est pas, car les moyens non plus ».

Au cours du débat, Dominique Métot, pour le groupe des indépendants, a tenu « à modérer un peu les propos de la Préfète face à la baisses notables des dotations de l’Etat aux collectivités ». Il a dénoncé le contrat financier imposé par l’Etat aux collectivités majeures, y voyant un effet de « recentralisation ». Il a posé enfin la question de « l’avenir des communes »face aux logiques en place…

Dans ses réponses, la Préfète a mis en avant « un effort conséquent engagé dans les effectifs de la police et de la gendarmerie, même si nous en voudrions toujours plus ». Mais c’est au sujet des contrats aidés qu’elle a fait état d’une mauvaise surprise : « Leur nombre a été réduit il est vrai par une orientation du gouvernement pour privilégier la qualité et l’efficacité, cependant, aujourd’hui, sur la dotation reçue en Seine-Maritime pour 2018, soit 3.360 contrats, 43 % seulement sont engagés, 70 % en estimation de fin d’année. Il nous faudra rendre des crédits ».

Par ailleurs, elle a rejeté toute idée de généraliser les terminaux sécurisés pour les titres d’identité dans toutes les mairies, « en raison du coût que cela représente, ce n’est pas réaliste », assumant au passage la décision prise dans ce domaine, au motif de privilégier la sécurisation des titres.

Quant à la question sur le CODAF, elle a renvoyé cette décision au Procureur qui anime cette instance. Aucune réponse en revanche sur la transparence comptable à imposer aux collèges privés.

Au cours du débat, plusieurs élus se sont arrêtés sur les importantes difficultés rencontrées en raison de la carence de postes d’auxiliaire de vie scolaire (AVS)pour la scolarisation des enfants handicapés. La Directrice départementale des services de l’Education Nationale (DASEN) a répondu que cette situation mobilise chaque jour ses services. Elle a fait état d’un certain « désenchantement » par rapport aux réponses à mettre en œuvre, notant « qu’il nous faut jusqu’à 5 entretiens pour motiver une personne pour prendre un poste. Beaucoup de démissions. Beaucoup de refus. Beaucoup d’exigences spécifiques en fonction du type du handicap. Beaucoup de complexité du système et des statuts ».

La DASEN a cependant estimé qu’à ce jour « 90,5 % des notifications de la MDPH sont satisfaites. 3.000 enfants sont couverts, il en reste 300 à doter ».

Alban Bruneau a également interrogé la Préfète sur le décret attendu pour l’éradication du frelon asiatique ou encore sur la nécessité d’accompagner les riverains devant réaliser des travaux pour se mettre en conformité avec les plans de prévention de risques technologiques, pour couvrir les avances de fonds. La Préfète lui a répondu : « Si je dois prendre un arrêté je le prendrais, mais nous travaillons à une procédure et des moyens d’intervention adaptés ».

Un débat qui a mis en lumière les tensions entre l’Etat et les élus locaux, du fait de la méthode et des orientations prises par le gouvernement.

Pour télécharger le rapport d’activité des services de l’Etat en Seine-Maritime : Rapport d’activité des services de l’Etat en Seine-Maritime 2017-2018 du 5 Octobre 2018

Pour télécharger l’intervention prononcée par la Préfète : 2018 10 05 – Présentation du rapport d’activité des services de l’Etat devant le CD 76 – Discours de la Préfète Fabienne BUCCIO

Pour télécharger l’intervention de Stéphane Barré : Rapport act Etat – Interv SBA

Bilan du Plan pour un juste droit : Pour le groupe communiste « un plan d’action déséquilibré »

Trois ans après son lancement, Blandine Lefebvre, vice-présidente, a donné lecture devant le Conseil départemental du 5 octobre, du bilan d’étape du plan départemental constitué autour de trois objectifs : le recul du non-recours aux droits, le respect des engagements des bénéficiaires du RSA et la lutte contre la fraude sociale.

Concernant le premier volet « qui aggrave les difficultés auxquelles sont confrontées les foyers qui ne mobilisent pas les aides et dispositifs dont ils ont le droit », Sophie Hervé a trouvé le bilan « bien timide ». Ainsi, elle aurait souhaité « disposer de précisions pour savoir concrètement combien de bénéficiaires actuels du RSA sont entrés dans le dispositif du fait de l’engagement de ce plan ? ». La seule estimation présente dans le document faisant état d’un chiffre « édifiant » pour le non-recours aux soins : 22,4 %.

Elle a tenu à documenter « l’ampleur du problème et de la tâche », en indiquant que le non-recours au RSA de base (RSA socle) est estimé par l’OFCE à 35 %, pour le Secours Catholique il est de 40 %. Ainsi, pour Sophie Hervé le calcul est vite fait : « Il faudrait potentiellement ajouter un financement de 163 millions au profit de 22.300 foyers supplémentaires en Seine-Maritime ! ».

Soulignant au passage que « le RSA ne baisse pas malgré vos prévisions angéliques de la fin d’année 2017 qui avaient conduit votre vice-président en charge des finances (Luc Lemonnier) à proposer de diminuer dans le budget 2018 les crédits du RSA, avant de faire marche arrière toute en juin, dans le cadre du budget supplémentaire. Excès d’optimisme probablement imputable à l’euphorie qui l’avait surement saisie et certains collègues avec, dans la foulée de l’élection de Macron ».

Saluant les quelques actions engagées, Sophie Hervé a questionné : « A-t-on imaginé une campagne de communication pour lutter contre le non-recours sur le thème : « Je fais valoir mes droits ? » ou encore a-t-on relayé avec force la campagne lancée l’année dernière sur ce thème par le Défenseur des Droits ? Une réflexion existe-t-elle au sein de la collectivité concernant les expérimentations « Territoires zéro chômeurs » ou « Convergence » qui semblent bien avoir produit des résultats spectaculaires ? ».

Concernant le second axe du plan consacré au non-respect des engagements, Sophie Hervé a senti la majorité « davantage motivée ». Prenant la précaution d’affirmer que « loin de nous l’idée de justifier le non-respect d’engagements pris vis-à-vis de la collectivité », elle a cependant invité à « relativiser »,chiffres à l’appui : « 1.737 dossiers présentés à l’Équipe Pluridisciplinaire Départementale mensuelle c’est 4,2 % des bénéficiaires du RSA socle… 442 radiations c’est 1 %… ».

Sans oublier de considérer que « l’ampleur réelle du non-respect des engagements n’est pas de la seule responsabilité de tous les bénéficiaires concernés. En 2015, 45% des bénéficiaires du RSA étaient sans projet d’insertion sociale ou professionnelle formalisé avec le Département, en raison du manque de moyens humains dédiés à l’insertion et au retour à l’emploi, comme du reste à la situation de l’emploi elle-même ».

Regrettant ainsi que « ce rapport ne dise pas grand chose des moyens supplémentaires octroyés pour améliorer les suivis, pour définir des projets, des parcours d’insertion, pour accompagner les bénéficiaires ».

Au contraire, Sophie Hervé s’est fait l’écho « de travailleurs sociaux débordés à qui l’on demande de faire du chiffre en chronométrant (c’est une image), et en quotatisant (ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, nous l’avons inventé pour vous), le temps consacré à chaque entretien ».

Et de conclure cette partie par une nouvelle question : « Combien de postes ont été créés ou sont envisagés dans notre collectivité pour améliorer la situation ? ».

Le dernier axe du rapport traitant de la fraude, Sophie Hervé a « bien noté que contrairement au volet insertion ou à celui sur le non-recours, les moyens humains supplémentaires déployés par la collectivité sont bel et bien détaillés ici, mais en se focalisant essentiellement contre la fraude et le non-respect des engagements de certains allocataires. Et sans afficher la même ambition pour lutter contre la fraude patronale qui pourtant demeure d’une toute autre ampleur ».

En conclusion, Sophie Hervé a ironisé sur « le « en même temps » départemental, qui ressemble un peu ici à celui du dessus : une affirmation qui recoupe une réalité bien déséquilibrée dans les actes. On met le paquet pour lutter contre la fraude résultant de rares bénéficiaires, on agit avec détermination mais sans mobiliser des moyens budgétaires à la hauteur pour le respect des engagements, des contreparties, et on reste très timoré sur la lutte contre la fraude patronale et le non-recours… ».

Alexis Ragache, pour le groupe socialiste, a également mis en lumière le manque d’équilibre de ce plan entre ses trois volets, qu’il a rebaptisé : « Plan pour la juste sanction ».

Des interrogations qui ont fait souffler la vice-présidente Lefebvre, bien en peine pour répondre. Elle a préféré mettre les deux interventions sur le compte « d’interventions politiques », se lançant ensuite dans une petite leçon de morale entre « les droits et les devoirs de chacun »et se réjouissant « qu’il n’y ait que 1 % de fraudeurs »

Ce rapport étant une communication, il n’a pas donné lieu à un vote.

Pour télécharger l’intervention de Sophie Hervé : 1.01 – Plan pour un juste droit- Interv SH

 

Encadrement sous l’inflation des dépenses des structures dépendantes du Département : seules les Droites y croient !

La délibération présentée par la vice-présidente Blandine Lefebvre lors du Conseil départemental du 5 octobre, proposait de fixer les objectifs annuels d’évolution des dépenses des établissements et services sociaux et médico-sociaux relevant de la compétence du Département. Un sujet qu’elle a qualifié un peu trop vite de « technique »

Car en réponse, Sophie Hervé a rappelé que « malgré des interrogations, des réserves même, que nous avions émis ces dernières années concernant l’encadrement des dépenses des établissements et services pour personnes âgées dépendantes, pour personnes en situation de handicap, pour l’enfance, la jeunesse et la famille, cette délibération annuelle était finalement votée à l’unanimité ».

Sauf que « le compromis trouvé jusqu’à présent, entre un encadrement tarifaire insuffisant de + 1 % et des mesures complémentaires, comme la revalorisation de l’APA pour les CCAS en mars dernier ou les tarifs des services d’aides et d’accompagnement à domicile (SAAD), ou encore la prise en charge, au-delà des 1%, des travaux d’investissements, qui pouvait nous laisser à penser que, l’un dans l’autre, le compte y était tout juste, ce compromis vole en éclats cette année ».

La délibération propose en effet « de limiter à 0,5 % les tarifs des établissements gestionnaires de l’enfance et de la prévention spécialisée, contre + 1 % cette année. Même diminution pour l’enveloppe complémentaire : + 0,3 % contre + 0,7 %. Pour les EHPAD, même proportion : + 0,5 contre + 1 % cette année. Et pour les établissements et services pour les personnes en situation de handicap : + 0,5 contre + 1,96 % cette année ».

Rappelant les besoins, « notamment dans les EHPAD où les situations restent sous tension, comme dans les établissements publics du Havre où les personnels sont mobilisés pour obtenir par exemple la présence d’un soignant pour 8 résidents en journée et d’un soignant pour 30 résidents la nuit », Sophie Hervé a dénoncé un double discours de la majorité : « Vous affirmez vouloir maintenir une qualité satisfaisante d’accompagnement social, tout en maîtrisant les coûts. En comment faire aussi bien avec moins ? La délibération avance toujours la même recette miracle : en optimisant la gestion, en revoyant les organisations et en mutualisant les moyens. Il manque juste dans cette philosophie, l’incitation aux regroupements… Tout ceci ne serait donc, encore une fois, qu’une affaire d’organisation avant d’être une affaire de moyens budgétaires… ».

Considérant que le Département impose aux établissements « une maitrise de leurs dépenses en dessous de l’inflation et un encadrement encore plus fort que celui que l’Etat lui impose à travers le contrat financier que le Président a accepté de signer malgré notre opposition », elle a annoncé le vote contre de son groupe.

Caroline Dutartre, pour le groupe socialiste, a contesté l’analyse de la vice-présidente et alerté sur les conséquences de cette décision : « Vous êtes à nouveau raccord avec celles du gouvernement. Les établissements, pour certains au bord de l’implosion, vont se retrouver entre deux étaux ». Le groupe socialiste a proposé un amendement pour en revenir à un encadrement de 1 % qui faisait consensus, contre les 0,5 % proposés.

Le Président lui a répondu en rappelant « des taux d’encadrement bien inférieurs, quelquefois de 0 %, votés par les socialistes sous l’ancienne mandature ».

Pour le groupe des indépendants, Dominique Métot a, comme Sophie Hervé et Caroline Dutartre, regretté des taux d’encadrement en dessous de l’inflation qui vont impacter des structures déjà fragiles.

L’amendement proposé n’ayant été soutenu que par les groupes communistes, socialistes, indépendants et le nouveau groupe, il a été rejeté, et la délibération adoptée en l’état par les seules voix des droites.

Pour télécharger l’intervention de Sophie Hervé : 1.02 – Tarifs 2019 – Interv SH

 

Schéma pour améliorer l’accès aux services au public : avec les logiques libérales, « on a pas fini d’en faire des schémas ! » ironise Alban Bruneau

Le Département et l’État ayant élaboré conjointement le Schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services au public (SDAASP), il revenait au vice-président Bertrand Bellanger de le présenter lors du Conseil départemental du 5 octobre 2018.

Alban Bruneau a aussitôt réagi : « Nous souscrivons aux éléments de ce rapport. Nous ne pouvons qu’être en accord avec la volonté d’améliorer l’accessibilité des services au public, pour tous, partout et tout le temps. Cependant, l’obligation d’un tel schéma prévu par la loi NOTRe doit aussi nous interroger sur les raisons qui conduisent à une telle nécessité ».

Et d’illustrer sa pensée : « Accessibilité, proximité et services au public étaient, il y a quelques décennies, des synonymes… Aujourd’hui, trop souvent ils sont antagonistes, au point qu’il faille des schémas pour les accoler de nouveau. Cette nécessité de dispositifs pour corriger l’inaccessibilité à des services utiles, indispensables même, pour une partie de nos concitoyens, nous renvoie évidemment à l’incapacité des politiques néolibérales à améliorer la vie des gens. Pires, elles les dégradent. Pour la première fois dans notre histoire, la progression des richesses, qui atteint un niveau record en France, ne s’accompagne pas d’une progression du progrès social, du bien-être, pour une large partie de la population ».

Conséquence de quoi, « la proximité s’estompe, les services s’éloignent ou se tarifent, on fusionne, on regroupe, on concentre et les gens ne s’y retrouvent plus.Le numérique, le développement des techniques, plutôt que de venir compléter utilement des accueils physiques, des accès directs, des liens humains, sont utilisés pour les remplacer. On parle chiffres, quotas, ratios, masse critique pour apprécier l’utilité de maintenir ces accès directs de proximité. On jauge la relation humaine et la proximité sous l’emprise du coût, de l’économie à réaliser, de la rentabilité budgétaire, en oubliant qu’elle demeure d’abord et avant tout un investissement. Une garantie d’équilibre pour la société ».

Alban Bruneau a ainsi mis en évidence des contradictions fortes : « Les élus qui devraient unanimement porter l’aspiration des citoyens à plus de proximité et d’humanité, se transforment pour certains en comptables. Puis, ils nous invitent à définir des schémas pour venir corriger les effets indésirables de leurs propres décisions, ou de celles de leurs paires. Si cette logique-là continue de sévir, notamment au sommet de l’Etat, nous n’avons pas fini d’en faire des schémas ! ».

Trouvant particulièrement surprenant « qu’une enquête du rapport, sur lesdifficultés rencontrées par de nombreux usagers confrontés à la nécessité d’utiliser des services en ligne, ait été réalisée… sur Internet… », il a rappelé que « l’association Les Petits Frères des pauvres démontre que plus d’un quart des séniors de plus de 60 ans n’utilisent jamais internet et cela grimpe à près de 60 % pour les plus de 85 ans ».

Pour Alban Bruneau, « la numérisation ne doit pas être la seule solution miracle à la problématique d’accessibilité aux services », tout comme « la mutualisation ne doit pas être organisée pour faire des économies », estimant que « l’accessibilité aux services pour tous, partout et tout le temps ne pourra s’effectuer que si les budgets qui lui sont imputés sont à la hauteur des enjeux qui relèvent de cette question ».

Denis Merville, rappelant que « l’informatique a parfois bon dos »a insisté pour que ce soit revu le dispositif de délivrance des cartes d’identité « pour que les habitants puissent venir les récupérer dans leur mairie ».

Dominique Métot, pour le groupe des indépendants, a de nouveau demandé que la Région vienne s’expliquer sur ses projets concernant la réduction de l’offre ferroviaire en Seine-Maritime.

En conclusion, Bertrand Bellanger a dit rejoindre « pas mal des propos de Monsieur Bruneau », ajoutant : « Raison de plus pour faire vivre ce schéma, le déployer au quotidien ».

La délibération a été adoptée à l’unanimité.

Pour télécharger l’intervention d’Alban Bruneau : 2.01 – Accessibilité SP interv AB