L’un des débats préalables à l’examen de l’ordre du jour du Conseil départemental du 7 octobre s’est bien entendu arrêter sur la crise énergétique et ses conséquences, tant pour les usagers que pour leurs collectivités locales. Pour le groupe de la Gauche combative, communiste et républicaine, Laurent Jacques a tenu à mettre les choses au point, tout en revendiquant un changement de politique…
« Il y a une trentaine d’années, l’Union Européenne a commencé à ouvrir les marchés nationaux de l’énergie à la concurrence, au prétexte d’harmoniser le secteur. En 2004, on procédait à la privatisation d’EDF à marche forcée.
Une réelle harmonisation aurait consisté en un alignement des prix vers le bas. Au lieu de cela, la libéralisation à outrance concernant ce bien de première nécessité conduit à des dérapages aujourd’hui totalement hors de contrôle. Entre le col roulé de Le Maire et la polaire camouflage de Borne, elle donne à voir des images qui prêteraient à sourire si la situation n’était pas aussi grave.
Cette ouverture des marchés avait aussi pour but de sécuriser l’approvisionnement de plus de 30 pays. L’idée est louable, mais quand on se trouve dans un des secteurs géographiques produisant le plus d’électricité, on a vraiment le sentiment d’être le dindon de la farce.
Nous avons dans nos boites à pharmacie nos comprimés d’iode, en cas d’incident grave dans l’une des deux centrales nucléaires du département. Où que se porte notre regard sur terre, les éoliennes viennent zébrer le paysage. Un premier parc en mer est en construction et, si on ne stoppe pas cette folie, un second est prévu. Plus nous produisons, plus nous payons. C’est la double peine pour les Seinomarins.
Le montant des factures de gaz et d’électricité explose pour les ménages et touche particulièrement ceux qui, comme c’est le cas dans des co-propriétés, ne bénéficient pas d’un tarif plafonné. Chez les locataires du parc social, le pire est à redouter. Dans certains cas, les bailleurs n’ont pas été mesure de s’inscrire dans le cadre du bouclier tarifaire.
Et même lorsque c’est le cas, nous savons d’ores et déjà qu’il sera revu à la hausse le 1er janvier prochain. Les locataires, souvent en situation de fragilité, ne perçoivent pas les fameux « 19 degrés » comme une injonction, mais comme un rêve qu’ils n’atteindront pas cet hiver.